Le blog de Jean-Marc Ben

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lundi 24 janvier 2011

Edgar Morin, une voie pour éviter le désastre annoncé


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Dans Rue 89, entretien avec l'ancien résistant et philosophe qui, dans son livre « La Voie », dresse un constat sévère des maux contemporains. Cliquez ICI

dimanche 23 janvier 2011

Europe Écologie forme ses élus à la conquête des départements (Nord éclair)


cantonalesformation.jpgIl y avait même des ateliers pour apprendre à se servir d'un blog de campagne et éventuellement de twitter et facebook.

NORD ECLAIR, dimanche 23 janvier 2011

Hier, les 140 candidats Europe Écologie - Les Verts aux cantonales étaient à la mairie de Tourcoing pour une journée de révision sur le conseil général, la réforme territoriale et les positions du mouvement.



CÉCILE RUBICHON > cecile.rubichon@nordeclair.fr

Pour Europe écologie - Les Verts (EELV), l'Europe, la Région et les communes sont les niveaux les plus pertinents de la vie politique, là où « penser global, agir local » prend tout son sens. L'échelle territoriale du département, elle, est obsolète. Pourtant, EELV présentera bien des candidats aux élections cantonales. Le mouvement n'a pas changé de position, mais « c'est le conseil général qui tient le lien social, c'est là que l'on doit agir », défend Sandrine Rousseau, élue au conseil régional Nord - Pas-de-Calais. Là qu'ils doivent être pour « transformer la société et les modes de vie », poursuit-elle. Là où ils peuvent « inventer un nouveau contrat social et environnemental », assène Vincent Dhelin, secrétaire régional EELV.

« Parce que pour nous, il n'y a pas de séparation entre écologie et politique sociale. Il y a un lien de causes à effets évident : ceux qui sont défavorisés sont ceux qui payent au plus fort la facture écologique », appuie encore Bernard Despierre, le local de l'étape, qui sera candidat au conseil général du Nord pour Tourcoing Nord-Est. Hier, l'adjoint au maire de Tourcoing était surtout l'hôte de ses « camarades » écologistes, qu'il a reçus à la mairie.

Les candidats des 65 cantons du Nord - Pas-de-Calais et les militants étaient invités à des ateliers de « formations sur les conseils généraux ». Thèmes de la journée : les compétences et le budget du conseil général, la réforme territoriale et ses conséquences, l'approche écologiste des politiques de solidarité et envers la jeunesse. Il y avait aussi des ateliers de mise en application de la solidarité envers les novices en politique : comment constituer un dossier de candidature et comment construire ou gérer un blog de campagne ? Les candidats partent donc en campagne avec toutes les cartes en main et le programme bien en tête. À eux maintenant de ne pas se prendre les pieds dans les histoires de position d'EELV sur le département.

mercredi 19 janvier 2011

Non à la propagande d’AREVA !


Le 14 janvier 2011, le Réseau "Sortir du nucléaire" a porté plainte contre ce spot devant le jury de déontologie publicitaire


Depuis le 15 janvier 2011, la nouvelle publicité d’Areva, « L’Épopée de l’énergie » est sur tous les écrans, avec 1500 spots sur 30 chaînes TV, rien qu’en France. Ce vendredi 14 janvier, le Réseau "Sortir du nucléaire" dépose une plainte devant le Jury de Déontologie Publicitaire. Il s’agit de dénoncer les manipulations induites par cette propagande massive, destinée à faire passer le nucléaire pour une énergie d’avenir, propre et qui coexiste en harmonie avec les renouvelables.

Les coûts de cet outil de propagande de masse atteignent près de 20 millions d’euros, en partie payés par les contribuables français puisque l’État est actionnaire à 90 % d’Areva. Ainsi, Areva envahit l’espace médiatique, occultant les critiques de la société civile et se présentant abusivement comme expert en énergie durable. Que reste-t-il de l’indépendance de médias si généreusement arrosés ?

Aux termes d’un voyage dans le temps, d’un coup de baguette magique, exit les énergies fossiles, le CO2, la saleté et la pénibilité ! Pour extraire l’uranium, plus besoin de mineurs. Pas de travailleurs sous-traitants exposés à la radiation, ni de déchets radioactifs, et motus sur les rejets cancérigènes des centrales et de La Hague : c’est la vie rêvée made in Areva, lisse et aseptisée.

Dans ce monde merveilleux, nucléaire et renouvelables vivent un mariage heureux. Une hypocrisie gigantesque, alors que l’Etat, actionnaire principal d’Areva, s’acharne à tuer dans l’oeuf les énergies d’avenir : classement des éoliennes parmi les installations polluantes, moratoire sur le rachat de l’électricité solaire...

Avec ce coûteux trompe-l’oeil, Areva compte avant tout redorer un blason bien terni par de multiples scandales et déconfitures, et à s’inscrire dans une Histoire faute de vision d’avenir. Déboires de l’EPR, problèmes au Niger, conflits avec les autres acteurs du nucléaire, guerres de succession... l’« expert en énergie » autoproclamé est en déroute, comme l’ensemble de la filière. Le parc nucléaire français vieillissant est confronté aux coûts faramineux de sa prolongation et du démantèlement ; de l’aveu même des travailleurs du nucléaire, la sûreté n’est plus assurée, et il n’existe toujours aucune solution pour la gestion des déchets...

Pour François Mativet, administrateur du Réseau "Sortir du nucléaire", "le choix d’un film d’animation le démontre bien : confrontée à ses déboires, Areva n’a plus que du virtuel pour nous persuader !"



En réaction à cette campagne d’autopromotion, le Réseau "Sortir du nucléaire" diffuse un spot parodique:





Exercice de sécurité à la centrale nucléaire de Gravelines: un bide selon Cap21 et Europe Ecologie les Verts


Cap21 Nord-Pas de Calais: "simulation d'accident nucléaire et exercice de crise à Gravelines"


Gravelines.jpgCe mardi 18 janvier 2011 a été réalisé à Gravelines, une simulation d'accident survenant à la centrale nucléaire. Les commentaires sont à nouveau et hélas de 3 sortes :

- Pure langue de bois pour le camp du nucléaire,
- Sans recul et très bref pour France 3 Nord Pas de Calais
- Très critique dans différents organes de presse écrite (La Voix du Nord, Nord Eclair, Nord Littoral) et bien sûr dans les descriptions, analyses et prises de position du Réseau Sortir du Nucléaire.

Lors des deux journées organisées par l'Association EDA des 1er octobre et 4 décembre 2009 où étaient présents l'IRSN, l'ASN et EDF, j'avais émis de très sérieuses réserves sur la capacité de notre pays à faire face à un accident survenant dans une de nos centrales sous différents angles : communication, évacuation, bouclage, sécurisation de zones, moyens logistiques, etc... Le peu de sérieux des citoyens pour appliquer les consignes transmises qui a été décrit par les intervenants doit sérieusement nos interroger sur la capacité de notre pays à affronter un accident que les autorités décrivent comme "improbable". Notez, au détour, la petite évolution du vocabulaire employé : nous sommes passé d'une doctrine largement démultiplié aux français "d'accident impossible" (probabilité = 0) à celle "d'accident improbable" (probabilité faible).

Le citoyen ne croit plus les autorités et devient fataliste, résigné, passif... Deux interprétations possibles :

A quoi bon faire cet exercice puisqu'il n'y a aucun risque, nous a t-on dit depuis tant d'années ?

A quoi bon faire cet exercice, puisque notre région sera dévastée, invivable et que nous devrons mourir suite à l'accident ?

Et c'est là le côté tragique du nucléaire, nous admettons que la technologie, les systèmes de pilotage, les procédures, le personnel d'exploitation puissent avoir des défaillances mais nous n'acceptons toujours pas d'officialiser le fait que les conséquences d'un tel accident seraient irréversibles et redoutables. Aujourd'hui EDF pousse à allonger la durée d'exploitation des centrales : 40, 50, 60 ans. La situation des risques s'aggrave ainsi suite au vieillissement des installations, des matériaux, des circuits électriques et des capteurs et donc les centrales fonctionnent dans des conditions qui s'éloignent de celles prévus par les concepteurs.

Le principe de prévention n'est donc pas appliqué, puis que les pouvoirs publics, sans l'officialiser publiquement, admettent qu'on puisse exploiter une telle technologie avec de tels risques.

Nous approchons du 25ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, souvenons-nous !

Michel Eyraud

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Lire le compte-rendu des deux journées EDA de 2009 sur le post-accidentel nucléaire

Lire le communiqué de presse du réseau "Sortir du Nucléaire"

Voir les photos prises par le réseau "Sortir du Nucléaire"





Europe Ecologie les Verts Flandre Maritime: "la centrale nucléaire de Gravelines, un exercice de sécurité sans lendemain"


centrale.jpgCet exercice symbolise le dernier exemple en date de la volonté de l’Etat et d’EDF de faire perdurer la population du littoral dunkerquois dans l’illusion que maîtriser la sécurité dans une centrale nucléaire serait possible.

Or l’option choisie ferait croire que la survenue d’un accident majeur serait prévisible par avance et dont la progression serait assez lente pour laisser le temps aux autorités d’y faire face ce qui ne peut se reproduire tel quel dans des conditions réelles.

Or si une telle situation – qui est par définition ingérable et irréversible - survenait, ses conséquences dépasseraient largement les cinq kilomètres du périmètre d’évacuation choisi dans le cadre du présent exercice et toucheraient l’ensemble du Nord-Pas de Calais et bien au-delà.

Les moyens déjà déployés difficilement pour cette opération - pourtant préparée de longue date - se trouveraient alors absolument insignifiants pour faire face à une telle situation rendant donc inutiles les leçons censées en être retirées.

Loin de l’autosatisfaction des organisateurs de cet exercice quant au « succès » qu’ils escomptent en retirer, il convient à notre sens de faire preuve de responsabilité en promouvant l’arrêt progressif des six réacteurs de cette installation nucléaire.

C’est la raison pour laquelle les élus écologistes régionaux ont inscrit dans l’accord de gestion du conseil régional Nord-Pas de Calais, conclu en mars dernier avec le parti socialiste, l’engagement d’appuyer une filière de développement porteuse d’emploi autour du démantèlement des réacteurs nucléaires.

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mardi 18 janvier 2011

Voeux, barbarisme et culture: la pertinence et l'impertinence salutaire d'EELV

Une remarque judicieuse d'Europe Ecologie sur l'affiche municipale de la municipalité de Calais: on ne "souhaite pas des voeux", on les présente, on les adresse... On peut souhaiter une "bonne année" ou "tout le bonheur du monde" à quelqu'un mais pas des voeux ! Il s'agit d'une redondance (voeu = souhait) et d'une faute de langage manifeste, le barbarisme ou le solécisme*, voire le pléonasme fautif ("monter en haut", "prévoir à l'avance", "au jour d'aujourd'hui", etc).


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* Barbarisme et solécisme

"Le barbarisme est une faute de langage qui consiste à se servir de mots altérés, et, par extension, de mots forgés ou employés dans un sens contraire au bon usage. Le solécisme, à l’inverse du barbarisme, qui porte sur un mot, est une faute contre les règles de la syntaxe et porte sur la construction de la phrase."
Source : Dictionnaire des difficultés de la langue française (Larousse - Adolphe V. Thomas)

vendredi 14 janvier 2011

Exercer son mandat de conseiller municipal dans de vraies conditions démocratiques...


Commissions et autres réunions... A mes pairs du conseil municipal de Calais.


45_Ben.jpgAu début il ne s'agissait que d'une réaction énervée au fait de ne pouvoir, bien souvent, participer aux commissions municipales auxquelles je me suis inscrit: environnement, politique de la ville, culture, vie associative, communication, fêtes et relations internationales, encore moins à diverses réunions ou évènements ayant lieu en matinée ou en début d'après-midi. Puis mon billet d'humeur est devenu aujourd'hui une interpellation politique.

On banalise ces réunions, qui au final, ne concernent que quelques élus parfois. C'est une question de principe et de principe républicain. Même si on y a peu de pouvoir, surtout comme conseiller municipal n'appartenant pas à la majorité municipale, la participation aux commissions auxquelles on s'inscrit est importante, c'est un gage de sérieux. Cela nous permet au moins d'être au courant, de nous positionner parfois, voire de proposer ou de soutenir certaines associations sérieuses que les "nouveaux" élus connaissent peu ou mal, de lever parfois certains questionnements chez eux. Ainsi j'avais obtenu le droit d'assister aux réunions sur le projet d'écoquartier... même si ces réunions ont lieu à des horaires qui ne permettent pas d'y assister.

Je ne me présente pas comme un élu d'"opposition systématique", ce qui rend mes propos et mes appréciations crédibles. Cette majorité municipale n'est pas ma majorité (qui reste à inventer autour de l'écologie et donc d'un-e maire écologiste): elle opère trop de renoncements à ce niveau, trop négationniste des réelles avancées de l'ancienne municipalité en termes d'écologie et de culture (tout ce qui était fait par l'ancienne municipalité, certes criticable sur bien des points, est remis systématiquement en cause, de manière revancharde, ce n'est pas normal). J'y ai des amitiés et je regrette que les adjoints et conseillers les plus proches de nous continuent de voter les délibérations les plus anti-écologiques et les plus anti-sociales comme un seul homme et sans états d'âme... De ce fait, cette municipalité est bien devenue UMP aujourd'hui. Et je ne parle pas de la remise en cause permanente du Channel, scène nationale, par Natacha Bouchart et sa majorité...

Jean-Marc Ben, conseiller municipal écologiste


NORD LITTORAL, mercredi 12 janvier 2011

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mercredi 12 janvier 2011

Cécile Duflot : "Nous devons construire un programme de gouvernement écolo"


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12/01/2011

cecile-duflot-le-12-janvier-a-paris.jpg"2010 année de l'éclosion, 2011 année de l'enracinement." C'est par une métaphore jardinière que Cécile Duflot a présenté l'avenir d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à un an de la présidentielle, lors de ses vœux à la presse, mercredi 12 janvier.

La secrétaire nationale a confirmé que le nouveau parti écologiste lançait sa fondation avec Jean-Paul Besset à sa tête et qu'EELV tiendrait son congrès en mai juste avant la consultation pour désigner leur candidat ou candidate à la présidentielle.

Les détails et le calendrier seront arrêtés par le conseil fédéral du mouvement les 29 et 30 janvier.

2011 sera aussi l'année des cantonales où les écologistes présenteront des candidats dans "la quasi-totalité" des cantons, a précisé Mme Duflot. Il s'agit bien d'ancrer le mouvement et surtout de prouver sa force et la prégnance de ses idées avant d'entamer les négociations avec le PS sur le contrat pour 2012. Car c'est bien cet objectif que visent les écolos après leurs succès successifs aux élections européennes de 2009 et aux régionales en 2010.

"Nous allons continuer à parler à l'intelligence des citoyens en défendant un projet capable de penser la politique à moyen et long termes. Nous devons construire un programme de gouvernement écolo", a insisté l'élue régionale.


"UN PROJET AUTONOME À DÉFENDRE"


Les interrogations des socialistes sur l'opportunité d'une candidature écologiste à la présidentielle et les dangers que feraient courir ses divisions à la gauche la laissent de marbre. "C'est une élection pas facile pour nous, reconnaît-elle, mais c'est la seule où on peut parler d'un projet alternatif au niveau national." EELV ira donc sous ses couleurs.

Quelques pas plus loin, Yves Cochet, challenger d'Eva Joly à la désignation, est sur la même longueur d'ondes : "Nous allons nous rassembler à gauche pour le second tour, mais notre vision du monde n'est pas celle du PS", argumente le député de Paris. "Les écolos s'inscrivent dans une alternative de gauche au sarkozysme, mais ils ont un projet autonome à défendre", renchérit Noël Mamère, député de Gironde.

Autour du buffet, ses camarades, eux, se réjouissaient du dernier sondage favorable à Eva Joly. L'ex-magistrate est considérée comme la candidate potentielle à la présidentielle de 2012 la plus sincère, et serait, parmi trois responsables écologistes évoqués pour la présidentielle, "la plus à même de lutter contre la crise économique et financière".

Sylvia Zappi


mardi 11 janvier 2011

Europe Ecologie Calais: "Plan de circulation... Doit mieux faire !"


DOCUMENT D'EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS CALAIS ET ENVIRONS (TRACT)

PROPOSITIONS ET RÉFLEXIONS POUR UNE VILLE QUI RESPIRE


avec-le-vel-in-calais.jpgComment aller plus loin pour faire de Calais une ville moins polluée, moins bruyante et moins dangereuse; bref une ville où il fait bon vivre ?

Calais est une ville où domine la voiture. Si des efforts ont été accomplis dans l’offre de transports alternatifs (Vél’in, Balad’in), la ville souffre toujours d’une absence chronique de politique globale et intégrée des déplacements et de la priorité permanente accordée par les municipalités successives aux déplacements automobiles sur les autres modes.

Le plan de circulation de Calais déroge ainsi concrètement au Plan des Déplacements Urbains établi par le SITAC en 2001 alors qu’il est tenu de le respecter (pas de cohérence entre la hiérarchisation des flux et le gabarit des voies, pas d’aménagements cohérents avec les flux, pas de gestion des itinéraires automobiles autres que « au plus court » sans considération des riverains, du danger, du bruit et de la pollution…) !

Les zones « trente » ne sont pas aménagées en conséquence, ce qui est contraire à la réglementation.

La rénovation des boulevards, sous prétexte de « zone 30 » a totalement ignoré les cheminements cyclables qui sont par ailleurs marginalisés et sans cohérence dans toute la ville.
La remise en cause du stationnement payant sur un large périmètre n’incite pas l’automobiliste à changer de comportement. Cette politique a créé un effet d’aspiration qui dégrade la cadre de vie urbain et renforce le phénomène de périurbanisation. Elle fait de plus supporter le coût de la circulation automobile au contribuable et non à l’usager qui est bien souvent non calaisien.
Le retour de la circulation sur la digue Gaston Berthe a fait disparaître la seule zone piétonne de Calais. C’est un retour en arrière qu’aucune autre ville balnéaire n’a connu !

Une politique durable en matière de déplacements urbains privilégie l’efficacité des transports collectifs et doux à la rapidité de la circulation automobile individuelle. Ceci implique des choix politiques forts pour une accessibilité organisée et un cadre de vie urbain préservé :

- réduire la pression automobile en ville en incitant à se déplacer « autrement » : politique de stationnement payant dans le centre-ville avec tarifs adaptés et non pénalisants pour les riverains, parkings de dégagement périphériques connectés aux transports en commun et modes doux (Vél’in)…, tickets et abonnements de parkings et de transport en commun combinés.

- créer des transports en commun en site propre et/ou des bus à haut niveau de service partout où c’est possible et notamment sur les grands axes de desserte et dans l’hyper-centre.

- optimiser le réseau et prioriser les transports en commun et les déplacements doux sur l’automobile dans le centre-ville.

- contraindre très fortement la traversée en automobile du centre ville et reporter le trafic de transit sur des axes adaptés et non contraignants pour le cadre de vie urbain.

- garantir une accessibilité automobile raisonnée en centre ville par des cheminements et des infrastructures adaptés.

- tenir compte du gabarit des voies et du cadre de vie pour la gestion des flux.

- adapter la signalétique routière à ces principes directeurs.

- assurer une limitation de la vitesse cohérente et effective avec le gabarit des voies et la densité de population.

- créer des zones piétonnes et des zones de rencontre dans l’hyper-centre et les faire respecter.

- sécuriser les cheminements piétonniers (élargissement des trottoirs et suppression des obstacles, protection des passages piétons…).

- protéger les cyclistes avec des pistes cyclables sécurisées partout où la largeur de voirie le permet et des jonctions de pistes aménagées. Multiplier les zones « trente » en voirie partagée.

- organiser les systèmes de covoiturage en lien avec l’arrière-pays.

- étendre le périmètre du Sitac vers la ceinture périphérique en coopération avec les intercommunalités rurales alentour.

- privilégier le paiement des déplacements par l’usager plutôt que par le contribuable.



Parce qu’il ne suffit pas de proposer des Vel’in pour résoudre les problèmes


Parce que le courage politique implique de faire des choix réellement porteurs de sens...



Europe Écologie-les Verts Calais et environs

Europe Ecologie Calais: "La rénovation de Calais-Nord, toujours les mêmes erreurs ?"


DOCUMENT D'EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS CALAIS ET ENVIRONS (TRACT)

calaisnord.jpgNotre ville se prépare à prendre un engagement sur plusieurs décennies avec le projet d'aménagement de Calais Nord.
Nous pensons qu'un tel engagement doit se faire dans des conditions de transparence et de démocratie dignes de notre pays. Un tel projet doit permettre à chacun de s'exprimer et d'être réellement informé sur les tenants et les aboutissants.

Ce n'est pas le cas aujourd’hui car il n’y a aucune prise en compte de la problématique globale du fonctionnement urbain et aucune volonté de gestion des flux de circulation dans Calais. On se contente de déplacer les problèmes et les nuisances automobiles de quelques dizaines de mètres sans prendre le parti de diminuer la circulation automobile dans le centre ville.
Après le grand ratage des boulevards et des 4B, notre ville s’apprête à faire de nouveau fausse route en faisant, une fois de plus, le choix de l'automobile. Alors que partout ailleurs la régénération des cœurs de ville intègre un véritable secteur piétonnier, significatif et attractif qui s'impose comme l'outil de redynamisation le plus efficace, convivial et finalement consensuel, Calais continuerait donc d’être la seule ville importante sans rue piétonne ?!

Pour Europe Ecologie les Verts, l'urgence à Calais demeure la gestion globale des flux de circulation. Il convient de favoriser les alternatives à l’automobile en ville et d’arrêter de considérer son centre comme un entonnoir à véhicules. Au vu du contexte économique particulièrement en centre ville, on se demande d’ailleurs à qui ces schémas d’un autre âge bénéficient: aux commerçants, qui voient les autos passer, mais plus les clients ? Aux riverains, déjà submergés? Aux vacanciers pris dans les embouteillages ? Aux Calaisiens asphyxiés ?

Les espaces de parkings péricentraux sont nombreux mais mal signalés, et donc sous-exploités. Ils sont marginalisés par une doctrine locale qui considère que la desserte automobile doit être totale et immédiate. L’absence de considération pour le cadre de vie et un déplorable déficit de signalisation doivent-ils engager la ville dans un projet que nous risquons tous de payer très longtemps ?
D'autre part, la Place d’Armes est le foyer de vie historique de Calais et la présence depuis toujours des marchés, des fêtes foraines justifie bien évidemment cet espace piétonnier, dynamique, modulable et vaste au cœur de la ville. Nous nous interrogeons sur le sens d'une « halle » dont la modularité n’est pas avérée à cet endroit. Un endroit fermé et rigide, rarement utilisé ? Pourquoi ne pas rendre cet espace aux Calaisiens avec des aménagements adaptés ? Aux enfants ? Aux jeunes ? Aux animations ?

En d'autres termes, notre ville présente un potentiel d'attractivité et de dynamisme extrêmement important et toujours galvaudé. Pourquoi ne pas l'exploiter plutôt que de l’hypothéquer pour un projet passéiste, négligeant les besoins et attentes réels d'une population qui espère mieux qu'un embouteillage permanent et un cadre de vie dégradé ? Pourquoi ne pas enfin profiter de ce réaménagement pour offrir à la ville l‘espace de respiration qu’elle mérite en donnant la priorité à la vie sur le dogme automobile ?

Enfin, nous nous demandons si la mairie a les moyens de ses ambitions pharaoniques, ou si elle espère simplement demander aux contribuables de les lui fournir. Nos impôts ont augmenté de façon sensible contrairement aux engagements pris. Avec le retour au stationnement gratuit en toutes circonstances, notamment pour les visiteurs extérieurs et la réouverture de la digue à la circulation, la municipalité fait fausse route depuis le début. Et c’est le contribuable calaisien qui finance dorénavant le stationnement et non l'usager. La question, face à de tels investissements doit être, pour un responsable politique, de savoir s'ils seront profitables à tous dans une réelle perspective d'amélioration de la vie et de l'environnement.

C'est pourquoi nous, Europe Ecologie les Verts, formulons les plus vives inquiétudes quant à ce projet passéiste et dogmatique, aux dettes qu'il ne manquera pas de susciter et surtout à ses conséquences quant à l'avenir de notre ville, de son cadre de vie et de ses activités.


europeecologielesvertscalais@gmail.com

Europe Écologie-les Verts Calais et environs

Vive le breton !


Pôle emploi refuse son chèque rédigé en breton


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Ana_Sohier.jpgLa conseillère municipale rennaise (UDB), Ana Sohier, est agacée. Pôle emploi lui a retourné le chèque qu'elle avait libellé en breton. La jeune conseillère municipale de Rennes est pourtant dans son bon droit. "La convention de Genève de 1931 permet d'affirmer qu'un chèque peut être valablement écrit dans une langue régionale", indique le Crédit Mutuel de Bretagne précisant que "la langue utilisée doit être celle préimprimée sur le titre lui-même". Et le Crédit Mutuel de Bretagne propose à ses clients des chéquiers en breton depuis 1982 ! Depuis, l'affaire fait le buzz sur internet et la direction de Pôle Emploi Bretagne s'est excusée publiquement. Elle renverra son chèque en breton à l'agence en question. Avec en prime, une copie de la jurisprudence rendue sur le sujet.

samedi 8 janvier 2011

Les voeux d'Europe Ecologie Calais

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Le groupe "Europe Ecologie les Verts" de Calais et environs vous apporte ses voeux de bonheur et de bonne humeur pour l'année 2011.

Calais_Ecologie2.jpg Que cette année nouvelle vous offre des moments de fête et de plaisir avec votre famille, vos amis; de la joie et de la satisfaction dans votre travail, vos loisirs, votre environnement social; de nouvelles rencontres et des échanges constructifs.


Que cette nouvelle année vous donne l'envie de contribuer à créer avec nous le Calais de demain, car votre parole a du sens, vos idées sont les bienvenues lors de nos débats de démocratie participative.

En 2011, nous voulons être toujours plus présents dans votre vie et notre ville et nous accueillons avec le sourire vos projets, vos suggestions sur europeecologielesvertscalais@gmail.com.

A très bientôt !

Pour Europe Ecologie les Verts Calais et environs,

Véronique Boutin, porte-parole


vendredi 7 janvier 2011

Guide technique et militant sur la gestion de l’eau en France


WaterX1.jpgPour ceux qui étaient présents à la soirée "Water makes Money" ce 6 janvier à l'Alhambra, qui ont écouté Alexandre Nikichuk, et pour ceux qui n'ont pas pu y assister, et qui ont envie d'aller plus loin sur la thématique de la marchandisation de l'eau, voici un outil militant, voici le GUIDE DE L'EAU, un document s'adressant aux militants de l'eau, de tout bord, et aux élus oeuvrant dans les collectivités territoriales

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CLIQUER SUR LE DOCUMENT PDF


mardi 4 janvier 2011

Les jeunes sont mal partis, par Louis Chauvel (Le Monde)


Excellent texte de Louis Chauvel dans le Monde sur la thématique de la jeunesse. Constat implacable et véritable enjeu pour 2012

lemondefr_pet.bmp DÉBAT

lundi 3 janvier 2011

des-jeunes-manifestent.jpgDans les sociétés vieillissantes, la surdité aux problèmes sociaux des générations à venir peut devenir un vrai souci. Mais c'est là un symptôme plus que la cause profonde du mal, qui n'a rien de nouveau. Ce qui est inédit, en revanche, relève de la profondeur du déni d'un phénomène qui s'amplifie. Mon expérience, douze ans après la première édition du Destin des générations, me permet d'en établir le constat : depuis 1998, nous n'avons rien fait, alors que nous savions. Chaque fois, les périodes de rémission ont donné l'illusion du rétablissement, mais, en réalité, la situation s'est dégradée.

Quels sont les symptômes de ce mal-être collectif ? Les plus visibles relèvent des difficultés de la jeunesse. Nous le savons, trente-cinq ans après l'extension du chômage de masse, la jeunesse a servi de variable d'ajustement. Chômage record, baisse des salaires et des niveaux de vie, précarisation, développement de poches de travail quasi gratuit (stages, piges, free-lance, exonération de charges, etc.), nouvelle pauvreté de la jeunesse, état de santé problématique et faible recours aux soins, absence d'horizon lisible.

En une décennie, nous n'avons pas progressé - c'est une litote. Nous observons un triple déclassement. Scolaire d'abord, la jeunesse étant maintenant de classe moyenne du point de vue des diplômes, mais en deçà de la classe ouvrière du point de vue des revenus. Au-delà de la valeur des diplômes, le déclassement est aussi intergénérationnel, avec une multiplication attendue des trajectoires sociales descendantes par rapport aux parents.

Il est aussi systémique, puisque, avec la chute des nouvelles générations, ce sont leurs droits sociaux futurs qui sont remis en cause : leur développement humain aujourd'hui, leur capacité à élever leurs enfants demain, et leurs retraites après-demain. Il s'agit donc de la régression du système social dans son entier, et pas simplement celui d'individus. Par-dessus tout, une frustration générale envahit les esprits devant l'accumulation des promesses non tenues : celle du retour au plein-emploi grâce au départ à la retraite des premiers-nés du baby-boom (rapport Teulade de 1999), de meilleurs emplois par la croissance scolaire, dans un contexte où le travail seul ne permet plus de se loger. Il s'ensuit une colère, voire une haine, qui se détecte clairement dans la jeunesse de 2010 et que le mouvement sur les retraites a paradoxalement canalisée.

Il reste que la symptomatologie n'est pas un diagnostic. Celui-ci relève du refus collectif de regarder lucidement notre long terme, et du caractère profondément conservateur, rentier, de la société française dans son entier. Le comportement patrimonial des possédants français accumulant de l'assurance-vie et des logements vides, tout comme leurs grands-parents serraient leurs lingots, relève de la même frilosité.

A droite comme à gauche, l'enjeu est de servir les droits acquis plutôt que de développer ceux de demain. Depuis plus de dix ans, la première information sur les sites Internet des grandes centrales syndicales relève de la retraite, et celui des banques vante les placements à bons taux et sans risques auprès de leurs clients. Notre économie est un capitalisme d'héritiers de énième génération où les nouvelles fortunes peinent à faire leur place, et notre Etat-providence nourrit les jeunes pauvres au travers des retraites de leurs ascendants.

La réforme des retraites aurait pu être un moment propice à l'analyse des années 2030, mais la confrontation, nécessaire, ne fut que celle des postures convenues de notre régime : la droite gouvernementale protège les retraités d'aujourd'hui, son coeur électoral, et sacrifie ceux de demain ; les syndicats et la gauche exigent quant à eux de reporter la charge sur les jeunes actifs, ces grands absents des débats politiques.

Dans son texte sur "la révolution de l'âge" (Le Monde du 14 avril 2010), Martine Aubry ne mentionne les jeunes qu'au détour de deux phrases : pour être soutenus par les anciens, et pour avoir confiance en le système. Jusqu'où ? Faut-il s'étonner dès lors que notre Assemblée nationale, la plus vieillie au monde, fondée sur la quasi-absence des moins de 50 ans, professionnalisée autour de députés mâles sexagénaires réélus depuis plus de vingt ans, cumulant souvent un mandat et de généreuses retraites, réforme les pensions en conservant ses propres droits acquis et fait porter l'ajustement sur les députés de demain, absents des débats.

Il s'agit de comprendre que ce jeu est "idéal-typique" de notre pays, où les derniers retraités aisés du début du baby-boom décident de l'appauvrissement des générations nées trop tard, victimes muettes d'enjeux où leur absence est sciemment organisée. C'est là une racine de notre mal : le diagnostic de 2010 montre que les "nouvelles générations" nées après 1955, celles entrées dans le monde du travail après 1975 dans le contexte du plein chômage, ont été affectées de façon durable, voire définitive. Derrière ces premières cohortes de vétérans de la guerre économique, les suivantes ont accumulé des handicaps croissants qui forment des cicatrices durables sur le corps social.

Alors que faire ? Pour partie, le traitement est bien connu. L'enseignement est un enjeu vital. L'état de pauvreté de l'université "low cost" à la française effraie les collègues étrangers : nous signons là le choix du déclassement scientifique de notre pays. Mais cela ne suffira pas : à quoi bon former parfaitement des jeunes qui ne trouveront pas d'emploi ?

L'invention du travail quasi gratuit (les stages), massivement subventionné par les parents aisés, n'a pas suffi, et, après trente années d'incurie, il faut aussi réintégrer les anciens jeunes de 1985 qui avaient raté leur entrée dans la vie. Cette politique de retour au plein-emploi est la première priorité de la politique de génération dont nous avons besoin. Il faudra passer par le double tranchant de la fluidification du droit du travail et de l'obligation d'embauche faite aux employeurs. La crise du logement exige aussi un plan de long terme de constructions collectives et de qualité pour densifier le tissu urbain des espaces moyens entre centre et périphérie.

Rien ne se fera sans investissements massifs. Notre défi de la décennie 2010 est que nous abordons mal cette période, en concentrant les trois grands handicaps caractéristiques des blocages des périodes prérévolutionnaires, selon le sociologue Randall Collins : dette massive de consommation empêchant l'élaboration de politiques publiques ambitieuses d'investissement ; frustrations liées à l'accumulation de promesses intenables ; gouvernance du pays déstabilisée par des majorités de plus en plus difficiles à réunir, dans un contexte où plus aucune autorité n'est acceptée.

Ces investissements massifs nécessitent d'en dégager des moyens. On ne peut honorer sans retour les promesses d'une retraite précoce, longue et aisée comme celle des jeunes seniors des classes moyennes d'aujourd'hui, et ces besoins d'investissements d'avenir. Le projet d'abandon de l'impôt sur la fortune (ISF) et son remplacement par une taxation des revenus du patrimoine va dans le mauvais sens, dans une société française où le patrimoine immobilier dormant a vu tripler sa valeur en vingt ans.

Une meilleure taxation des résidences secondaires dans le tissu urbain est de nature à rapporter des ressources considérables tout en fluidifiant de nouveau le marché de l'immobilier : combien de seniors ont leur épargne dans des logements vides à l'année, dans des zones à forte densité, alors que les jeunes familles s'entassent dans quelques pièces ? En réalité, le seul ajustement substantiel susceptible de changer le rapport à la rente consisterait à introduire, dans la déclaration du revenu imposable, la valeur locative, qui est bien un revenu implicite, de l'ensemble des biens immobiliers détenus par les ménages (hors remboursements en cours), en particulier celle de la résidence principale. Cela suppose une réévaluation rapide des valeurs locatives cadastrales, dont on sait les dérives séculaires.

Les seniors de 2010, qui sont propriétaires sans remboursement d'emprunt dans plus de 70 % des cas, ont été les grands bénéficiaires - par les plus-values longues, et donc non imposables - de la crise du logement payée au prix fort par les jeunes actifs. Les seniors urbains des classes moyennes supérieures n'ont jamais vécu aussi à l'aise dans des logements sous-occupés, le couple type de 60 ans vivant à deux dans un cinq-pièces, alors que les jeunes familles sont tenues de s'entasser dans de petites surfaces. La fluidification du marché immobilier qui en résultera permettra ainsi d'ajuster les ressources aux besoins.

Cette mesure est capable de desserrer l'étau du logement et d'activer là une véritable politique de solidarité entre les générations. Mais il faut se rappeler que les périodes de conscience où la société française redécouvre sa jeunesse sont systématiquement suivies de phases d'amnésie où elle oublie jusqu'à l'existence de ses propres enfants. Le patient préfère alors se droguer au déficit, et, dans ces phases, l'investissement dans la jeunesse est un voeu pieux. Parions donc qu'aucun candidat n'aura le courage de s'atteler à une telle politique de générations.



Louis Chauvel, sociologue, professeur à Sciences Po (Le grand débat)

lundi 3 janvier 2011

WATER MAKES MONEY à l'Alhambra de Calais


WaterX1.jpgLe cinéma Alhambra de Calais propose une soirée débat autour du film « Water makes money »
Ou l'irrésistible expansion des" privatiseurs "mondiaux de l´eau...

À l'échelle mondiale l´approvisionnement en eau est encore à plus de 80% public. Mais partout où des communes à court d'argent cherchent un soulagement financier, Veolia et Suez, les 2 multinationales les plus importantes, frappent à la porte. Veolia à elle seule, a réussi, pendant les 10 dernières années à prendre en charge l´approvisionnement de plus de 450 villes allemandes ou d'y prendre des participations. Entre temps la multinationale française et ses participations dans l'assainissement et l'eau potable se trouve être pratiquement le distributeur d'eau le plus important en Allemagne à égalité avec Gelsenwasser.
Ces succès expansionnistes sont identiques en Pologne, dans les républiques baltes, Lettonie, Estonie, Lituanie, en Tchéquie, en Slovaquie, en Italie, en Espagne, aux Etats-Unis et même en Chine où Veolia proclame constamment la signature de nouveaux contrats. Lorsque en Californie il y a risque de pénurie d´eau, Schwarzenegger reçoit Henri Proglio, le PDG de Veolia. C'est à lui que s'adresse en premier lieu le président chinois lorsque ce pays décide d´un programme de 100 milliards de dollars pour le renouvellement du système de traitement des eaux usées.
Veolia et Suez sont présents dans 69 pays sur les 5 continents. Est-ce l'ascension irrésistible de deux géants de l´eau, traçant leur voie en direction de l'hégémonie mondiale d´une eau privatisée ?

Le débat sera animé par Jean Luc Touly, directeur de l'Eau de la Fondation France Libertés, Danielle Mitterrand, délégué syndical Véolia Eau Ile-de-France, réintégré en septembre après un licenciement en mars 2006, membre d'Acme, Attac, Anticor, coauteur de livres, conseiller régional IdF "Europe Ecologie les Verts".



vendredi 31 décembre 2010

La lettre de Caroline Lucas, leader du Parti Vert anglais et députée, au Guardian


caroline_lucas.jpgCaroline Lucas, leader du Green Party, écrit dans le Guardian du 31 décembre 2010 que le Parti Travailliste est incapable de proposer au pays une alternative crédible malgré la fragilité actuelle de la coalition Conservative/Libdems. On ne peut simplement se prévaloir d'une opposition de principe.

"Comment un parti qui a mis en place les droits d'inscription peut-il s'y opposer aujourd'hui, par simple principe ? Tout comme les Libdems, le Labour n'a pas tenu ses promesses sur ce dossier. Mais à la différence des Libdems, les travaillistes n'étaient pas la composante subalterne d'une coalition. Ils avaient la majorité au parlement quand ils ont mis fin à la gratuité des études. C'était de leur propre responsabilité. Aujourd'hui Ed Miliband croit qu'il peut maquiller les antécédents".

Caroline Lucas démontre ensuite avec des exemples concrets que la politique des travaillistes n'est pas fondamentalement éloignée de celle du gouvernement de coalition: "Les dirigeants du Parti Travailliste, avec un manque évident d'humilité, espèrent encore que les étudiants avec d'autres reviennent sagement au parti qui les a trahis. Mais on n'a pas vu Ed Miliband aller à la rencontre des étudiants, encore moins défiler avec eux (il a déclaré y avoir pensé mais il "avait autre chose à faire" à l'époque). Voilà bien le coeur du dilemme travailliste: ils veulent regagner la confiance des électeurs et en même temps ils flattent le fonds de commerce du Daily Mail."

Elle termine sa lettre par cette belle profession de foi: "La politique n'implique pas forcément de choisir entre le pouvoir et les principes. Dans la campagne électorale du mois de mai, les Verts n'ont renoncé à aucune de leurs idées, même les plus controversées. Nous avons continué de défendre ce à quoi nous croyions et nous avons décroché comme ça notre premier siège, contre toute attente. Cela montre que les électeurs répondent quand on leur dit la vérité et quand on leur propose quelque chose de mieux".


Jean-Marc Ben



Dilemma at the heart of Labour's opposition

The Guardian, Friday 31 December 2010

While I share Seumas Milne's analysis of the fragility of the coalition, I do not share any optimism that Labour can offer a credible alternative (Cameron and Clegg have shown they are for turning, 30 December). Having ditched their principles in government, Labour want to reclaim them now they are out of power. But politicians must take some responsibility for their actions, and show some consistency over their policies. How can a party that introduced student fees now oppose them on principle? Like the Liberal Democrats, Labour broke a manifesto pledge in doing so. But unlike the Lib Dems, they were not then the junior members of a coalition. Labour had a Commons majority when they ended the principle of free tuition. It was entirely their decision. Now Ed Miliband appears to believe he can airbrush that decision from the record.

Similarly, the ethos of the NHS as a public service, where patient needs come before profits, is taking another blow. Yet Labour is unable to mount a principled defence since, when they were in power, they welcomed in private healthcare providers, and saddled the NHS with huge debts through PFI.

Across the board, Labour simply cannot oppose coalition plans without laying themselves open to the charge of hypocrisy. Academies? A Labour idea. Selling off Royal Mail? A Labour idea. Even the programme of cuts in public services is something Labour admit they would have done, had they won in May.

But Labour's leadership, with a typical lack of humility, assume that students and others will meekly return to the party that betrayed them. Ed Miliband wouldn't be seen meeting students, let alone marching with them – he said he thought about it, but was "doing something else" at the time. There lies the heart of Labour dilemma – they want to win back the trust of voters, but also pander to the Daily Mail. Joining the protests or challenging heavy handed policing in parliament, as I have done, does not seem to fit with Labour's obsession with the fabled middle ground of British politics.

Politics does not have to be a straight choice between power and principles. In our election campaign in May, the Greens did not drop any of our controversial policies. We stuck to what we believed in and, against all the odds, we won our first seat. It shows that if you tell the truth and offer people something better, the public will respond.

Caroline Lucas MP

lundi 27 décembre 2010

Histoire des Pays-Bas et de la Belgique en vidéo bilingue sous-titrée


learn_dutch.pngAprès la défaite de Napoléon en 1815 à Waterloo, les grandes puissances européennes victorieuses (Grande-Bretagne, Autriche, Prusse et Russie) se sont mises d'accord, au Congrès de Vienne, pour la réunification des anciens Pays-Bas autrichiens et de l'ex-République Néerlandaise, créant ainsi le Royaume-Uni des Pays-Bas, Etat-tampon en cas d'invasions à venir par la France. Cet Etat était dirigé par un roi protestant, Guillaume Ier d'Orange. Le Royaume Uni des Pays-Bas s'écroula après la Révolution belge de 1830. Guillaume Ier, Roi des Pays-Bas, refusa de reconnaître l'existence d'un Etat belge jusqu'en 1839. Il finit par céder à la pression, au Traité de Londres.

Cliquer sur le logo de 2BDutch pour voir la vidéo

Le Chênelet lance l’éco-bungalow (NL)


NORD LITTORAL, lundi 27 décembre 2010

Une alternative aux cabanes de chantiers industrielles

Le Chênelet se lance dans l'« éco-bungalow »


le-chenelet.jpgLes bungalows sont conçus pour être montés par des gens sans expérience particulière.

Concurrencer les ténors des bungalows industriels n'est pas donné à tout le monde. Le Chênelet et SPL (société des palettes du Littoral) ne se sont pas véritablement fixé ce challenge mais ils travaillent sur un projet de bâtiment modulaire construit en bois, une formule séduisante et adaptée à de multiples usages.

Lors d'un voyage en Finlande, François Marty, le responsable du Chênelet, est tombé sous le charme des cabanes de bois multicolores qui fleurissent dans le moindre recoin des pays scandinaves. Il a vite été convaincu par les qualités esthétiques et les performances techniques en terme d'isolation de ces cabanons.

De retour sur la Côte d'Opale, François Marty a réuni autour de la table ses petits camarades du Chênelet et de SPL pour imaginer une déclinaison qui permettrait de conjuguer des thèmes qui leur sont chers : l'écologie, l'économie solidaire et l'insertion.

« J'avais déjà eu des discussions avec des représentants de grandes sociétés, des entreprises de travaux publics par exemple, qui ne savaient pas comment impliquer dans leurs chantiers des gens qui sont en insertions », raconte François Marty. Or l'insertion est un pilier du Chênelet (lire plus bas).

Le projet a doucement pris son envol au début de l'année, d'abord sur le papier, avant de s'ébaucher à l'approche de l'été.

Pour l'instant, le bungalow imaginé par les équipes du Chênelet et de SPL existe sur le papier mais surtout sur le site de Landrethun-le-Nord. « On a collé deux cellules qui abritent le pressoir à pommes », précise Pierre Gaudin, plus spécialement chargé des projets de construction des éco-logements.

Ce projet de bungalow offre un double avantage : « Ça permet aux gens qui viennent chez nous de découvrir le monde du BTP, on sait que c'est un secteur où il y a un déficit de main d'oeuvre. » Parallèlement, les gens du BTP découvrent de nouvelles perspectives avec l'approche particulière du Chênelet.


« Beau, sain et confortable »


Comme pour les autres types de constructions, l'accent est mis sur la pré-fabrication : « On veut passer un temps minimum sur les chantiers. Tous les bois proviennent des forêts environnantes, ça favorise les emplois locaux, on reste cohérent avec les idées qu'on défend ».

De fait, les bungalows se présentent sous la forme de grosses boîtes : « Ils peuvent être utilisés comme bureaux, comme réfectoires, comme salles de réunion. » « C'est beau, c'est sain et c'est confortable », assure Pierre Gaudin : contrairement aux cabanes de chantier traditionnelles, celles de SPL offrent un confort inégalé. Les modules font 3 m sur 6, soit un peu plus que la surface habituelle, souvent 2,5 sur 6 : « En terme de confort, d'isolation, d'hygronométrie, ça apporte une vraie différence, on se sent moins à l'étroit. On a conçu une cellule dans laquelle on est bien ; généralement, elles sont minimalistes, le confort, c'est triple zéro ». S'y ajoutent de véritables économies pour le chauffage par exemple et une conception astucieuse : « Tout est manuportable. On n'a pas besoin de grue pour transporter les différents éléments, et on n'a pas non plus besoin de permis de construire ».

Le coût reste un critère incontournable, mais il n'inquiète pas outre mesure l'équipe du Chênelet : « On sera toujours un peu plus cher que les modèles industriels mais on propose autre chose. Comme pour nos logements éco-sociaux, on offre un vrai prix et un côté social avec un volet insertion important ».

Plusieurs pistes sont envisagées : « On imagine les vendre ou les louer en proposant le montage par nos équipes ; La location est valable pour des durées d'au moins six mois ; c'est le montage qui coûte cher ».

Le mouvement est d'ores et déjà lancé : après le prototype pressoir à pommes de Landrethun, un autre bungalow va sortir de terre à Blois, dans un jardin de cocagne.

La municipalité d'Arras s'est aussi montrée intéressée par ce type d'installation pour équiper un stade de football en vestiaires. Une grosse société de BTP est aussi pour les rangs pour troquer ses anciens modulaires pour ces cabanes de chantier d'un genre nouveau. « Le reste va se faire par le bouche à oreille » s'attend Pierre Gaudin.

Jean-François DUQUENE


Le Chênelet et SPL gardent leur cap

Un chantier qui favorise l'insertion


chantie-chenelet.jpgLes chalets du Chênelet supportent bien la couleur.

Pierre Gaudin ne s'est pas toujours attaché à construire des maisons en bois, dans son autre vie, il a plutôt oeuvré sous terre : il a travaillé à la Réunion, participé au chantier du tunnel sous la Manche, creusé dans les sous-sols de Marseille, de Lyon ou de Copenhague.

Dans sa nouvelle vie, il utilise ses multiples expériences dans des domaines qu'il ignorait jusque là.

Chargé des projets de construction des éco-logements au sein des multiples branches du Chênelet, Pierre Gaudin vise systématiquement l'insertion dans les dossiers qu'il porte avec ses collègues. Ce souci est donc au coeur du projet des bungalows.

« On évite d'envoyer les gens loin de chez eux pour une longue durée, note-t-il. Au bout de trois ou quatre jours loin de chez soi, ça devient difficile pour les personnes qui n'en ont pas l'habitude. On a conçu les bungalows pour qu'ils puissent être montés en par trois ou quatre personnes en trois ou quatre jours. Ça doit être des chantiers dynamiques ».

Même s'il est large, l'usage de ces cabanes d'un nouveau genre est cadré par le Chênelet : la transformation en sanitaires nécessiterait des travaux plus compliqués et l'équipe ne souhaite pas les voir utiliser en logements d'urgence. La philosophie du projet ne va pas dans cette direction.

« La grande idée, c'est de proposer un bungalow à de grandes sociétés de travaux publics ou de BTP qui ne peuvent pas employer des personnes non qualifiées. Ces entreprises ne peuvent donc pas répondre à des marchés publics qui ont ces contraintes. Notre idée, c'est de mettre à leur disposition des bungalows de chantiers montés par des personnes qui sont en insertion chez nous ».


Cliquer pour relire l'article "Ecologique et solidaire, le réseau Chênelet Construction à Landrethun-le-Nord"

lundi 20 décembre 2010

Un projet novateur et ambitieux pour Calais: l'écoquartier « Descartes-Blériot »


Vendredi 17 décembre 2010, la première réunion publique sur le projet d'écoquartier « Descartes-Blériot » a réuni beaucoup de monde.


descartes.jpgJ'y suis intervenu pour interroger sur la finalité du projet. En effet, le concept d'écoquartier vise la réduction de l'empreinte écologique * et développe en amont des stratégies (énergie, eau, transport, etc) afin de les décliner en cahiers des charges et en cibles techniques dans chaque domaine.

Le projet n'est pas finalisé, d'où l'importance de cette première réunion. Qui dit écoquartier dit par exemple interrogation sur les matériaux de construction (le bois au lieu du PVC, de récupération locale ou labellisé FSC **), toitures végétalisées qui évitent la déperdition de chaleur par les toits et qui favorisent la présence de la biodiversité en milieu urbain, récupération des eaux de pluie pour les toilettes et le jardin (je trouve scandaleux, au regard de la problématique de l'eau pour les générations futures, de continuer à utiliser de l'eau potable pour simplement tirer la chasse des cabinets).

L'abondance de questions qui a contribué précisément à la bonne tenue de cette réunion, ne m'a pas permis d'évoquer un aspect primordial, social en même temps qu'écologique, de l'impact écoquartier: la réduction des charges. Il faut citer de ce point de vue l'exemple de l'écoquartier « Bedzed » (du nom de la commune de Beddington, dans la couronne londonienne où est implanté le projet Zero fossil Energy Development): 60% de réduction des besoins pour l'électricité, 90% pour le chauffage et 56% pour l'eau, ce qui induit de fait une maîtrise des factures pour les foyers. On a mesuré ainsi une réduction de 15% des dépenses en comparaison aux dépenses moyennes des ménages britanniques.

ecoquartier2.jpg

J'ai voulu savoir comment les concepteurs du projet positionnaient « Descartes-Blériot » par rapport à Bedzed, écoquartier que je connais particulièrement bien. Version basse, moyenne, ou identique ? Je n'ai malheureusement pas eu de réponse à cette question, qui nous aurait permis de quantifier l'effort municipal pour réduire l'empreinte écologique * de ce projet.

Sur la question de la récupération de l'eau, l'explication de "sécurité" avancée par Hervé Jobbé-Duval, président de la Centrale de Création Urbaine, une association qui réunit des investisseurs-constructeurs du secteur public et privé pour mettre sur pied de nouveaux concepts d'urbanisme, n'a pas été à la hauteur de la qualité attendue (et pourtant réelle) de cette réunion. Il aura fallu l'intervention de François Marty, président du Chênelet et spécialiste de l'éco-construction, pour rectifier les choses. « Il faut arrêter de raconter des stupidités », a-t-il rétorqué en alignant un certain nombres d'exemples à l'appui. Pragmatique, il a dénoncé par la même occasion l'écologie "bobo" et intégriste, à laquelle certains participants se prêtaient.

Christophe Duffy est revenu sur le parking sauvage le long du canal Quai de la Gendarmerie. « Ne pourrait-on pas requalifier les bords du canal pour en faire un atout touristique ? Ces 450 voitures, est-ce qu'on en apprécie les flux de circulation, les rues alentour n'en peuvent déjà plus. ». Il est vrai que cette artère constitue un mauvais signal de lien avec l'écoquartier à venir, d'autant qu'un autre (bon) projet existe, la poursuite de la requalification des berges sur ce quartier, et que le stationnement, autant dangereux qu'inesthétique, est pour l'instant sauvage sur cette partie du canal et qu'il n'y aura pas à cet endroit de droit d'usage.

ecoquartier3.jpg

Pour conclure, je crois personnellement en ce projet. Que le verre soit à moitié vide ou à moitié plein, une dynamique est lancée. C'est un déclencheur de réflexion collective, une sensibilisation à un mode de vie durable. Pas vraiment une révolution, mais une évolution positive offerte à tous les citoyens... pas forcément écolos, et c'est une chance !


Jean-Marc Ben
conseiller municipal écologiste



COMPTE-RENDU DE LA PREMIÈRE RÉUNION PUBLIQUE DU VENDREDI 17 DÉCEMBRE 2010 par M.Ségard sur son blog
(posté le 19-12-2010)

Vidéo de la simulation écoquartier



* L'empreinte écologique quantifie la demande de l'Homme à l'environnement, en termes de biens et services, qu'on compare avec les ressources réelles disponibles. On consomme davantage de ressources naturelles que la planète ne peut en régénérer. Europe de l'Ouest: 3 planètes/Etats-Unis: 5 planètes/ Certains pays pauvres: 1/4 planète.

** Le FSC (Forest Stewardship Council en anglais, traduit par « Conseil de Soutien de la Forêt » en français) est une organisation internationale indépendante, non-gouvernementale. Le but du FSC est d’encourager de manière constructive les initiatives de gestion forestière socialement, écologiquement et économiquement responsables, en les rendant visibles et crédibles par un label apposé sur les produits issus de forêts certifiées. Le logo FSC signale au public un produit correspondant à un cahier des charges clair, transparent et vérifié par des certificateurs indépendants. Il permet ainsi au consommateur ou au public d’identifier le bois et ses produits dérivés issus d'une forêt bénéficiant d'une gestion forestière respectant les principes du développement durable tels que définis à Rio en juin 1992.


Pour aller plus loin...


Bedzed, une vitrine des possibles (CERDD)
Bedzed, partie 1pdf.png Bedzed, partie 2pdf.png

www.angenius.org
Quartiers durables - Guide d'expériences européennes (www.areneidf.com)pdf.png

Les réalisations du développement durable en reportages vidéo (www..le-developpement-durable.tv)

dimanche 12 décembre 2010

Intervention de Philippe Meirieu après son élection à la Présidence d'Europe Écologie-Les Verts


CONSEIL FÉDÉRAL, 11/12/2010

philippemeirieu.jpgOn n’accepte pas la responsabilité que vous m’avez confiée sans une certaine inquiétude. Et cette dernière est, de toute évidence, justifiée au regard des enjeux que nous avons à affronter collectivement. Enjeux internes, bien sûr, pour dépasser les difficultés que nous avons rencontrées ces dernières semaines, enjeux politiques pour préparer la séquence qui va nous mener jusqu’à notre Congrès, dans six mois, et enjeux écologiques qui, chaque jour plus pressants, nous imposent toujours plus de lucidité et de détermination.

Vous savez que je n’ai pas sollicité ce mandat et que je viens, à plus de soixante ans, d’arriver en politique. Je trouve, d’ailleurs, très extraordinaire et, pour tout dire, très courageux de votre part, de m’avoir élu. C’est aussi un signe que vous donnez de ce que peut être la « politique autrement », à mille lieues des appareils-machines construits par et pour des carrières… C’est pourquoi je suis fier que vous m’ayez choisi et je vous en remercie chaleureusement.

Je vous dois quelques mots sur l’ambition que nous pouvons avoir pour notre instance et, plus globalement, pour toutes les instances de notre mouvement. Cette ambition doit être grande. A la mesure de l’image positive que nous avons dans l’opinion. Les Français nous jugent généreux et crédibles, proches de leur préoccupations et porteurs d’une vision d’avenir. Nous devons nous montrer dignes de leur confiance… Et c’est vrai que nous sommes les seuls, je crois, à porter le souci de leur quotidien tout en travaillant à une vision globale de leur futur. Nous sommes les seuls à proposer un changement radical de paradigme pour faire face aux questions dramatiques auxquelles nous nous trouvons confrontés aujourd’hui. Nous sommes les seuls à appeler à une manière radicalement différente de penser le monde et notre rapport au monde. Nous sommes les seuls à incarner une alternative crédible au pillage de l’univers et à la concurrence mortifère entre les êtres. Nous sommes les seuls à faire de « la solidarité », sous toutes ses formes, le cœur de notre projet politique.

Pour autant, nous savons bien qu’en politique, ceux et celles qui s’engagent sont faits de chair et de sang, avec leurs qualités et leurs défauts, leur souci du bien commun et leurs imperfections quotidiennes. Nous revendiquons cette humanité. Nous sommes des hommes et des femmes « comme les autres ». Nous ne croyons pas que le fait de faire de la politique nous transforme en personnes exceptionnelles et inaccessibles, drapées dans leur « sérieux » pour faire oublier qu’elles n’ont plus de convictions ! Nous savons que nous dérangeons parce que nous entretenons avec nos convictions un rapport qui fonde notre engagement. Un rapport qui nous rend parfois plus sourcilleux, souvent un peu insupportables, mais toujours plus exigeants.

Ceux qui, aujourd’hui, se gaussent de nos soubresauts, savent-ils ce qu’il faut payer pour faire bonne figure dans le champ du politiquement correct médiatique ? Ce qu’il faut payer en hypocrisies. Ce qu’il faut payer en verrouillage par un polit bureau ? Ce qu’il faut payer en autoritarisme présidentiel ou en soumission dévote à une figure tutélaire ? Nous n’avons pas honte de nos tâtonnements. Et, d’une certaine manière, ils nous honorent. L’ironie ravageuse dans la presse sur les défauts des Verts et d’Europe Ecologie cache mal le mépris pour les efforts, laborieux certes, naïfs parfois, agaçants souvent, pour instituer une démocratie en actes dans une société qui confond le sondage d’opinion et l’expression citoyenne, le ressenti a priori et l’argumentation construite dans le débat. Face au populisme et à la démagogie, la démocratie est un combat. Et Les Verts ont historiquement mené ce combat. Europe Ecologie – Les Verts le mène aujourd’hui. Et je préfère nos difficultés assumées à la suffisance de ceux qui ne se posent pas de questions sur leur propre fonctionnement. Nous savons que la démocratie n’est pas spontanée et nous pensons que ceux qui prétendent le contraire sont des imposteurs. Nous savons aussi que des institutions démocratiques ne suffisent jamais à garantir un fonctionnement démocratique et que le respect des formes peut cacher bien des manipulations. En réalité, nous savons que, dans un mouvement politique, la démocratie est inséparable du travail quotidien pour la faire exister.

Et c’est à ce travail serein que je nous invite au sein de ce Conseil comme au sein de toutes nos instances. Nous devons maintenant transformer les turbulences de notre passé en propositions pour notre avenir. Nous devons nous apaiser sans perdre notre énergie. Nous devons apprendre à travailler ensemble, non pas en dépit de nos différences, mais grâce à nos différences, de cultures, de sensibilités, d’engagements antérieurs. Nous devons apprendre à nous respecter comme nous respectons le monde... Car, quoiqu’il soit galvaudé, ce mot de « respect » nous est cher.

Nous sommes sensibles, en effet, à tout ce qui abime le monde et c’est cela qui nourrit notre insurrection fondatrice, individuelle et collective. Nous sommes hostiles à la virtualisation du monde qui abolit la réalité des êtres et du temps, autorise toutes les manipulations et oublie la souffrance de nos semblables… Notre travail d’écologiste, c’est, le plus souvent, de redire, inlassablement, notre souci du monde et son respect. De faire primer ce souci du monde sur les luttes de ceux qui ne s’entendent que pour le piller. Nous voulons rendre la parole au monde. Au monde de la nature et des humains solidaires. Contre les errances de ceux qui pataugent dans les conflits permanents engendrés par leurs fantasmes de toute-puissance. À cet égard les écologistes sont des militants obstinés de la modestie. Et ils doivent mettre en œuvre cette modestie dans leurs méthodes de travail.

Etre écologiste en politique, c’est donc être attentif aux problèmes concrets à résoudre plutôt que de se disperser dans d’interminables procès d’intention. C’est se centrer sur de vrais objets de travail plutôt que de s’engluer dans les rapports de force. C’est regarder les choses avec le respect qu’elles exigent au lieu d’en faire des prétextes pour se positionner dans d’interminables calculs avec ses adversaires et ses alliés.

Mais tout cela requiert ce qu’il faut bien appeler une discipline, au sens le plus noble du terme. Cela requiert une extrême attention aux rituels structurants plutôt que de se perdre dans les excès de la « communication en temps réel ». Cela requiert de construire nos objets de travail et de nous donner des méthodes rigoureuses pour les traiter. Cela requiert d’expliciter les désaccords sans préjuger a priori de l’impossibilité de se mettre d’accord. Cela requiert de ne pas enfermer nos relations dans le couple infernal « adhésion / répulsion ». Cela requiert de ne pas folkloriser l’autre pour s’en débarrasser. Cela requiert d’expliciter obstinément et sans cesse nos positions pour qu’elles deviennent intelligibles à tous.

C’est ainsi que nous avancerons. C’est ainsi que nous garderons notre précieuse identité de « candides » en politique mais que nous parviendrons à convaincre de plus en plus, entre nous et autour de nous. C’est ainsi, aussi, que nous pratiquerons avec de plus en plus d’exigence cette démocratie interne que nous appelons tous de nos vœux et vers laquelle nous avançons… Permettez moi un mot à ce sujet : je crois – même si cela mérite d’être discuté – qu’il ne faut pas confondre la « démocratie d’élaboration » et la « démocratie de décision ». Il est normal, dans toute institution humaine, que les choses ne soient pas systématiquement construites de manière « démocratique » : il y a des compétences et des expertises qu’il faut valoriser et qu’il serait suicidaire de ne pas prendre en compte au nom du fait que cela ne serait pas « démocratique » ! Et cela, aussi bien dans les commissions thématiques que dans les commissions électorales ! Il n’y a rien de scandaleux à cela. C’est même un respect des militants. Une condition de réussite de la cause que l’on sert. En revanche, il est essentiel que les « experts » s’engagent à expliquer clairement leurs propositions à tous et que ce soit les assemblées de militants ou d’élus qui décident en dernier ressort.

Permettez moi de conclure en vous disant à quel point il me paraît important de prendre soin de nous.

Nous nous sommes engagés et nous sommes réunis ici parce que nous voulons prendre soin du monde.

Je milite, pour ma part, avec vous, sur l’impératif de prendre soin de nos enfants et de notre jeunesse que nous ne voulons pas abandonner au dressage des « psycho-pouvoirs » du libéralisme technocratique et médiatique.

Et je nous invite à prendre soin de nous, militants d’Europe – Ecologie – Les Verts. A ne pas confondre la disposition sacrificielle avec la générosité militante. A cesser de croire que le sacrifice de soi confère la moindre légitimité à exercer le pouvoir. A ne pas avoir peur du bonheur. A ne pas vivre en permanence avec l’inquiétude nouée au ventre de ne pas avoir un conflit à se mettre sous la dent pour ce soir ou pour demain.

J’ai appris de Patrick Viveret que les pratiques politiques actuelles utilisent et promeuvent la part la plus malade des hommes. Nous sommes gouvernés par des malades. De grands malades. Et c’est pourquoi, au sein de ce Conseil fédéral, comme partout dans notre mouvement, nous devons nous appliquer à rester en bonne santé. Individuellement et collectivement. Nos électeurs le veulent. Les français le veulent. Et croyez en un homme entré en politique il y a moins d’un an et à qui vous venez de faire l’honneur de confier la présidence de ce Conseil, notre vie politique en a vraiment besoin.

samedi 11 décembre 2010

Philippe Meirieu élu à la tête du parlement d'Europe Ecologie (Le Monde)



LE MONDE, 11/12/2010

consensuel-monsieur-federateur-philippe.jpgLes écologistes ont tenu samedi 11 décembre à afficher à nouveau leur unité après l'élection à la quasi-unanimité de l'élu rhône-alpin Philippe Meirieu à la tête du parlement d'Europe Ecologie-Les Verts, quelques jours après le refus fracassant de Jean-Paul Besset d'occuper ce poste.

Seul candidat, le pédagogue Philippe Meirieu a été élu par le vote favorable des 123 délégués présents (sur 240), 1 contre et 3 abstentions, lors du Conseil fédéral du rassemblement qui se réunissait pour la première fois depuis la fondation du parti à Lyon il y a tout juste un mois. Jean-Paul Besset, un des initiateurs d'EELV et proche de Nicolas Hulot, avait, lundi dans un courrier tonitruant, renoncé à prendre la tête du parlement du parti, dénonçant un "climat de guerre froide" entre un "parti où nombre de Verts verrouillent" les choses et la coopérative (pour les sympathisants non adhérents, ndlr) vue comme une "machine de guerre contre le parti".

"AMITIÉ, GENTILLESSE ET TENDRESSE"

L'élection dans un fauteuil de M. Meirieu permet aux écologistes de montrer à nouveau un visage uni après la crise provoquée par M. Besset. Philippe Meirieu, qui a obtenu le meilleur score EELV aux régionales de mars (18 %), c'est "Monsieur Fédérateur!", il "fait le lien entre anciens et nouveaux", s'est réjoui Jean-Louis Roumégas, du bureau exécutif.

Cécile Duflot, secrétaire nationale d'EELV, a voulu, devant les délégués, mettre l'accent sur "l'amitié, la gentillesse et la tendresse" qui se dégagent du rassemblement, souhaitant "donner tort à la lettre que Jean-Paul Besset nous a adressée" et "renouer avec l'espoir".

Pour son discours d'investiture, M. Meirieu, "tout jeune débutant en politique", a jugé les "soubresauts qui ont eu lieu inévitables" car "la clarté et la vérité sont notre ligne de conduite". Et s'il y a "des turbulences internes, il faut les transformer en propositions convaincantes pour notre avenir et notre pays", a-t-il dit, très applaudi par les cadres réunis à la salle de la CFDT qui accueillait déjà le Conseil national inter-régional (parlement) des Verts.

Pour lui, il faut désormais "nous apaiser", mais "sans perdre notre énergie" et en mettant "au coeur du débat nos projets plus que nos conflits". La question du projet justement ne se fera sans doute pas sans conflits, entre partisans d'une ligne bien ancrée à gauche et ceux plus "centristes" à l'image de Daniel Cohn-Bendit.

"COMPLOT CACHÉ"

Autre débat à régler, le statut des coopérateurs, ces militants non adhérents. Pourront-ils appartenir à un autre parti et désigner à la fois les candidats écologistes à toutes les élections, comme le souhaite "Dany" ? Enfin, le calendrier pour 2012, s'il semble faire consensus au sein de la direction, ne sera tranché que lors du prochain Conseil fédéral (29-30 janvier). A priori, le congrès devrait se tenir en avril-mai, juste avant la désignation du candidat écologiste pour la présidentielle qui devrait avoir lieu fin juin/début juillet. L'eurodéputée Eva Joly, favorite, est opposée au député Yves Cochet.

Quant à Nicolas Hulot, "ses amis, dans la situation de ceux de Dominique Strauss-Kahn", veulent repousser à l'automne les primaires, selon certains. Faux, le candidat doit "être connu le plus rapidement possible", rétorque Pascal Durand, proche de l'homme du Pacte écologique de la campagne 2007, qui dément tout "complot caché". En tout cas, selon Jean-Vincent Placé, un des dirigeants soutien d'Eva Joly, EELV parie désormais sur un score à "deux chiffres" à la présidentielle.


vendredi 10 décembre 2010

L'opposition émet des réserves sur le projet de parking souterrain, place d'Armes (VDN)


LA VOIX DU NORD, 10/12/2010

parking.bmpL'aménagement d'un parking souterrain sous la place d'armes est un projet contesté par l'opposition.

CONSEIL MUNICIPAL

La proximité des fêtes de Noël et l'échange de cadeaux ou d'aménités qu'ils supposent, expliquent peut-être le ton relativement serein que les élus ont adopté, mercredi soir, au conseil municipal. Seule la question de la rénovation de Calais Nord et l'aménagement de la place d'Armes ont justifié une intervention directe de Jacky Hénin (PC) et de Jean-Marc Ben (Europe Écologie) qui, pour des motifs différents, ont émis de sérieuses réserves sur le projet.

S'il admit ainsi la nécessité d'aménager un parking sur la place d'Armes, Jacky Hénin estima que le choix d'un parking souterrain était loin d'être judicieux en raison « de son coût important et des déficits que le contribuable devra assumer, connaissant les incertitudes liées au sous-sol ».

« Il aurait été souhaitable de mener au préalable des études de faisabilité. La délibération annonce 5,5 M E pour le parking » envisagé, mais si la nature du sous-sol exige des travaux plus importants, et en particulier un parking cuvelé, « nous passons du simple au double, soit un parking à presque 11 millions d'euros. Pour l'avenir, vous devrez également annoncer que le parking sera payant en permanence, sauf gratuités qui seraient à la charge du contribuable ».

Jean-Marc Ben estima pour sa part que « le projet de rénovation de Calais Nord présente indéniablement une vision d'avenir séduisante. Mais ce n'est pas le cas du parking souterrain ». L'élu d'Europe Écologie dit avoir la conviction qu'il s'agit « au contraire d'un projet inutile, dispendieux, et du passé. On peut répondre à l'offre de stationnement autrement », commenta Jean-Marc Ben, en référence à « l'immense esplanade longeant le bassin ouest ».
L'élu observa aussi que « l'on arrive à 15 000 E hors taxes la place de parking sur la base de l'enveloppe financière prévue. C'est impressionnant. Et encore, cette enveloppe de 5 500 000 E HT sera sans aucun doute dépassée, car les obstacles techniques sont nombreux. La conséquence, c'est que ce seront les Calaisiens qui, au final, paieront, et plein pot ! C'est bien le contribuable calaisien qui financera le stationnement et non l'usager. Ce qui est foncièrement injuste ! ».

Natacha Bouchart choisit le ton de la sérénité pour inviter les contradicteurs à « assister aux réunions publiques » organisées sur le sujet, lesquelles démontrent à ses yeux la pertinence du projet et de la réflexion entamée.

Attribution des subventions
Ont obtenu une subvention de fonctionnement : Association Misola, 3 000 E Association régionale de défense des victimes de l'amiante (ARDEVA), 250 E Association Les Inoublis, 500 E Association La Spirale, 14 130,69 E.

Ont obtenu une subvention exceptionnelle : Athletic Boxing club (ABC), 5 000 E Stade olympique Calais Tennis, 400 E CLAEPP, 1 200 E Association Pishpun, 990 E Association des étudiants du lycée hôtelier Saint-Pierre, 3 034 E Régie de quartier, 20 000 E Association ateliers de la citoyenneté (ADLC), 10 000 E Danse Attitude, 300 E Association Julien, 410 E Association pour la mise en valeur du patrimoine architectural du Calaisis, 250 E Les Restaurants du coeur, 3 000 E.

P. MARTINACHE

jeudi 9 décembre 2010

Le parking souterrain de la Place d'Armes en "débat" au conseil municipal de Calais

ca-mord-au-4cffebfa_jpg.jpgNORD LITTORAL, 09/12/2010

Conseil municipal hier soir

Ça mord autour de Calais Nord  


 

Seule la rénovation de Calais Nord a suscité des échanges un peu vifs entre le maire et l'opposition.

Le conseil municipal a épuisé son dernier ordre du jour avant la trêve des confiseurs en un peu moins de deux heures, hier soir. Les seules véritables joutes verbales se sont cristallisées autour de la rénovation de Calais Nord. Et principalement autour de la création d'un parking souterrain place d'Armes.

On ne baignait pas complètement dans une ambiance "paix sur la terre aux hommes (et aux femmes) de bonne volonté", hier soir au sein de la salle du conseil. Mais les débats se sont déroulés dans une ambiance bon enfant, au moins jusqu'à ce qu'on aborde la question de la rénovation de Calais Nord.

Jean-Marc Ben a dégainé le premier sur la délibération qui s'intéressait au programme d'opération et de consultation d'un parking souterrain place d'Armes :

« C'est un projet inutile, dispendieux et passéiste, a-t-il martelé. Vous faites fausse route avec cette histoire de parking. Il vaut mieux mener une réflexion sur les flux et le stationnement dans les rues adjacentes, surtout si le projet de palais des congrès se réalise à la plage ». L'élu craint que les coûts soient exorbitants : « Les parkings ne portent pas bonheur aux Calaisiens. Au final, ce sont eux qui paieront plein pot ! » Et il a plaidé pour un espace plus largement consacré aux piétons.

Jacky Hénin a embrayé sur le même sujet, regrettant que les élus ne puissent pas s'appuyer sur des études solides pour statuer sur l'utilité d'un parking en sous-sol : « Ce projet va représenter un coût important et des dépenses incontournables liées au sol ». Pour l'élu communiste, l'enveloppe financière prévue par la majorité est loin du compte : « On fonce droit dans le mur. Le coût moyen d'une place de parking aérien est compris entre 10 000 et 15 000 euros. Ça correspond au coût que vous annoncez. Là, on se retrouve avec un parking souterrain, en bord de mer, à une altitude zéro. Si on se retrouve sous l'eau, il va falloir construire un parking cuvelé et le prix de la place de parking va être doublé ! » « Je ne vais pas faire de débat ce soir, a répliqué Natacha Bouchart. S'il y a une ville qui a été mal gérée dans ce domaine, c'est bien Calais. Laissez-moi faire mes preuves ».

L'opposition n'en avait pas fini avec la question. Le vote d'une autorisation de programme de voirie et de réseaux divers à Calais Nord a offert à Jacky Hénin une nouvelle fenêtre de tir : il a repris les 11 millions d'euros évoqués à plusieurs reprises par Natacha Bouchart pour ce projet et noté que la délibération de ce jour évoquait un montant de plus de 14 millions d'euros. « Je vois bien que, jusqu'à l'inauguration de ce projet, vous allez agiter votre chiffon rouge », a lâché le maire.

Assurément, pendant de longs mois, Calais ne va pas perdre le nord.

Jean-François DUQUENE




Calaisis TV Le dernier Conseil Municipal de l'année 2010
envoyé par calaistv. - L'actualité du moment en vidéo.




Mon intervention au conseil municipal (8 décembre 2010)


Madame le Maire,

elu-municipal-635683.jpgLe projet de rénovation de Calais Nord présente indéniablement une vision d’avenir séduisante. Ce n’est pas le cas du parking souterrain dont vous nous demandez d’adopter le projet ce soir. D’abord je ne crois pas à ces études qui démontreraient la nécessité d’un tel ouvrage à cet endroit, comme le prétend cette délibération. Les bureaux et cabinets d’études ne vous vendront que ce que vous voulez bien leur acheter.

J’ai la conviction qu’il s’agit au contraire d’un projet inutile, dispendieux, et du passé. Inutile parce qu’on peut répondre à l’offre de stationnement autrement : les places supprimées dans le projet de rénovation peuvent, au prix de quelques aménagements, être récupérées dans les rues adjacentes, et l’immense esplanade longeant le bassin ouest, quoique n’appartenant pas à la ville, pouvait faire l’objet d’une superposition de gestion avec la CCI ou la région.

Cette délibération n’envisage pas de solutions alternatives, et on est là véritablement dans la manifestation passéiste d’une culture religieuse pro-parking. Je pense sincèrement que vous faites fausse route sur cette histoire de parking (sans vouloir faire de jeu de mots). Vous continuez de considérer les centres ville comme des aspirateurs de voitures et c’est tout le projet d’aménagement et d’embellissement du quartier qui en pâtira. Il manque aussi une réflexion globale sur les flux : de tels projets nécessitent une modification du plan de circulation concomitante pour dissuader les traversées inutiles du centre ville par les véhicules. Le problème des flux serait d’ailleurs multiplié par deux si le projet de Palais des Congrès, en lieu et place du camping municipal, se concrétise un jour.

Et surtout, pour l’heure, comment peut-on rendre un tel parking utile, attractif et rentable, si aux alentours on applique une politique de stationnement gratuit. L’usager aura vite choisi. Il va en falloir des touristes pour rentabiliser. Et des touristes dont il faut espérer qu’ils ne trouveront pas la faille du système, si possible ! Ce parking ne serait vraiment attractif pour les automobilistes que si on rend les alentours dissuasifs au stationnement, soit par la suppression des places en surface (hormis riverains), soit par des tarifs très chers pour les non riverains. C’est une question de bon sens et une sacrée contradiction de votre politique.

Et puis c’est un projet dispendieux. On arrive à 15.000 euros la place HT sur la base de l’enveloppe financière prévue. C’est impressionnant. Et encore, cette enveloppe de 5.500.000 euros HT sera sans aucun doute dépassée, car les obstacles techniques sont nombreux : recherches archéologiques inévitables (c’est le cœur du Calais historique), humidité très importante, salinité qui nécessitera des protections plus poussées. Et je crains que les subventions accordées ne soient pas à la hauteur de vos attentes. Il n’est plus du tout dans l’air du temps d’obtenir des subventions sur ce type de réalisation coûteuse et passéiste. D’autre part, il me paraît nécessaire de lier l'investissement au fonctionnement. Qu’il s’agisse d’un 350 places ou d’un 700 places on a autant de coûts annexes… Tout cela donne un coût prévisionnel par place jamais atteint.

La conséquence, c’est que ce seront les Calaisiens qui, au final, paieront… et plein pot ! C’est bien le contribuable calaisien qui financera le stationnement et non l'usager. Ce qui est foncièrement injuste !

Les hausses d’impôts locaux font fuir. Avec de tels coûts prévisionnels, il ne faudra pas s'étonner de la fuite des classes moyennes de la ville... et donc de l'appauvrissement des ressources fiscales.

Les parkings ne portent pas bonheur à la ville de Calais, surtout quand ils sont pharaoniques. Ce sont des gouffres. N’entachez pas votre mandat de ce projet de parking inutile et coûteux, aventuriste et improbable. Il connaîtra le même sort que celui des 4B et ce sont les Calaisiens qui seront pénalisés. Restez sur la bonne note de votre projet d’aménagement général. C’est un bon projet, qui va dans le bon sens, et qui vous fait honneur. J’aurais préféré qu’on accompagne ce projet global d’une réflexion sur la faisabilité d’un secteur piétonnier significatif et animé. Mais je vote contre ce projet de parking souterrain, pour toutes les raisons que j’ai citées.



Jean-Marc Ben

lundi 6 décembre 2010

Séisme à Europe Ecologie avec le retrait de Jean-Paul Besset, n°2 d'EELV


Un scoop !


Après Daniel Cohn-Bendit insatisfait de la mise en place de la coopérative d'Europe Ecologie, c'est au tour de Jean-Paul Besset de décrire un « climat de guerre froide » dans les rangs d’Europe écologie – Les Verts. Ce proche de Nicolas Hulot, n°2 du nouveau parti, regrette que « la fusion-dépassement » pourtant célébrée en grandes pompes à Lyon, il y a moins d’un mois, entre Verts et non-Verts « n'ait pas eu lieu » et annonce « renoncer à toute responsabilité », lui qui devait codiriger le rassemblement des écologistes avec Cécile Duflot… A elle, l'exécutif. A lui, le « Parlement » d'Europe écologie. Alors sursaut encore possible ou crise fatale ? La question mérite d'être posée. L'heure est grave en tout cas.

Ne dramatisons pas mais restons vigilants. Il y a beaucoup de non-Verts qui veulent jouer le jeu et de "Verts-verts" aussi. Et des non-Verts en concurrence avec d'autres non-Verts aussi, la "ligne de fracture" n'est pas forcément bloc contre bloc. Des "conservateurs" existent des deux côtés, dans quelles proportions, je ne saurais le dire... Europe Ecologie est un mouvement en mouvement, certains craignent, des deux côtés, de nouveaux apports à venir, en troupes et en personnalités, et se positionnent comme interlocuteurs privilégiés... Le pouvoir (?) est dur à partager quand on a misé très haut sur la coopérative. Mais c'est le défi que nous nous sommes lancés. A nous de transformer l'essai et de dépasser ces clivages sous-jacents, sans naïveté mais sans sectarisme non plus... C'est la crédibilité du rassemblement qui est en jeu aujourd'hui, ne fuyons pas le débat. Nous n'avons pas le droit d'échouer. A suivre...

Jean-Marc Ben



Pourquoi j'abandonne


jpbesset.jpgJ'ai décidé de renoncer à toute responsabilité au sein d'Europe Ecologie-Les Verts. Cette décision est mûrement réfléchie. Elle n'est le fruit ni d'un coup de tête ni d'un coup de blues. Elle révèle l'impuissance que je ressens de plus en plus douloureusement face à une situation de conflit interne qui m'apparaît, en l'état, dominante, indépassable, broyeuse d'énergie et d'espérance. Elle vise aussi à dissiper l'illusion fédératrice que ma présence entretient dans la direction du mouvement, entre marteau et enclume.

Autrement dit, j'avoue l'échec, personnel et collectif : je ne souhaite plus m'épuiser à construire des passerelles alors que l'essentiel des préoccupations consiste à entretenir les suspicions ou à rêver d'en découdre pour affaiblir tel courant, détruire tel individu ou conquérir tel pouvoir. Je n'assumerai pas plus longtemps la fiction et l'imposture d'un rôle revenant à concilier l'inconciliable.

Si ma mise à l'écart volontaire, dont je pèse amèrement le sens négatif aux yeux des militants sincères, peut servir à quelque chose, c'est de dissiper le rideau de fumée et chasser l'hypocrisie: que les masques tombent ! Que les couteaux sortent s'ils doivent sortir ou que les convictions l'emportent enfin sur les ambitions, mais qu'au moins il se passe quelque chose, qu'Europe Ecologie-Les Verts échappe à ce climat délétère de guerre froide et de paix armée !

I have a dream... Oui, j'avais fait le rêve que les Assises de Lyon, le 13 novembre, seraient une date « constituante », consacrant l'aboutissement d'une démarche de dépassement collectif pour construire une force alternative, responsable et désirable, indispensable aux enjeux de l'époque. Cette journée devait marquer les esprits au point de les transformer grâce à un sentiment d'appartenance commune, emportés par une dynamique qui submergerait les inévitables aigreurs, les petits calculs, les préjugés stupides, les médiocrités recuites. J'ai cru que la force de l'essentiel l'emporterait sur les turpitudes usuelles. Qu'il y aurait donc un avant et un après Lyon...

Je me suis trompé. Lourdement. Il est impossible de parvenir à faire la paix entre ceux qui aspirent à la guerre.

Il y a bien un après Lyon... mais, à l'image du nom retenu (Europe Ecologie-Les Verts), il reproduit ce que nous avions eu tant de mal à contenir dans l'avant Lyon : le scénario des crispations et des jeux claniques, la comédie du pouvoir, le monopoly des territoires. Règlements de compte, délices du déchirement, obsessions purificatrices et procès en sorcellerie saturent à nouveau l'espace, au point de rendre l'air interne irrespirable et le travail politique secondaire.

La fusion-dépassement n'a pas eu lieu. Le fossé des défiances reste plus béant que jamais entre ceux supposés vouloir rester en famille et ceux suspectés de chercher le divorce pour la recomposer, rendant impossible toute entreprise commune. D'un côté, le parti où nombre de Verts verrouillent une reproduction à l'identique, avec les mêmes têtes, les mêmes statuts, les mêmes pratiques, les mêmes courants, la même communication pseudo radicale, la même orientation servile vis à vis de la gauche; de l'autre côté, la Coopérative que certains veulent instrumentaliser en machine de guerre contre le parti. Dans ces conditions, aucune discussion sereine, aucun désaccord rationnel ne peut exister. Chaque choix est hypothéqué, chaque initiative s'avère lourde de conflits.

Par bonheur, la dramaturgie de nos luttes fratricides en reste aux simulacres. Elle ne tue pas vraiment mais elle use, elle ronge, elle épuise, elle désespère. Certains bâtisseurs, comme mon vieux complice Pascal Durand, ont déjà pris leurs distances. A mon tour de déclarer forfait et de refuser d'assumer plus longtemps un rôle d'équilibre alors qu'on me somme chaque instant de choisir un camp, de dénoncer machin ou de sacrifier truc, de justifier le moindre acte des « autres », de prendre parti dans le choc des ego, de participer au grand concours des détestations, bref de faire tout ce que je déteste.

J'ai contribué à construire un mouvement que je juge désormais métastasé et auquel, pas plus que quiconque, je ne sais apporter de remèdes. Je n'entretiens aucun ressentiment, j'apprécie les qualités individuelles des un(e)s et des autres, je ne regrette rien du chemin. Mais, sous l'impact de trop fortes pesanteurs internes engendrées par les coutumes du vieux monde politique dont toutes – je dis bien toutes! - les sensibilités d'EELV portent les stigmates, la mayonnaise collective a tourné et déprécie maintenant les énergies.

C'est humainement insoutenable. C'est en tout cas à mille lieux du projet qui m'habitait. Je renonce donc sans rien sacrifier de mon espérance dans l'écologie politique comme horizon de survie et d'émancipation. Sous réserve, peut être, d'un sursaut durable et d'un ressaisissement collectif que mon retrait pourrait favoriser.


6 décembre 2010
Jean-Paul Besset

vendredi 26 novembre 2010

Opale Vélo Services pédale pour le Téléthon !


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samedi 20 novembre 2010

Corinne Lepage: "Allègre, Ferry: je persiste et je signe et je confirme"


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Le blog-notes de Corinne Lepage






Dans un article paru le 21 octobre dans Le Figaro, Luc Ferry me qualifie de « belle âme » pour avoir fustigé la fondation Allègre et soutenu que le livre de Luc Ferry le nouvel Ordre écologique nous avait fait perdre 20 ans.

Je persiste, je signe et je confirme.

Oui. Un esprit aussi affûté et brillant que celui de Luc Ferry, dont un classement récent en fait un des intellectuels qui a le plus de poids sur l’opinion publique, ait été depuis 25 ans un adversaire résolu de la pensée écologique qu’il affecte de ne pas comprendre, a contribué au retard colossal de la France dont la communication du Grenelle n’a dans la réalité pas changé grand-chose. Le fait que les ¾ des Français considèrent que le Grenelle est un échec atteste à la fois qu’ils ne sont pas dupes et que les mesures annoncées participent davantage de la communication que de la réalité. La cause en vient de la répulsion de la majeure partie de la droite pour les questions écologiques, qui remettent en cause leur doxa, que la pensée de Luc Ferry vient consolider. A coups de citations tronquées et d'interprétations biaisées, le livre de Luc Ferry, paru en 1992, ne fait rien de moins qu'assimiler l'écologie à un délire romantique anti-libéral et anti-humaniste dissimulant pétainisme, fascisme et stalinisme.

Oui, la fondation Allègre est financée par certains lobbys qui se battent pour pouvoir continuer de polluer en rond, utiliser les ressources communes sans en assumer aucune charge et mettre sur le marché des produits et technologies qui peuvent être toxiques à terme sans faire les études préalables et surtout sans en assumer la responsabilité éventuelle. Oui, certains d’entre eux participent de la sphère des climato-sceptiques dont Claude Allègre est devenu le porte-étendard gonflé à l’hélium médiatique en France. Ce sont précisément ceux dont le Réseau Action Climat affirme, preuve à l’appui, qu’ils ont financé les sénateurs américains niant le changement climatique et militent en Europe pour que rien ne soit fait. La courroie de transmission est probable… Alors, comme Luc Ferry, je souhaite et travaille depuis plusieurs décennies à des rapports sains entre science, économie et écologie, mais visiblement nous ne partageons pas le même objectif. La science dont nous avons besoin, c’est évidemment d’abord celle de la recherche fondamentale qui assure le progrès des connaissances. C’est aussi une science qui accepte de remettre en question, par de la recherche sur les effets qu’ils soient sanitaires, environnementaux ou socio-économiques, les technologies qu’elle permet de produire. Mais c’est surtout une science qui appelle la confiance dans ses affirmations parce qu’elle n’a pas défini a priori ce qu’elle prétend prouver afin de satisfaire ses sponsors. Le cumul du scientisme qui considère que la science apportera toutes les solutions et que le progrès technologique est bon en lui-même, et du lobbysme via les fondations et les think thank n’a plus guère à voir avec la rigueur scientifique.

Oui, plus que jamais, à l’heure où la confusion la plus grande règne dans les organes d’expertise scientifique en raison de conflits d’intérêt si patents qu’ils ne peuvent plus être dissimulés, à l’heure où le doute a envahi la société qui n’a plus aucune confiance dans ses scientifiques comme dans ses politiques ou dans ses journalistes, ce nouveau lobby climato-sceptique, scientiste et décidé à s’attaquer à l’écologie pour mieux défendre les thèses de ses grands donateurs, bienfaiteurs de l’Humanité, va avoir pour seul effet de décrédibiliser un peu plus le monde scientifique dans son ensemble, de conforter le retard français dans toutes les nouvelles filières de l’économie verte et d’accroître en définitive le pessimisme ambiant.

Oui, les esprits intelligents qui se sont laissé abuser par l’initiative Allègre seront les « idiots utiles » d’une entreprise qui tourne le dos aux principes qu’elle prétend incarner. Lorsque l’Histoire, nos enfants, voire nous-mêmes jugeront de ceux qui auront contribué à retarder, même à empêcher que les mesures nécessaires soient prises pour éviter la catastrophe climatique, il sera trop tard pour fuir leur responsabilité et regretter d’avoir oublié les leçons du pari pascalien. Mais hélas, il sera trop tard aussi pour leurs victimes.

Voir l'article du 30 juin 2010 sur le site actu-environnement.com

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