Le blog de Jean-Marc Ben

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lundi 28 novembre 2011

Les écologistes, le nucléaire et le plat de lentilles


Par DOMINIQUE VOYNET maire de Montreuil (Europe Ecologie- les Verts) et ex-ministre de l'Environnement


016c.jpgLa messe est dite. Les écologistes auraient, selon divers commentaires, troqué leurs convictions contre des circonscriptions, leur vertu indignée contre des sièges de députés. Hier désintéressés, les voilà d’un coup transformés en politiciens sans foi ni principe. L’argument ? Dans l’accord conclu entre les socialistes et les écologistes ne figureraient pas la sortie du nucléaire et l’abandon de l’EPR de Flamanville (Manche). Examinons donc, sereinement, cette interprétation des choses.

Il est d’abord assez piquant de voir ceux qui moquaient hier l’immaturité adolescente des écologistes s’indigner qu’ils prétendent désormais en sortir. Comme si les écologistes devaient respecter ad vitamaeternam une sorte de loi fondamentale qui leur dirait : «Vous êtes sympathiques et originaux, vous apportez un vent de fraîcheur bienvenu sur la politique, mais jamais vous n’exercerez le pouvoir». Les seuls qualifiés pour ça sont ceux qui l’ont déjà ou l’ont déjà eu. Ils nous ont conduits là où nous sommes ? Qu’importe ! C’est à eux qu’il revient de piocher dans votre projet - novateur mais dérangeant - une dose acceptable d’écologie. Des parlementaires ? Vous n’y pensez pas. Ce qui coule de source pour le PS et l’UMP sonne comme une revendication politicienne pour des écologistes.

Le même procès en illégitimité s’exerçait hier à l’endroit du PS, longtemps suspecté d’irresponsabilité ontologique. Bref, d’inaptitude à l’exercice. Les socialistes, depuis 1981, se sont libérés de ce soupçon. Les écologistes pas encore, malgré la légitimité acquise par leur travail dans les exécutifs locaux.

L’un des enjeux de 2012 est, selon moi, d’en finir avec cet interdit. Nous n’avons pas à nous excuser de prétendre à des responsabilités auxquelles d’autres auraient droit «naturellement». A dire vrai, là où des écologistes ont été appelés à participer à des gouvernements, ils se sont aussi bien que d’autres acquittés de la tâche, faisant preuve de clairvoyance et ne se laissant pas intimider par les lobbies qui sapent l’autorité publique ou par les retournements occasionnels des sondages d’opinion.

Second procès : les écologistes auraient échangé des centrales nucléaires contre des circonscriptions. C’est évidemment absurde. En vérité, ils ont gagné sur les deux tableaux. Sur la réorientation nette de la politique énergétique française, et sur une présence réelle à l’Assemblée nationale. Sur les engagements, et sur les moyens de veiller à leur application. Voilà ce qui agace à la fois toute la droite et ceux qui, à gauche, demeurent scotchés à un modèle en voie d’effondrement et à leurs alliances anciennes.

Que dit ce texte en matière nucléaire ? Que, d’ici à 2025, soit sur une période de treize ans, une majorité de la gauche et des écologistes fermeront vingt-quatre réacteurs nucléaires, «en commençant par l’arrêt immédiat de Fessenheim (Haut-Rhin) et ensuite des installations les plus vulnérables». Qu’aucun nouveau projet de réacteur ne sera initié. Que le projet d’EPR de Penly (Seine-Maritime) sera abandonné. Qu’une stratégie nationale pour l’efficacité énergétique visera à réduire la consommation d’électricité et, partant, les besoins de production électronucléaire. Vendus pour un plat de lentilles ? On ne voit pas bien, dans cette liste, ce qui pourrait justifier l’accusation. Au-delà de l’EPR de Flamanville, sur lequel les écologistes et les socialistes n’ont pu que «prendre acte» de leur désaccord, il s’agit bien de construire, sans parler dès aujourd’hui de «sortie du nucléaire», les conditions permettant d’y parvenir dans les faits.

Pour qui attache, comme moi, plus d’importance a la réalisation des choses maintenant qu’à la promesse de leur irruption magique sur la scène de l’histoire un jour, ce texte-là constitue un très solide point d’appui. Cela ne nous empêchera pas de poursuivre notre travail, plus que jamais nécessaire, pour convaincre nos partenaires qu’il faut arrêter la construction de l’EPR, pour des raisons de sûreté, de logique industrielle et de réalisme budgétaire, et convaincre la société française que non seulement on doit, mais on peut sortir du nucléaire, de manière responsable et raisonnable. Que ce choix sera bien plus créateur d’emplois - et d’emplois durables - que ne le sera jamais l’industrie nucléaire. Quoiqu’en dise Nicolas Sarkozy - et la voix du candidat UMP de demain, déjà, masque celle du président d’aujourd’hui - la sortie progressive du nucléaire ne débouchera ni sur un cataclysme économique ni sur un effondrement social, moins encore sur un retour à l’âge de pierre ! En anticipant des changements qui sont déjà à l’œuvre, en prenant acte de ce qu’une politique industrielle pour demain ne peut pas s’appuyer sur la nostalgie d’hier, il s’agit au contraire de préparer, pour les salariés du nucléaire, un autre destin que celui qui fut réservé, faute d’anticipation, faute de lucidité, aux sacrifiés de la sidérurgie.

La France est de plus en plus isolée dans le monde sur sa défense intransigeante de l’atome. Partout en Europe, on le sait : la raison n’est pas du côté de ceux qui réduisent un débat complexe à des caricatures outrancières, à des préjugés jamais questionnés. La brutalité sidérante des attaques présidentielles en dit long sur le désarroi de Nicolas Sarkozy et sur son incapacité à, simplement, ouvrir les yeux sur les faits. Dans la campagne présidentielle, Eva Joly portera cette nécessité d’aller plus loin, car le monde et l’économie de demain ne seront pas la répétition du monde et de l’économie d’hier. En proposant aux Français les solutions des écologistes, et en rappelant que, sans rien renier de nos convictions, nous sommes prêts, désormais, à gouverner, c’est-à-dire à mettre nous-mêmes en œuvre les politiques que nous proposons pour agir, vraiment, à la hauteur de l’époque.

mercredi 23 février 2011

Antoine Deguines, adjoint à la culture : « Le contrat municipal n'est pas respecté » (La Voix du Nord)


LA VOIX DU NORD, 23/02/2011

antoine-deguines-adjoint-a-la-culture-.jpg

| LE VISAGE DE L'ACTUALITÉ |

Son nom a souvent été cité, sa candidature souvent évoquée. Mais Antoine Deguines ne briguera pas de mandat de conseiller général. Mais l'adjoint à la culture ne tire pas un trait sur ses ambitions personnelles, tout en affirmant sa position d'électron libre au sein de la majorité.

Pourquoi ne vous présentez-vous pas aux élections cantonales ?

« D'abord pour raisons professionnelles. J'ai déjà deux mandats, l'un à la mairie, l'autre à l'intercommunalité, et une activité professionnelle très prenante. Quand on se présente à une élection, c'est pour être élu. Et se présenter en sachant d'avance qu'on ne peut pas assurer correctement le mandat, ou pas du tout, c'est malhonnête. »

Pourtant, il a été question de votre candidature dans le cadre d'un accord PS - Verts.

« Oui, on m'a sollicité dans ce cadre, beaucoup de gens m'ont demandé d'y aller, mais cela n'est resté qu'au stade des discussions, et d'ailleurs l'accord entre le PS et les Verts n'a pas abouti. Ceci étant, j'ai eu des contacts intéressants avec les Verts, notamment avec Francis Gest. C'est un homme que je respecte énormément, qui se présente parce qu'il a des convictions, et non parce qu'il court les mandats. J'ai le même respect pour Marcel Pidou, qui est un homme d'honneur. »

Êtes-vous toujours adhérent au PRG ?

« Oui, depuis deux ans. Je considère que ce parti est le plus proche de mes idées. Il a une bonne image. Je me sentais également proche du parti socialiste, mais son mode de fonctionnement est parfois agaçant. Je suis au PRG, c'est un parti d'avenir, sur lequel je pourrai compter pour d'autres échéances. »

Depuis quelques mois, vous ne semblez pas sur la même longueur d'onde que la majorité municipale à laquelle vous appartenez. Le confirmez-vous ?

« Oui, tout à fait. Les choses sont difficiles pour moi, dans l'équipe municipale aussi bien qu'à la communauté d'agglomération. Je sens énormément de méfiance, de défiance à mon égard. Je ne suis plus associé à rien. »

On sent beaucoup de crispation autour de votre principale délégation, la culture. La confirmez-vous ?

« Bien sûr. Sur ce sujet, j'ai une position qui tranche avec les autres élus. Mais au lieu de m'inviter à des discussions pour essayer d'avancer et de rapprocher les points de vue, on me contourne et on prend des décisions sans moi. C'est vrai à la Ville, avec par exemple la question de la succession de Martine Fosse à la Cité de la dentelle, pour laquelle je n'ai jamais été associé. C'est aussi vrai à l'agglomération. Il n'y a qu'à voir ce qu'il se passe avec le Channel... A ce titre, je me réjouis que les choses s'arrangent, au moins ponctuellement (NDLR : une subvention de 109 000 E a été votée lors du dernier conseil communautaire pour l'organisation des Libertés de séjour). Mais cela a été le résultat d'un bureau communautaire agité. Heureusement que Guy Allemand, Michel Hamy ou Serge Péron sont intervenus à mes côtés... Philippe Blet nous a traités d'avocats du Channel. Je l'ai pris comme un compliment, même si dans sa bouche, ce n'en était pas vraiment un ! »

Pourquoi, dans ces conditions, ne démissionnez-vous pas ?

« Malgré ces difficultés, je considère que je suis toujours utile à Calais et aux Calaisiens, notamment dans le domaine de la culture. Grâce aux liens que j'ai pu tisser avec les structures de la ville, mais aussi grâce au soutien des partenaires comme l'État, via la DRAC, ou les territoires voisins. »

Mais pourquoi rester, alors que vous semblez dire que vous ne pouvez pas assurer vos missions ?

« Au moins, il reste ma voix pour défendre le monde de la culture. Tant que je me sentirai utile, je resterai. Même si je vois bien que l'on tente de me discréditer auprès de tous les élus. Moi, j'ai toujours eu la liberté de dire ce que je pense. Car contrairement à beaucoup d'autres, je n'ai pas besoin d'un mandat pour vivre. Ma liberté, elle est là ! »

Les bases de la liste d'union qui l'a emporté en 2008 sont-elles ébranlées ?

« Je veux tout de même rappeler que nous avons été élus sur la base d'un pacte municipal, qui prévoyait notamment qu'en cas de différend, les représentants des quatre sensibilités de la majorité se réunissent pour discuter. Cela n'a jamais été fait. Le contrat municipal n'est pas respecté. Et j'en fais porter une partie de la responsabilité à Philippe Blet, qui n'a jamais représenté notre tendance face à l'UMP, ni joué le rôle de contrepoids que l'on pouvait attendre de lui. Ce qui faisait la richesse de notre liste est perdu. Moi, je suis loyal dans mon engagement. À aucun moment je n'ai trahi le contrat municipal. » •


PROPOS RECUEILLIS PAR BRUNO MALLET

calais@lavoixdunord.fr

Antoine Deguînes, adjoint à la culture : « Le contrat municipal n'est pas respecté » (La Voix du Nord)





COMMENTAIRE


Lorsque fin 2009 les conseillers municipaux du groupe de Philippe Blet, "socialistes dissidents" unis à l'UMP, avaient essayé de rallier le PRG d'Alain Mascret, parti d'opposition à Natacha Bouchart, on pensait bien que ça n'était pas pour rien. Un an et demi après son accession aux affaires municipales, la majorité municipale d'"Union Populaire et Sociale" semblait en effet se lézarder. Le message était fort et lourd de conséquences (Voir mon article L'"Union Populaire et Sociale" autour de Natacha Bouchart se lézarde à Calais). On pensait donc que la dissension serait venue de ce côté-là ou peut-être du MoDem, pour ses relations tendues avec l'UMP, voire des deux. Mais la mainmise de l'UMP a été rendue possible par la nature même de cette majorité, faite de bric et de broc, sur la base d'un accord exclusif Bouchart-Blet, une sorte de Yalta politique en somme.

Cette interview d'Antoine Deguines arrive donc comme un boulet de canon au plus mauvais moment pour les autres composantes de la majorité municipale, à mi-mandat (toujours une date symbolique politiquement parlant) et à l'occasion des élections cantonales où se présentent bon nombre d'élus majoritaires.

En se démarquant publiquement (et courageusement) de ses pairs, Antoine Deguines, sans rompre officiellement, devra rendre des comptes au maire. Il le sait mais il prend date à mon avis.

Natacha Bouchart ne peut ignorer qu'Antoine se positionne désormais sur une autre dynamique, déjà en marche: il y a fort à penser qu'avec sa nouvelle posture d'électron libre, son parcours politique ne sera pas un long fleuve tranquille. Il vient de se faire beaucoup d'ennemis d'un coup, de l'UMP au MSDC. Nul doute qu'il vient de gagner beaucoup plus d'amis en échange.

Une page vient sûrement d'être tournée...

Jean-Marc Ben

lundi 21 février 2011

Les surprises de la politique en Calaisis avec l'affaire Serge Péron... Socialisme pluriel ?


Décidément la politique nous réserve bien des surprises. Et à la veille des cantonales dans le Calaisis, le cas de Serge Péron, maire socialiste de Marck, et candidat sur le canton de Calais-Est mérite qu'on s'y attarde un peu. C'est un cas d'école. Au préalable, surtout pour les "extérieurs" à notre microcosme politique, il est besoin de relire le articles de Nord-Littoral ci-dessous et d'autres articles expliquant le soutien du PRG (La Voix du Nord) au seul candidat PS du coin, Serge Péron, et celui de Philippe Blet et de son MSDC

Toujours est-il que MSDC et PRG reconnaissent Serge Péron comme leur représentant naturel pour les cantonales. En plus du Parti Socialiste, dont c'est le candidat. Comment expliquer cet engouement pour un candidat... forcément emblématique !

En tout cas, c'est le seul candidat à bénéficier du soutien du PS, du MSDC de Philippe Blet, et du PRG d'Alain Mascret ! Faut l'faire ! Mais pourquoi Serge Péron séduit autant tous nos hommes de gauche calaisiens ? Etonnant, non ?

Ces soutiens providentiels n'ont-ils pas été trop vite en besogne ? Trop tard en tout cas pour retirer leur soutien !

D'autres questions se posent sur les adjoints et élus municipaux de la majorité municipale calaisienne proches (et parfois adhérents) de ces mouvances (PS, MSDC, PRG, société civile). Pour qui se prononceront-ils ? Et les marckois ?

Ca, c'est une bonne question ! La presse locale devrait nous demander notre avis, à tous les 49 élus municipaux ou personnalités du Calaisis. Non ?

PS (pour le gag): le canton de Calais-Centre, c'est pas mal non plus: 3 socialistes (Philippe Vasseur, Charles François, Laurent Lenoir). Alors, vers d'autres surprises électorales dans ces deux cantons ?


Jean-Marc Ben
Conseiller municipal écologiste

Serge Peron, le maire socialiste de Marck, condamné pour détournement de pouvoir (Nord Littoral)


NORD LITTORAL, 21/02/2011

marck.jpgIl avait interdit de mairie, en dehors des heures ouvrables, deux administrés socialistes

La section socialiste de Marck vit sous haute tension. Le secrétaire de la section a démissionné au printemps 2010. Pour l'élection de son remplaçant, un socialiste marckois, Roland Rivet, s'est opposé à la candidature de Serge Peron

Le maire de Marck n'a pas apprécié. Début d'un conflit qui s'est terminé devant les tribunaux.

« Suite à votre attitude plus que désagréable à mon égard, j'ai décidé de vous interdire l'accès de la mairie pour toute réunion, en dehors des heures d'ouverture au public. » signé Serge Peron. Quand Roland et Luce Rivet reçoivent ce courrier, ils n'en reviennent pas :« Mon avocat m'a dit en lisant ce courrier : C'est du despotisme ! Et je ne sais pas si le président du conseil général sait que l'un des siens envoie de tels courriers à l'entête du Pas-de-Calais...» La seule faute de ce couple de retraités, socialistes depuis toujours, a été de s'opposer à la candidature de Serge Peron au poste de secrétaire de la section socialiste de Marck : « Les réglements et les statuts du PS prévoient que le maire d'une ville de plus de 3 500 habitants ne puisse pas se endosser le rôle de secrétaire de section... Cette fonction est incompatible avec celle de maire. C'est dans les textes. » Roland Rivet a donc demandé l'application de textes. Serge Peron s'est maintenu et a été battu... Depuis, il reproche au couple de ne pas le respecter.

Roland et Luce Rivet sont membres de deux commissions municipales : la culture et le jumelage. Ils participent régulièrement à des réunions de travail dans la salle du conseil municipal. « Il a tenté de nous faire exclure de ces groupes de travail, mais comme les présidents n'ont pas voulu, il a trouvé la parade. Il a décidé de délocaliser ces réunions dans d'autres salles. On se réunit maintenant au foyer de l'Age d'Or. » Ce terrain d'entente n'est que de façade. Roland et Luce Rivet sont décidés à aller jusqu'au bout de leur action judiciaire : « Le secrétaire de section a démissionné car il n'a pas supporté que deux adjoints et des membres se fassent insulter de "nuls" et de "godillots." » Roland Luce n'a qu'une explication à cette colère du maire de Marck : « Son fils avait obtenu moins de voix que Yann Capet et Charles François lors de l'appel à candidature aux Régionales. » En juin l'affaire s"est donc retrouvée devant le juge des référés du tribunal administratif de Lille. Lorsque l'urgence le justifie, il peut prendre des décisions avant que l'affaire soit jugée sur le fond. Et le juge Vanhullebus l'a fait : « Considérant que les requérants font valoir sans être contredits que les associations dont ils sont membres se réunissent hors des heures d'ouverture de la mairie au public et que la décision d'interdiction prise par le maire de Marck est de nature à porter atteinte à l'exercice de leur liberté d'association et de réunion. » Il considère aussi qu'il y a «un sérieux doute quant à la légalité de la décision» du maire de Marck.

Sur le fond, lors de l'audience du 7 octobre, le même juge considère que le maire de Marck « s'est inspiré de considérations totalement étrangères à l'intérêt général, » et que « les requérants sont fondés à soutenir que sa décision est entachée de détournement de pouvoir ». Il décide donc d'annuler l'interdiction du maire et une somme de 1 500 euros sera versée au couple Rivet au titre des frais exposés.

Roland Rivet est satisfait de la décision du tribunal administratif de Lille. Il ne regrette qu'une seule chose : que la fédération socialiste reste sourde aux problèmes de la section marckoise : « J'ai envoyé un courrier, le 10 décembre 2010, à Catherine Genisson, première secrétaire fédérale du PS du Pas-de-Calais, je n'ai jamais eu de réponse...»

Philippe HENON



« Si c'était à refaire, je le referais... »


La meilleure défense étant l'attaque, Serge Peron le maire de Marck, a choisi l'offensive pour répondre à ses détracteurs et à sa condamnation au TA de Lille.

Vous avez refusé l'accès de la mairie de Marck à de deux vos administrés, socialistes comme vous. Pouvez-vous vous expliquer ?

« C'est vrai, j'ai refusé l'accès de la mairie à deux personnes mais en dehors des heures de bureau. J'ai pris cette décision car ils ont tenu des propos désobligeants à mon encontre. Je l'ai appris. Vu cette attitude incorrecte vis à vis du maire, et donc de la commune, cette décision s'imposait... »

Mais que deux socialistes d'une même section se retrouvent l'un contre l'autre au tribunal administratif, cela fait désordre, non ?

« A Marck, il se passe toujours quelque chose chez les socialistes. Ils prennent un malin plaisir à voter à contre-courant. Pour les Régionales, ils votent toujours contre Percheron. J'ai beau leur dire qu'en tant que maire je travaille avec lui, ils ne m'entendent pas. »

Il se dit que vous avez interdit l'accès de la mairie aux époux Rivet car ils vous ont empêché d'être secrétaire de la section socialiste de Marck

« C'est leur argument... C'est vrai qu'ils m'ont sorti un point des statuts du PS qui empêche un maire d'une commune de plus de 3 500 habitants d'être secrétaire de section. Mais les maires de Boulogne et du Portel sont bien secrétaires de la section socialiste de leur ville... Je n'avais qu'une seule ambition, relancer la section. Je n'avais pas trop le temps, mais il fallait le faire. Aujourd'hui, je suis certain que si on refaisait le vote, je serais élu. »

Vous avez été condamné par le tribunal administratif sur la forme et le fond

« J'ai envoyé un dossier pour ma défense, mais le greffe l'a mal orienté, les juges ne l'ont pas eu. J'ai été condamné sans défense... Sur le fond, ils n'ont pas voulu déjuger la première décision... »

Certains disent que votre seule ambition est de placer votre fils.

« Mon fils après un an de chômage a retrouvé du travail. Il sera de moins en moins sur Marck. Il n'a plus le temps de prendre de nouvelles responsabilités. »

Vous avez été condamné à deux amendes de 1 500 euros

« La première, je l'ai payée de ma poche. Je me rembourserai sur la somme que je donne au PS. La deuxième amende, je l'ai reçue en ma qualité de maire, c'est donc la mairie qui paiera l'amende. »

Est-ce que la situation va se stabiliser au PS de Marck ?
« Je ne sais pas... Il y a un clan de Fabusiens qui veut tout régenter. Ils ont des vues sur la mairie de Marck, sur des postes. Alors c'est vrai, j'avais dit que ce mandat serait le dernier... Mais je reviens sur cette décision. Si ma santé me le permet, je continuerai. J'ai encore beaucoup de projets pour ma commune. »

Regrettez-vous votre décision d'interdire l'accès de la mairie à deux de vos administrés ?

« Non. Si c'était à refaire, je le referais. Je précise quand même que je ne voulais pas que les commissions Culture et Jumelage auxquelles appartiennent les époux Rivet se réunissent dans la salle du conseil. Par contre, ces commissions pouvaient se dérouler en salle Est qui se trouve en mairie. »

Propos recueillis par Philippe HENON

jeudi 14 octobre 2010

Petit clin d'oeil à mes potes de toutes les couleurs... de l'alternance politique


Mardi 12 octobre à la manifestation contre le projet des retraites


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Drapeau vert, écharpe orange empruntée à Gérard Clais pour la photo, chemise rose (la première de ma pile dans mon armoire)... Message symbolique subliminal ? Bien sûr que non, même si au final c'est loin de me déranger ou de me déplaire.

Courte explication: si on veut se débarrasser de Sarkozy, il faudra bien compter sur tout le monde: les écologistes, les socialistes, les communistes, et le MoDem. La gauche ne peut pas gagner toute seule... Des esprits politiques plus éclairés le disent: Daniel Cohn-Bendit, François Hollande... et les strausskaniens qui, pour des raisons stratégiques, ne le disent pas encore publiquement.

Je ne crois plus au clivage gauche-droite. La droite, on sait ce que c'est. Mais la gauche ? A chacun sa gauche idéalisée: celle de Mélenchon et du PC ? Marginalisée ! Pour l'un comme pour l'autre. Le NPA ? Purement contestataire ! Les socialistes... divisés. Dominique Strauss-Kahn serait de gauche ? Soyons sérieux, c'est un centriste (allez, parlons de centre-gauche, pour ne blesser personne) qui fera avec François Bayrou pour marginaliser l'extrême-gauche ou la gauche de la gauche.

Que chacun coure après sa gauche n'a pas d'importance. Ecologiste, je continue de m'insurger contre cette référence systématique à une gauche qui n'existe pas vraiment, et qui de toute façon n'est pas majoritaire dans le pays. Pour une autre raison, fondamentale aussi, c'est qu'elle met les écologistes à la remorque du PS. Systématiquement !

L'urgence (sortir du sarkozysme) nous impose d'être ouvert et offensif dans un vrai rassemblement, large et sans état d'âme. Ne faisons pas la fine bouche. Sur le plan national comme pour les municipales de 2014, à Calais comme ailleurs...

Jean-Marc Ben

lundi 4 octobre 2010

Les "recrues" d'Europe Ecologie, version Voix du Nord


organevocal3.jpgAutant le dire tout de suite, j'aime bien les rubriques du type "Dessous sans dentelle" de La Voix du Nord ou "Echos et chuchotements" dans Nord Littoral. A ceux qui s'insurgent de se faire épingler parfois, je dirais que cela fait partie du jeu public et que cela montre qu'on compte encore dans la vie politique locale. Parfois ça va trop loin, lorsque le journaliste n'est pas bon et que l'intention est malsaine, mais souvent c'est amusant et c'est la première page qu'on lit quand on se rue sur son journal. Il ne faut donc pas s'étonner d'y voir le trait un peu forcé ou d'y lire des inexactitudes comme ici. Parfois les journalistes font comme les gens dans la vie: ils disent des choses approximatives ou inexactes pour connaître la vérité. Qui pourrait leur reprocher de ne pas avoir la science infuse ?


LA VOIX DU NORD - Dessous sans dentelle
Dimanche 3 octobre 2010


Antoine Deguines sur Calais Nord-Ouest pour Europe écologie !

Il pourrait y avoir des surprises dans les listes des élections cantonales de mars 2011. Parmi elles, une de taille : Antoine Deguines, troisième adjoint de Calais, pourrait représenter l'alliance Europe écologie-PS sur le canton de Calais Nord-Ouest. En effet, Écologistes et socialistes travaillent sur un projet commun et le canton de Calais Nord-Ouest serait réservé à Europe écologie. Qui présenterait l'un de ses nouveaux adhérents, Antoine Deguines, qui quitterait donc le PRG par la même occasion. Face à lui ? L'ancien maire Jacky Hénin (PCF) et Michel Hamy, conseiller général sortant qui pourrait être soutenu, lui, par l'UMP. Venez-voir à Calais, ça bouge en politique !

Une autre recrue pour Europe écologie

« On le fait sortir par la porte, il rentre par la fenêtre ». Cette remarque émane d'un membre local d'Europe écologie.
De qui parle-t-il ? De Jean-Marc Ben, désormais membre d'Europe écologie. Alors, résumons-nous : l'ancien adjoint Jean-Marc Ben a été membre des Verts, des Alternatifs écologistes, a créé son groupe, n'a pas réussi à réintégrer les Verts, puis a rejoint le Modem et arrive aujourd'hui à Europe écologie. À suivre...

É.D.


Quand j'ai lu le "Dessous sans dentelle" de dimanche, j'ai tout de suite senti la différence de traitement que faisait le journaliste entre moi et Antoine Deguines en parlant de "recrues".

En ce qui me concerne, j'ai le droit à un historique politique qui confirme en fait le contraire de ce qui est dit quelques lignes plus loin. Je ne suis jamais sorti de la mouvance écologiste depuis plus de 20 ans que je suis entré en politique. Sur mon passage d'un an au MoDem, dont Cap21 était une composante, je me suis déjà expliqué dans un billet précédent intitulé "Nord Littoral avait vu juste".

Europe Ecologie est précisément un nouveau mouvement qui rassemble la famille écologiste, et tous ceux qui "arrivent" à Europe Ecologie viennent forcément d'ailleurs et ont connu ces parcours différents. Avec des Verts et des non-Verts, des Cap21 et d'autres écologistes non cartés, ou qui l'ont été dans le passé (on parlait de la galaxie écolo, souvenez-vous) ou même des amis venus d'autres partis de gauche ou du centre. Europe Ecologie a été conçue pour ça: rassembler tous ces mouvements cités ici, et bien d'autres encore. Rajoutons d'ailleurs des MoDem qui n'étaient même pas auparavant à Cap21 ! Alors où est le problème ? Ce qui se passe avec Europe Ecologie dépasse les schémas préétablis. Je conçois que des journalistes même avisés ne comprennent pas tout à fait ce qui se passe. Mais pourquoi se poser la question pour moi, qui suis depuis toujours écologiste, et ne pas poser la question sur Antoine Deguines qui présente un profil beaucoup plus atypique que moi: il n'a jamais été écologiste, il était socialiste, depuis peu PRG et il est surtout adjoint d'une municipalité UMP. Il y a donc disproportion pour ce qui est de l'approche politique. On peut même parler de curiosité locale. Moi, après tout, on ne fait que signaler mon parcours d'écologiste et je serais d'un coup suspecté de "revenir" à Europe Ecologie ? Il y a de toute évidence une méconnaissance du journaliste, qui confond Europe Ecologie avec les Verts, dont je ne veux pas pour ma part diminuer l'apport essentiel dans la construction de notre maison commune. Actuellement Europe Ecologie c'est 10 100 adhérents dont 3950 Verts et 6150 divers (!). Preuve qu'il se passe quelque chose.

Ajoutons pour la bonne compréhension qu'Europe Ecologie n'était pas encore en voie de structuration. Le processus de rassemblement des écologistes en une seule et unique organisation n'a été entamée qu'au lendemain du second tour des régionales, Daniel Cohn-Bendit lançant un appel solennel à "la métamorphose" et à la refondation du mouvement politique, qui, autour des Verts, rassemble différentes tendances écolos (dont la mienne). "Il est temps d’incarner l’écologie politique dans un corps nouveau, une forme politique largement inédite, décloisonnée", insiste Daniel Cohn-Bendit dans ce "nouvel appel du 22 mars", 42 ans après le mouvement du 22 mars qui annonçait Mai 68. Rejetant la création d’un "parti traditionnel", l’eurodéputé aspire à fonder une "coopérative politique" rassemblant "Verts, socialistes, Cap 21, communistes, (ou) que sais-je encore". Et ce n'est qu'au mois de juin 2010 qu'on a pu concrètement adhérer à un processus qui n'existait pas jusqu'alors (on n'adhérait pas à Europe Ecologie parce que ça n'existait pas, tout simplement). J'avais par contre déjà participé, le 30 juin 2007 à Tours, à une première tentative de rassemblement avec Daniel Cohn-Bendit, qui s'appelait "Horizons Ecologie" et qui en fait était le précurseur d'Europe Ecologie. Mais Daniel Cohn-Bendit s'était heurté à une grosse résistance de l'appareil politique vert.

Par conséquent la petite phrase anonyme et assassine « On le fait sortir par la porte, il rentre par la fenêtre », outre qu'elle provient avant tout d'un Vert-vert, est un bel anachronisme: on ne m'a jamais mis à la porte d'Europe Ecologie et je n'y rentre pas "par la fenêtre" pour la simple et bonne raison qu'Europe Ecologie n'existait pas il y a 12 ans !

Il fut un temps où chez les Verts locaux on était très vite mis sur la touche. En ce qui me concerne, on m'a toujours reproché deux choses: 1°) de m'être désolidarisé en 1997 d'un groupe dont nous désapprouvions le mode de fonctionnement, ce qui a amené la scission, 2°) d'avoir participé à la majorité PC-PS-Ecologistes avec Jacky Hénin. Mais il n'y a jamais eu cassure avec les Verts en général. C'est si vrai que les élus Verts de Dunkerque étaient venus à Calais soutenir notre liste d'union en 2008 !

Aujourd'hui tout cela est réglé et je ne vois qu'une chose: l'écologie se réconcilie et se rassemble enfin autour d'un projet local et national. Dès 2003 j'avais tenté ce rassemblement, en vain. Aujourd'hui, c'est possible grâce à Europe Ecologie et à Daniel Cohn-Bendit. Je ne vais pas bouder mon plaisir et je laisse certains Verts à leurs rancoeurs d'antan. Moi, je n'en ai pas et je m'inscris dans le travail collectif qui s'annonce, sans état d'âme, avec les anciens écolos et tous les nouveaux. Dans tous les mouvements et partis, tout le monde ne s'aime pas forcément. C'est comme ça, c'est la vie. Mais à mon avis ce "membre local d'Europe Ecologie" a une étrange façon de considérer sa nouvelle formation. J'espère qu'il n'aura pas trop de mal à s'y habituer...

Justement, et cela nous amène à la différence de traitement que je décrivais en début d'article, concernant Antoine Deguines. Je suis de ceux qui soutiennent cette ouverture d'Europe Ecologie. Là où je suis étonné, c'est qu'on ne s'attarde pas dans La Voix du Nord sur les conséquences de cette candidature. Certes Antoine quitterait le PRG qui n'a aucun accord avec Europe Ecologie. Mais comment le journaliste peut-il ignorer la seule question qui doit se poser localement: en rejoignant Europe Ecologie, Antoine Deguînes peut-il rester adjoint d'un(e) maire UMP et rester dans sa majorité ? Il y a rupture de fait, dans l'esprit des adhérents d'Europe Ecologie en tout cas. Comment Natacha Bouchart gèrera son nouveau dissident ? Comment Antoine pourrait se présenter au nom d'Europe Ecologie en restant allié de l'UMP et en risquant de brouiller l'image d'Europe Ecologie ? N'oublions pas que les cantonales seront l'occasion pour les électeurs de sanctionner l'UMP et la majorité de Natacha Bouchart. Antoine réussira-t-il à se démarquer à temps de cette majorité municipale et à éviter aussi ce vote sanction sur un nom (le sien) encore affilié à la majorité ? Le cas de figure est certes intéressant. Autre question non négligeable: les socialistes accepteront-ils de soutenir un candidat, adjoint du maire UMP de la plus grande ville du Pas-de-Calais, qu'ils espèrent au demeurant reprendre aux prochaines municipales ? J'ai quelque doute... D'autant que cette configuration politique reste pour l'instant très ambiguë.

Mais je ne peux m'empêcher du coup (c'est humain) de repenser aux exigences des Verts de l'époque qui me reprochaient mon engagement aux côtés d'une municipalité de gauche. On me demandait alors de manger mon chapeau, et j'ai compris (parce que la demande officielle n'a jamais été formulée en tant que telle) que je devais démissionner de mes fonctions d'adjoint pour pouvoir espérer être réintégré chez les Verts. Mais sans assurance de l'être vraiment en définitive. Alors quand je vois les incertitudes qui entourent pour l'instant la candidature d'Antoine Deguines (rupture ou pas avec Natacha Bouchart, accord EE-PS ou pas, réaction de l'intéressé selon les différentes hypothèses), je me dis qu'à l'époque on m'a cherché des crosses et qu'on voulait par tous les moyens m'empêcher de revenir. D'où sans doute cette réaction à mon encontre de la part de cet ancien Vert, qui continue de penser comme un Vert des années 90 et qui n'a peut-être pas tout à fait compris la vraie dimension d'Europe Ecologie, dont tout le monde dit que ce ne sera pas une sorte de "Verts +". Bon, tout ça s'arrangera. Même pour les plus récalcitrants au rassemblement.

Nous sommes assez nombreux, chez les Verts et les non-Verts, à ne pas vouloir rater ce rendez-vous historique et inédit. C'est cette partie-là que je veux jouer. Ca bouge en politique, encore convient-il de ne pas se tromper d'ennemi, et de vouloir jouer collectif.


Jean-Marc Ben

mercredi 23 juin 2010

Y a-t-il un cas Grenat ?


des-elus-communautaires-critiquent-gerard-grenat.jpgSuite à l'article "Des élus communautaires critiquent Gérard Grenat" dans La Voix du Nord du 23/06/2010

L'office de tourisme intercommunal est secoué depuis des mois par les "affaires". Au centre des tensions et des démêlés, c'est la personnalité de Gérard Grenat qui pose question, c'est le moins qu'on puisse dire. Le problème devient un peu plus politique chaque jour, comme en témoignent les derniers articles de la presse locale.

Il ne m'appartient pas de douter de l'intégrité et des compétences de Gérard Grenat, là n'est pas mon propos. La vie politique est assez féroce pour colporter des idées fausses, on peut même parfois parler d'acharnement médiatique.

Cette fois-ci c'est sa façon de diriger l'office qui est dénoncée. Gérard Grenat gérerait tout tout seul, et sans consulter le comité de direction de l'office (qui donc porte mal son nom).

Que l'"attaque" vienne de l'extérieur n'est pas dû au hasard. Qu'elle vienne de Marck-en-Calaisis qui a le plus de conseillers communautaires après Calais, l'est encore moins. Les élus frondeurs sont les adjoints du maire socialiste de Marck. Ils interviennent sur une affaire qui fait grand bruit: la réintégration de l'ancienne directrice pour licenciement abusif par Gérard Grenat, ou plutôt la façon dont ça se passe. Pour comprendre la dimension du problème, rappelons que Gérard Grenat est président de l'Office Intercommunal de Tourisme, qu'il est vice-président de Cap Calaisis (la Communauté d'Agglomération du Calaisis) et adjoint-au-maire de Calais... et qu'il se réclame de la composante "socialiste" de la majorité municipale de Natacha Bouchart.

gerard-grenat.jpgLa situation délicate de Gérard Grenat sur cette affaire, après celle qu'il a vécue précédemment au mois de mars pour une autre affaire de "suspicion de favoritisme" (il comparaîtra après l'été) ne laisse aucun doute sur le fait qu'il est actuellement sur un siège éjectable. Son cas gêne le maire de Calais, Natacha Bouchart. Il gêne le président de Cap Calaisis et 1er adjoint-au-maire de Calais, Philippe Blet (ils font partie du même groupe politique). Contexte pas sain du tout... et explosif, pour la majorité municipale, l'agglomération, et la politique en général !

Toute proportion gardée, il n'est pas sans rappeler les "affaires" qui se déroulent en ce moment au niveau de l'Etat (l'affaire Woerth Bettencourt, Christine Boutin, etc).

Comme François Bayrou, je pense qu'il faut faire « respecter le mur de verre qui devrait séparer les affaires d'argent, les affaires privées, les affaires publiques ».

Localement comme au plus haut niveau de l'Etat, le pouvoir républicain devrait être insoupçonnable. Chaque fois que le pouvoir peut être soupçonné, chaque fois le pouvoir est en situation de fragilité.

Je prends pour ma part très au sérieux ce coup de semonce des élus marckois. C'est un avertissement. L'absence de réponse sur les différentes "affaires" qui entourent l'Office de Tourisme et forcément la personne de Gérard Grenat peut semer le doute dans la population (n'est-ce pas déjà fait ?). Il serait bien que l'intéressé d'abord, et la majorité municipale qu'il engage, se prononcent enfin sur ce qui est devenu "le cas Grenat".

Pour plus de transparence, plus de démocratie, et plus de morale en politique.


Jean-Marc Ben

lundi 21 juin 2010

Les dessous d'un effet d'annonce (suite)


jacky-henin.jpgSamedi dernier, dans mon billet "Jacky Hénin, nouveau dissident du Parti Communiste ? Pour quoi faire ?", j'essayais de comprendre pourquoi Jacky Hénin annonçait à grand renfort de publicité sa nouvelle croisade contre la direction nationale du PCF, alors qu'il n'avait aucune chance d'être élu au poste de secrétaire général du parti à la place de Marie-George Buffet, et qu'il n'était même pas suivi par les communistes calaisiens et ceux de la puissante fédération du Pas-de-Calais (du moins officiellement). Bref, je n'y croyais pas, d'autant que je le connais comme fin tacticien (à Calais on dirait un "fin tien"). Jacky Hénin a plus d'un tour dans son sac, c'est un homme intelligent. Et deux ans après sa défaite aux municipales, il n'en est plus à jouer les Don Quichotte de la politique en misant sur son retour improbable aux affaires de la cité. Une page a été tournée, les socialistes ont choisi leur stratégie et ne vont plus lui dérouler le tapis (même) rouge sous les pieds. La roue tourne et les leaderships changent de main.

Je parlais donc d'artifice et j'y voyais plutôt une opération de séduction envers le PS. Le Congrès du Parti Communiste, dimanche 20 juin, confirme mon analyse. Jacky Hénin a finalement retiré sa candidature avant le vote. Alors gros bluff ? Non ! Mission accomplie ! Moi je disais que ce baroud d'honneur contre la direction nationale, bien médiatisé, était un leurre.

Jacky se démarque d'une stratégie d'alliance exclusive avec le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon (telle qu'elle a été approuvée à nouveau à ce congrès) parce que localement, le PG lui importe peu pour les municipales. C'est aux socialistes calaisiens qu'il s'adresse en leur délivrant ce message. Et peut-être même à des plus modérés encore, en repoussant la gauche de la gauche. C'est de la Realpolitik.

La suite dépend de beaucoup de choses. Mais les politiques locaux savent décrypter ce genre de message. A suivre donc...


Jean-Marc Ben


Loufoque ! (le feuilleton continue)
mardi 22 juin 2010 (7h00)

Selon La Voix du Nord de ce mardi 22 juin Jacky Hénin « affirme qu'il n'a pas retiré sa candidature comme cela a été annoncé dans les médias. Il a néanmoins refusé de prendre part au vote, estimant ne pas avoir été entendu par les dirigeants du parti lors de la présentation de son projet devant la commission des candidatures ». On attend avec impatience l'interview que Jacky accordera au journal, ne serait-ce que pour comprendre pourquoi, tout en maintenant sa candidature, il ne vote même pas pour lui.

De deux choses l'une: ou, toujours candidat, il n'a obtenu aucune voix sur son nom, ou sa candidature n'a pas été acceptée par le parti, et là on comprendrait qu'il n'ait pas participé au vote. Bizarre !

mardi 10 novembre 2009

L'"Union Populaire et Sociale" autour de Natacha Bouchart se lézarde à Calais

NORD LITTORAL, 8 novembre 2009 mascret.jpg

Alain Mascret, évoquant "le ralliement de Philippe Blet et de ses amis au sein du PRG", ne me semble pas totalement ironiser en ce qui concerne le tournant politique opéré par les "socialistes dissidents" unis à l'UMP. Car enfin, c'est bien de cela dont il s'agit.

Il y a un problème très grave pour la majorité municipale. Neuf élus qui rejoignent un parti d'opposition municipale, ça n'est pas banal et ça correspond à un acte politique qui fait sens. C'est d'abord le signal d'une intention politique collective clairement affirmée: la préparation de l'offensive "blétiste" pour les prochaines municipales dans un cadre d'"union de la gauche" traditionnelle. C'est donc une déclaration de guerre à peine dissimulée contre Natacha Bouchart. Il faut s'attendre à quelques tensions et même à ce que l'union de départ commence à se lézarder. Le choix du PRG n'est pas innocent, d'autant qu'il est fait collectivement et que la stratégie électorale de ce parti est sans ambiguïté. La question se pose: que va faire Philippe Blet ? Que va faire Natacha Bouchart ? Philippe Blet veut rejoindre une gauche qui a toujours joué le ticket PC-PS; on peut penser qu'il agit en connaissance de cause et son objectif n'est peut-être pas pour dans 5 ans. A moins qu'il ne se soit empêtré lui-même dans une situation qu'il ne prévoyait pas. Antoine Deguines, lui, affirme qu'il est déjà au PRG depuis juin. Il convient, pour bien comprendre cette évolution, de prendre en considération deux choses:

1°) Philippe Blet, s'il a réussi à marchander son alliance avec Natacha Bouchart en obtenant la présidence de la Communauté d'Agglomération dans une situation exceptionnelle et inédite, ne sera plus en mesure de négocier quoi que ce soit dans 5 ans... s'il reste isolé politiquement. D'une part Natacha Bouchart aura acquis d'ici là une légitimité de maire "sortant" et n'aura pas forcément besoin des mêmes acteurs pour le 1er tour. D'autre part un Philippe Blet non représentatif d'un parti ou d'un courant politique n'aura plus le même poids qu'en 2008. Quand on n'est plus rattaché à une structure nationale, même avec un réseau local important, les rapports avec les "partenaires" finissent par s'altérer et les tentations hégémoniques s'exacerbent au final. Nous avons vécu cela, pour les Ecologistes du Calaisis, sous l'ancienne majorité, je peux en témoigner. Il est donc légitime que Philippe Blet et ses amis préparent l'avenir et rejoignent un parti pour ne pas être laminés, et tout simplement pour être respectés. Simplement, leur choix entre dans une logique divergente de la "Liste d'Union Populaire et Sociale" de Natacha Bouchart qui, tout à fait logiquement, doit déjà être en alerte. C'est un état de rupture latent.

2°) Comme pour mieux justifier le rapprochement avec le PRG, Philippe Blet et ses amis rompent l'unité de façade à laquelle ils nous avaient habitués depuis quelques temps, en faisant état de divergences manifestes avec le maire: sur les subventions aux associations confessionnelles, sur la situation des migrants, sur Eras Metal (rejoignant une position de la gauche la plus productiviste), sur les dossiers culturels...

Mathématiquement, en suivant le raisonnement d'Alain Mascret, la majorité municipale autour de Natacha Bouchart reste majoritaire même à 38 - 9 (=29). Et Natacha Bouchart, si hiatus il y a, peut même leur retirer leurs délégations et les redistribuer. Mais le ferait-elle ? Ce serait pour elle aussi un échec. Philippe Blet ne cherche-t-il pas surtout à prendre date et à exploiter la situation à son avantage, pour faire pression ? Il ne faut pas faire abstraction d'autres situations conflictuelles entre le maire et d'autres composantes, notamment avec le MoDem. Que ferait donc le MoDem dans un tel climat ? Consolider sa position au sein de la majorité en termes de postes et en latitude d'action, ou suivre le mouvement de dissidence initié (peut-être ben que oui peut-être bien que non) par les "blétistes" ? Mathématiquement parlant, dans ce dernier cas, le ralliement du MoDem au mouvement de dissidence priverait en effet le maire de la majorité: 38 - 9 - 7 (=22).

Cela ne fait pas une nouvelle majorité pour autant. Et on ne peut préjuger des réactions individuelles au sein des groupes cités. L'hypothèse majoritaire d'Alain Mascret ne pourrait se vérifier que sous la forme d'un accord PS-PC-PRG-MoDem ou par démission collective des élus blétistes, MoDem, PS, PC, PRG pour provoquer de nouvelles élections. Mais alors qui en aurait le leadership ? Philippe Blet lui-même en tant que néo-PRG ? Le PS officiel ? Jacky Hénin ? Le MoDem qui aurait une position centrale dans l'affaire ? Autant dire que cette problématique relève de la discussion de comptoir. Des regroupements verront le jour au 1er tour, c'est sûr, mais pas forcément ceux auxquels on peut s'attendre. D'ici 5 ans l'eau aura coulé sous les ponts... Et d'autres courants non représentés dans ce conseil municipal, et avec lesquels il faudra compter, risquent bien d'entrer dans la danse.

Néanmoins, un virage a été pris, grâce aux soubresauts des "blétistes" et aussi des relations tumultueuses entre l'UMP et le MoDem (plus discrètes publiquement mais réelles). Par ailleurs Natacha Bouchart, qui doit plus vite que prévu gérer les contradictions d'une union faite de bric et de broc, peut aussi garder la main en proposant une nouvelle ouverture, risquée mais toujours possible, en composant avec ses opposants d'hier pour contrecarrer ses ennemis de l'intérieur. J'ai bien conscience qu'il s'agit là de propos audacieux. Mais ce schéma est expérimenté dans d'autres pays. On a appelé ça, du côté communiste, le "compromis historique" et ailleurs "l'union sacrée". Ca n'est pas plus farfelu que tous les propos qu'on lit à longueur d'articles dans la presse. La politique est parfois inattendue. Elle se fait parfois sur "un plus petit dénominateur commun", sur une position de rejet de l'"ennemi commun". Tout n'est pas prévisible, certes. Mais on sait que la politique, c'est "parfois" vicieux...

La majorité actuelle peut devenir un gros n'importe quoi dans 1 an, 2 ans... et apparaître aux yeux du public comme une grosse escroquerie (cela va vite médiatiquement).

Le risque aujourd'hui serait de minimiser ce qui se passe aujourd'hui avec les "blétistes". Pour le MoDem, il y a un autre enjeu: peut-on continuer d'être au plan national anti-UMP et en apparaître localement comme les meilleurs soutiens ? Les gens, l'électorat, ne savent rien de nos divergences, de nos rapports difficiles, des bâtons dans les roues, du peu de pouvoir des adjoints alliés...

Une nouvelle phase municipale est peut-être en train de se dérouler.

Jean-Marc Ben

samedi 17 octobre 2009

Le projet Eras Metal retoqué par la municipalité de Calais !


eras-3.jpg


Ca y est, la municipalité, grâce à l'action de l'Adeca, des Verts, du MoDem, et dernièrement d'Antoine Deguines (socialistes de la majorité municipale) a refusé l'implantation d'ERAS à Calais.


Lire "Eras Metal: le MoDem se positionne"


Lire "Dossier ERAS à Calais, beaucoup de monde à la réunion publique le 1er juillet 2009"


A noter que d'un point de vue strictement politique, seuls deux partis se sont officiellement prononcés sur le projet Eras Metal: les Verts et le MoDem. Pour le MoDem, j'ai contribué personnellement à la rédaction de notre communiqué avec David Dhaisne (voir ci-dessus). En tant qu'adjoint à l'environnement de l'ancienne municipalité, je dois dire que j'avais dû remanier profondément le premier projet de délibération pour accepter malgré tout l'avis favorable que Jacky Hénin souhaitait faire passer (http://lesecologistesducalaisis.hautetfort.com/archive/2008/05/02/les-verts-et-eras-metal.html). Les fortes réserves que j'avais émises dans ladite délibération (en plus d'un courrier à l'enquête publique) n'ont jamais reçu de réponse. Eras, comme je l'ai déjà dit, snobait l'autorité municipale.

J'ai su à ce moment-là qu'Eras ne jouait pas franc-jeu et je me réservais le droit de remettre le débat sur la place publique (avec l'ADECA nous étions en étroite collaboration sur ce dossier comme sur d'autres). Un mois plus tard intervenaient les élections municipales. J'ai naturellement salué la décision de la nouvelle majorité de remettre en cause un avis qui n'avait été rendu favorable sous l'ancienne municipalité que sous la pression écrite de fortes réserves... qui n'avaient pas été retenues (http://lesecologistesducalaisis.hautetfort.com/archive/2008/06/30/mes-dernieres-interventions.html)


Je rappellerai à mes amis communistes qu'ils ont perdu en 1992 les cantonales parce qu'ils continuaient de défendre l'incinérateur de déchets sur le Littoral. C'est précisément sur ce dossier, notamment, que les écologistes (dont je faisais partie) sont entrés en 1995 au conseil municipal et qu'ils ont mis fin à ce projet. Natacha Bouchart a raison de refuser Eras, même si ça n'était pas dans ses intentions premières. Elle sait qu'on peut perdre des élections sur un dossier pareil. Elle est lucide et répond tout simplement à un rapport de forces qui n'est pas favorable à son implantation. L'autre aspect important, politique, est qu'elle divise sur un sujet important les socialistes et les communistes, qui retrouvent une certaine liberté. Bref, Jacky Hénin est bien seul !

Sur Eras, il convient de rester vigilant. Mais on pourra compter sur les écologistes, Verts ou MoDem, pour la suite.

Pour terminer, j'avoue ne pas comprendre la réaction plus que réservée (pourquoi ?) de Philippe Blet lorsqu'il dit dans la presse, avec un sourire, nous précise-t-on: "Vous allez voir le 21 octobre prochain, (date du conseil municipal) lors du vote de cette délibération". Très énigmatique, en effet ! La presse parle de divorce. Avec qui ? Je rappellerai qu'Antoine Deguines, adjoint au maire socialiste appartenant au même groupe que Philippe Blet, s'est prononcé contre Eras aussi, avec d'autres. Les lignes bougeraient-elles au sein de la majorité municipales ? On verra...


Jean-Marc Ben

dimanche 27 septembre 2009

Cercle de silence à Calais, mardi 22 septembre 2009 - Mon commentaire -

Cercle-de-silence.png


COMMENTAIRE

45_Ben.jpgLe 22 septembre au matin a donc eu lieu le démantèlement de la jungle, opération surtout médiatique mais qui continuera de susciter plus de questions que d'apporter de véritables réponses. Au fond, et de façon encore moins glorieuse, le gouvernement nous a fait un remake de Sangatte. Comme Sangatte, mais plus rapidement qu'alors, on peut dire que c'est un échec. L'objectif premier, annoncé à longueur de communiqués et de visites ministérielles, c'était d'éradiquer les réseaux de "passeurs armés". Non, on ne rit pas, l'occasion s'y prête mal, mais quand même... Dans une situation de guerre déclarée comme celle-là, on n'invite pas les passeurs à déguerpir avant l'assaut final ! La mise en scène est évidente: il fallait entourer l'opération de quelques artifices. On cible la communication en dramatisant la situation (à l'extérieur, la jungle est bien ressentie comme une zone de non-droit, à feu et à sang) et en préparant les esprits à l'offensive générale. On désigne l'ennemi: les passeurs. Et les CRS qui vont débarquer deviennent comme dans un film américain une armée de libération. Et pour faire plus vrai, quelques centaines de migrants disparaissent avant l'assaut, sans doute "échangés" avec les services secrets britanniques, pour montrer l'efficacité de l'intervention. De la fiction, direz-vous ? On imagine bien un deal, savamment orchestré, comme un échange de bons services. Les anglais pouvaient bien faire un geste quand même, pour nous qui les protégeons de l'"invasion islamiste". On fait plaisir à l'UMP et aux franges les plus réactionnaires du pays. Mais attention, au risque de me répéter, c'est un cadeau à l'extrême-droite qui saura bien un jour tirer les marrons du feu, surtout quand la population calaisienne s'apercevra de la supercherie. Car rien ne changera, tant que la problématique ne sera pas gérée à l'échelle européenne.
Bon, revenons au cercle de silence organisé le soir même par les associations. J'y ai participé, avec quelques amis Cap21 et MoDem. J'y ai rencontré, pour les politiques locaux, des militants Verts et NPA. Je comprends que tout le monde politique ne puisse pas être là en même temps au même endroit (ce qui a été mon cas pour le matin car n'étant pas un professionnel de la politique je n'ai pas cette disponibilité qu'ont certains) mais à 18h30, on a quand même plus de possibilité, non ? Or je n'ai vu aucun représentant socialiste ou communiste à ce rendez-vous. Comme on n'a vu aucune prise de position officielle contre le coup de force gouvernemental. Je trouve que c'est triste. Pour l'anecdote, mes amis et moi apercevons en face de nous quelques drapeaux estampillés PCF. Nous ne reconnaissons aucun de ces porteurs, et pour cause. L'un d'entre nous (le plus audacieux) va à leur rencontre et apprend qu'ils viennent de Marly ! Des communistes de Marly à l'insu de la section de Calais du PCF ? Surréaliste, non ?

Non, je ne suis pas étonné de ces défections politiques. Les élus écologistes de l'ancienne majorité municipale de Jacky Hénin ont été les seuls, longtemps, à poser la question des réfugiés au Conseil Municipal. On se souviendra des altercations que nous avions sur ce sujet. Le PS et le PC n'ont d'ailleurs jamais été très clairs sur la fermeture de Sangatte. Qui a demandé la fermeture du centre ? Des élus de la majorité, le maire socialiste de Sangatte en 2002, André Ségard, le député socialiste de la circonscription, Jack Lang, et le maire communiste de Calais, Jacky Hénin. Jacky Hénin, le maire communiste de Calais, qui a accompagné Nicolas Sarkozy à Londres, estime que "les États ont agi avec humanité" et que "lorsqu’on voit la vitesse à laquelle on est parvenu à un accord, on se dit qu’on a perdu beaucoup de temps avant". Satisfait lui aussi, le député Jack Lang... Depuis, les avis se sont recentrés sur un discours plus politiquement correct (ils savent s'adapter) mais on sent encore aujourd'hui la gêne par rapport à leurs propos de 2002. André Ségard fera même passer au Syndicat Mixte de la Côte d'Opale une motion réclamant la fermeture du centre de Sangatte, à l'unanimité de la droite et de la gauche confondue, à l'exception de ma voix (contre) et de celle de Daniel Halloo (abstention). Ca, c'est la réalité ! Aujoud'hui, ce n'est pas qu'ils ont la mémoire courte ! Ils se font simplement un peu oublier... et ils y réussissent.

Jean-Marc Ben


C'Sur et Salam, entre autres, ont signé hier un texte commun.

« Nous, associations engagées quotidiennement auprès des migrants, sommes convaincues que le plan gouvernemental de destruction des jungles est inefficace et aggrave la situation. C'est provoquer l'éparpillement des camps, livrer les migrants aux réseaux mafieux et ne rien régler sur le fond. C'est persister dans l'erreur de 2002. Depuis le discours de M. Besson en avril, le nombre de migrants visibles à Calais a baissé. Certains sont passés en Angleterre. Rares sont ceux qui ont pu déposer une demande d'asile en France. La plupart ont fui les menaces policières, les autres se sont disséminés dans la nature. Ils sont plus que jamais vulnérables, privés d'accès aux soins et à la nourriture et livrés à la seule loi des mafias. Que deviendront ceux qui seront arrêtés dans les jours qui viennent ? Expulsés dans leur pays d'origine ? Relâchés dans la nature ? Renvoyés en Italie ou en Grèce où les conditions de vie des réfugiés sont dramatiques ? Le gouvernement propose une aide au retour volontaire vers des pays en guerre et des dictatures. Combien accepteront de retourner en Afghanistan, Irak, Iran, Somalie, Soudan, Érythrée (...) ? Le gouvernement communique beaucoup sur la tradition d'asile de la France mais une infime partie des migrants a eu la possibilité de demander l'asile. La plupart en est empêchée par le règlement européen Dublin II que la France applique avec zèle, sans utiliser le pouvoir qu'elle a d'en suspendre l'application (...) »

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> Les associations signataires appellent les Calaisiens à un cercle de silence, aujourd'hui à 18 h 30 devant les 4-B.


mardi 22 septembre 2009

Démantèlement de la jungle à Calais

Sans commentaire... Ou plutôt si ! Après le reportage de Calaisis TV, on entendra le témoignage de Philippe Blet, 1er adjoint social-démocrate (dissident socialiste) de Natacha Bouchart (maire UMP) qui explique bien, sur ce sujet difficile et douloureux, la ligne de fracture au sein de la majorité municipale. D'un côté l'UMP, avec Natacha Bouchart, qui applaudit au rasage de la "jungle" et à l'opération de force et de pure communication d'Eric Besson et de Nicolas Sarkozy, et de l'autre côté les sociaux-démocrates et le MoDem (les deux autres composantes politiques de la nouvelle majorité municipale qui se désolidarisent de façon claire de la position insoutenable du maire) critiquant cette opération stérile qui ne résout en rien le problème. L'UMP manipule, l'UMP attise le feu... et ne rend pas service à la ville de Calais en diabolisant le problème des migrants. C'est un cadeau à l'extrême-droite qui saura bien un jour tirer les marrons du feu, surtout quand la population calaisienne s'apercevra de la supercherie. Car rien ne changera, tant que la problématique ne sera pas gérée à l'échelle européenne.


La présence de Natacha Bouchart sur les lieux de l'opération est malvenue car elle est partisane, comme caution municipale au coup de force et à la gestion gouvernementale officielle de ce sujet difficile. Il n'est pas bon de confisquer le pouvoir municipal de façon aussi ostensible. Parallèlement, on peut s'étonner du silence des socialistes et des communistes locaux sur ce sujet de première importance. Troublant, à tout point de vue !



samedi 12 septembre 2009

Le PCF de Calais se trompe d'ennemi

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LIBERTÉ N°877 du vendredi 4 au jeudi 10 septembre 2009


"Plus révolutionnaire que jamais, l'ex-Vert, ex-Alternatif, ex etc, Jean-Marc Ben est du voyage à lʼUniversité dʼété du MODEM à la grande Motte. Au fil des mois, on comprend mieux «lʼefficacité» des élus écologistes dʼalors dans la défaite de Jacky Hénin et de son équipe en mars 2008 (J.M. Ben était 7ème sur la liste dʼUnion de la Gauche !)"



COMMENTAIRE


Les communistes calaisiens, du moins les auteurs de cette brève assez ridicule dans LIBERTÉ, ont du mal à l'avaler. Pour eux, quand un adjoint de l'ancienne municipalité communiste rejoint le MoDem, c'est qu'il passe dans le camp de l'ennemi héréditaire, la "DROITE !" (prononcez avec l'intonation de Michel Galabru lorsqu'il éructe "LE NORD !" dans "Bienvenue chez les Chtis").

Mais là où le PC local fait fort, c'est lorsqu'il revisite l'histoire politique dans une sorte de révisionnisme des municipales à Calais. La défaite ? C'est la faute des élus écologistes ! Ah ben voilà, fallait le trouver !

Le PC se dédouane. Avant il y avait les écoles du parti pour former les camarades. Aujourd'hui, c'est la méthode Coué.

Certes, le PC fera sans doute son autocritique dans quelques années et évaluera plus sérieusement les raisons de sa défaite, qui reste avant tout celle de Jacky Hénin. Pour l'instant il se fait un peu de cinéma et répète "Jacky, le retour II" mais sans grande conviction. Il s'agit d'abord de maintenir le moral des troupes et les écologistes, qui n'ont jamais été en odeur de sainteté au Parti Communiste, deviennent un bon angle d'attaque.

Au fond, je comprends l'intérêt de la brève: le PC local sait déjà qu'il n'arrivera plus à rassembler autour de lui pour les prochaines municipales à Calais et il se replie naturellement sur un schéma "union de la gauche" classique qui lui a profité dans les années 1970, mais qui n'a plus de pertinence aujourd'hui. Est-ce que le PC dirait aujourd'hui que le PS a joué un rôle dans sa défaite de 2008 ? Non, tandis que mettre ça sur le dos sur les écologistes de l'ancienne majorité municipale et sur les Verts qui nen faisaient pas partie, voilà qui peut parler aux militants. Le PC craint plus que tout un rassemblement large, dans l'esprit de ce qui s'est passé à Marseille entre Vincent Peillon (PS), Robert Hue (PCF), Daniel Cohn-Bendit (Europe Ecologie) et Marielle de Sarnez (MoDem). Et à Calais, pas question pour les communistes d'accepter une sorte de 3ème voie. Raison de plus pour cibler ceux qui sortent du schéma préétabli par eux. Question subsidiaire: et si les socialistes sortaient eux aussi de ce cycle perdant-perdant ?

Je n'ai rien contre les communistes. Je les ai côtoyés trop longtemps pour ne pas les aimer un peu, certains plus que d'autres. Mais cela fait plusieurs fois qu'ils m'asticotent, dans ''Liberté'', "Le Rusé*, ou la presse locale. A cette fréquence, ce n'est sans doute pas innocent politiquement. Les défaites, collectives ou personnelles, doivent nous aider à réfléchir, pas de nous enfermer dans une posture revancharde. Le projet municipal de la gauche était-il à la hauteur des enjeux locaux ? Je pense que non. L'obstination des communistes à refuser l'ouverture au 2ème tour n'a-t-elle pas joué ? Assurément. Enfin, les partis "dominants", qu'il s'agisse du PCF à Calais ou du PS ailleurs, gagneraient à devenir plus humbles, moins méprisants pour leurs alliés. La recomposition politique en cours dans le pays et dans notre cité devrait calmer leurs tentations hégémoniques.

Les écologistes ont mal vécu les négociations programmatiques avec la gauche PC-PS (j'ai déjà communiqué sur ce sujet) et ont été écrasés par les deux "frères ennemis". Nos propositions ont été rejetées à 80% et nous savions pour notre part que le programme de l'équipe sortante n'allait pas être assez mobilisateur et qu'il n'aurait pas fait "rêver". Les écologistes étaient redevenus des supplétifs. Simple rapport de force: ne plus appartenir à un parti vous fragilise (cette leçon vaut pour toutes les majorités municipales, quelles qu'elles soient). Il y a une leçon à tirer de ces municipales 2008: 1°) C'est le projet qui compte, pas les combinaisons d'appareils; 2°) Plus aucun parti n'a de droit "naturel" à l'hégémonie, pas plus le PC que le PS. Cela vaut aussi pour la nouvelle majorité municipale dirigée par l'UMP.

Si l'union consiste à se rallier à celui qui s'autoproclame "le plus fort", alors c'est pourri d'avance. Que ce soit pour Jacky Hénin ou aujourd'hui Natacha Bouchart. L'union n'est pas un ralliement.

Personnellement, après avoir été carté vert et alternatif pendant 14 ans, et écologiste indépendant non carté ces 6 dernières années, j'ai décidé, toujours écologiste, de rejoindre le MoDem parce que j'ai estimé que c'était là où il se passerait le plus de choses à l'avenir, de par sa position centrale, de pivot. Et en effet depuis un mois le MoDem est devenu le "centre" d'intérêt de la classe politique. On n'y fait certainement pas de la politique autrement (je doute que ceux qui en parlent le plus le fassent vraiment), mais au moins on y fait de la politique honnêtement et courageusement. Suite à cette Université de rentrée du MoDem, à laquelle j'ai participé (avec Michèle Courmont, Jean-Marc Leroy, Gérard Clais, Paméla Bourigeaud, Gilles Brunot, Jean-Marc Pichon), nous travaillons d'abord sur le projet, pour le confronter aux autres, dans la perspective d'une alternative politique au système Sarkozy.

Alors, chers camarades, NOUS ne posons aucune exclusive au nouveau rassemblement écologique, social et démocratique, rien ne servira de "diaboliser" le MoDem parce qu'il vous apparaît comme le prolongement de l'ancienne UDF ou parce qu'il sort de votre schéma gauche-gauche qui n'est pas majoritaire de toute façon dans la société. Chers camarades, le MoDem sera peut-être une chance pour vous dans une autre configuration, cessez de nous attaquer, respectons-nous, l'histoire n'est pas écrite d'avance. Songez, même si ça vous fait mal a priori, au "compromis historique" du Parti Communiste Italien (avec Enrico Berlinguer), qu'a rappelé fort à propos Robert Hue lui-même à Marseille.

Vous n'avez plus la main, mais vous n'êtes pas perdus pour autant.

Jean-Marc Ben


*Rusé: "Rassemblement Unitaire Social Écologique". L'adjectif "écologique" me semble de trop, il y a usurpation d'identité politique, non ? Si on enlève donc le "É", cela devient le RUS... Tiens, en prononçant toutes les lettres, ça fait tout de suite plus "rétro"!