Le blog de Jean-Marc Ben

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Tag - Cécile Duflot

Fil des billets

jeudi 24 février 2011

Tensions avant 2012 et critiques sur le fonctionnement interne d'Europe Ecologie


Article dans Le Monde

LEMONDE.FR | 24.02.11 |

cecile-duflot-eva-joly-et-daniel-cohn-bendit.jpgLa situation n'est pas apaisée chez les écologistes : la principale pomme de discorde reste 2012, alors que la rivalité entre les partisans de Eva Joly et Nicolas Hulot s'exacerbe. Mais des critiques existent toujours sur les instances et l'orientation du mouvement, portées notamment par le trublion des écolos, Daniel Cohn-Bendit.

Symbole d'une forme de doute, ou au moins d'une part d'hésitation, José Bové a affirmé mercredi 23 février que s'il y avait un "risque de reproduction du 21 avril 2002, il fau(drait) que le candidat (d'Europe Ecologie-Les Verts) se retire". "Pour l'instant, on maintient une candidature. Par contre, on se donne la possibilité 3, 4, 5 mois avant l'élection, si on est dans cette situation-là, de retirer notre candidature", a poursuivi le député européen sur Public Sénat. Partagée par Daniel Cohn-Bendit, cette prise de position ne fait cependant pas l'unanimité chez les écolos.


INTOX ENTRE LES PRO-JOLY ET LES PRO-HULOT

Joint par Le Monde.fr, Jean-Vincent Placé, n°2 du mouvement tranche : "José a le droit d'avoir des positions mais je suis tout à fait opposé à celle-ci. D'ailleurs, le risque du 21 avril, aujourd'hui, c'est aujourd'hui surtout sur Nicolas Sarkozy qu'il pèse."

Interrogée sur le risque d'une nouveau 21 avril, Cécile Duflot s'était montrée agacée, le 9 février dans France Soir : "François Kalfon, le spécialiste des sondages au PS, l’a très bien dit : si la gauche n’a pas été présente au second tour de la présidentielle de 2002, c’est parce que Lionel Jospin n’a pas donné envie qu’on vote pour lui. Imputer l’échec aux autres, c’est une erreur. C’est même un discours insupportable et bête. Le vrai problème aujourd’hui, c’est qu’autant de gens aient envie de voter pour Marine Le Pen !", a lancé la secrétaire nationale du parti.

L'ambiance est actuellement assez tendue au sein des écologistes, qui doivent se revoir début avril pour rediscuter des primaires, dont le calendrier, fixé pour juin, a fait l'objet d'un vote très houleux. Témoin, hier, le démenti vigoureux apporté par Pascal Durand, un proche de Nicolas Hulot, à des propos parus dans la presse selon lesquels l'animateur aurait pris sa décision pour 2012 et chercherait à faire reculer les primaires à l'automne. Des propos venant du député François de Rugy, qui se dit... favorable à Eva Joly.


LE DÎNER DES "ANTI-COURANTS" DE COHN-BENDIT

Dans ce contexte, Dany Cohn-Bendit a organisé mercredi soir un dîner discret à Paris, qui ressemble à une nouvelle tentative de dissidence ou au moins de divergence. Selon Libération, ce rassemblement "discret" était destiné à "concocter une motion de rassemblement des anti-courants en vue du premier congrès d'EELV prévu en juin". "On a dit voilà, il y a des tas de gens qui ne sont pas contents avec ce qui se passe" mais "ceux qui réfléchissent à une motion ce n'est pas contre Cécile Duflot, nous on est tout à fait d'accord pour qu'elle reste candidate comme secrétaire nationale" d'EELV, a précisé l'eurodéputé sur LCI.

Dany Cohn-Bendit a ré-entonné son refrain contre la direction actuelle du parti : "Le fonctionnement interne aujourd'hui d'Europe Ecologie, nous le trouvons non satisfaisant. Pour dire les choses simplement : l'esprit d'Europe Ecologie est en train de se diluer dans l'esprit d'Europe Ecologie-Les Verts et on en revient aux Verts classiques" et "ça fait 1,5% à la présidentielle", le score de Dominique Voynet (1,57 % en 2007).

Jean-Vincent Placé ne peut là non plus pas être d'accord : "C'est un propos excessif et infondé. Notre motion, autour de Cécile Duflot, regroupe l'ensemble des courants Verts d'avant mais est ouverte sur ceux qui nous ont rejoint depuis dans le mouvement, dont les élus régionaux", dit-il au Monde.fr. La campagne d'Eva Joy est-elle bonne ? "Oui. Je n'ai pas pensé qu'il y avait eu un petit trou il y a quelques semaines. Elle fait du terrain : d'ailleurs elle va ce jeudi après-midi au salon de l'agriculture avec... José Bové."


Alexandre Piquard

mercredi 12 janvier 2011

Cécile Duflot : "Nous devons construire un programme de gouvernement écolo"


lemondefr_pet.bmp

12/01/2011

cecile-duflot-le-12-janvier-a-paris.jpg"2010 année de l'éclosion, 2011 année de l'enracinement." C'est par une métaphore jardinière que Cécile Duflot a présenté l'avenir d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à un an de la présidentielle, lors de ses vœux à la presse, mercredi 12 janvier.

La secrétaire nationale a confirmé que le nouveau parti écologiste lançait sa fondation avec Jean-Paul Besset à sa tête et qu'EELV tiendrait son congrès en mai juste avant la consultation pour désigner leur candidat ou candidate à la présidentielle.

Les détails et le calendrier seront arrêtés par le conseil fédéral du mouvement les 29 et 30 janvier.

2011 sera aussi l'année des cantonales où les écologistes présenteront des candidats dans "la quasi-totalité" des cantons, a précisé Mme Duflot. Il s'agit bien d'ancrer le mouvement et surtout de prouver sa force et la prégnance de ses idées avant d'entamer les négociations avec le PS sur le contrat pour 2012. Car c'est bien cet objectif que visent les écolos après leurs succès successifs aux élections européennes de 2009 et aux régionales en 2010.

"Nous allons continuer à parler à l'intelligence des citoyens en défendant un projet capable de penser la politique à moyen et long termes. Nous devons construire un programme de gouvernement écolo", a insisté l'élue régionale.


"UN PROJET AUTONOME À DÉFENDRE"


Les interrogations des socialistes sur l'opportunité d'une candidature écologiste à la présidentielle et les dangers que feraient courir ses divisions à la gauche la laissent de marbre. "C'est une élection pas facile pour nous, reconnaît-elle, mais c'est la seule où on peut parler d'un projet alternatif au niveau national." EELV ira donc sous ses couleurs.

Quelques pas plus loin, Yves Cochet, challenger d'Eva Joly à la désignation, est sur la même longueur d'ondes : "Nous allons nous rassembler à gauche pour le second tour, mais notre vision du monde n'est pas celle du PS", argumente le député de Paris. "Les écolos s'inscrivent dans une alternative de gauche au sarkozysme, mais ils ont un projet autonome à défendre", renchérit Noël Mamère, député de Gironde.

Autour du buffet, ses camarades, eux, se réjouissaient du dernier sondage favorable à Eva Joly. L'ex-magistrate est considérée comme la candidate potentielle à la présidentielle de 2012 la plus sincère, et serait, parmi trois responsables écologistes évoqués pour la présidentielle, "la plus à même de lutter contre la crise économique et financière".

Sylvia Zappi


samedi 11 décembre 2010

Philippe Meirieu élu à la tête du parlement d'Europe Ecologie (Le Monde)



LE MONDE, 11/12/2010

consensuel-monsieur-federateur-philippe.jpgLes écologistes ont tenu samedi 11 décembre à afficher à nouveau leur unité après l'élection à la quasi-unanimité de l'élu rhône-alpin Philippe Meirieu à la tête du parlement d'Europe Ecologie-Les Verts, quelques jours après le refus fracassant de Jean-Paul Besset d'occuper ce poste.

Seul candidat, le pédagogue Philippe Meirieu a été élu par le vote favorable des 123 délégués présents (sur 240), 1 contre et 3 abstentions, lors du Conseil fédéral du rassemblement qui se réunissait pour la première fois depuis la fondation du parti à Lyon il y a tout juste un mois. Jean-Paul Besset, un des initiateurs d'EELV et proche de Nicolas Hulot, avait, lundi dans un courrier tonitruant, renoncé à prendre la tête du parlement du parti, dénonçant un "climat de guerre froide" entre un "parti où nombre de Verts verrouillent" les choses et la coopérative (pour les sympathisants non adhérents, ndlr) vue comme une "machine de guerre contre le parti".

"AMITIÉ, GENTILLESSE ET TENDRESSE"

L'élection dans un fauteuil de M. Meirieu permet aux écologistes de montrer à nouveau un visage uni après la crise provoquée par M. Besset. Philippe Meirieu, qui a obtenu le meilleur score EELV aux régionales de mars (18 %), c'est "Monsieur Fédérateur!", il "fait le lien entre anciens et nouveaux", s'est réjoui Jean-Louis Roumégas, du bureau exécutif.

Cécile Duflot, secrétaire nationale d'EELV, a voulu, devant les délégués, mettre l'accent sur "l'amitié, la gentillesse et la tendresse" qui se dégagent du rassemblement, souhaitant "donner tort à la lettre que Jean-Paul Besset nous a adressée" et "renouer avec l'espoir".

Pour son discours d'investiture, M. Meirieu, "tout jeune débutant en politique", a jugé les "soubresauts qui ont eu lieu inévitables" car "la clarté et la vérité sont notre ligne de conduite". Et s'il y a "des turbulences internes, il faut les transformer en propositions convaincantes pour notre avenir et notre pays", a-t-il dit, très applaudi par les cadres réunis à la salle de la CFDT qui accueillait déjà le Conseil national inter-régional (parlement) des Verts.

Pour lui, il faut désormais "nous apaiser", mais "sans perdre notre énergie" et en mettant "au coeur du débat nos projets plus que nos conflits". La question du projet justement ne se fera sans doute pas sans conflits, entre partisans d'une ligne bien ancrée à gauche et ceux plus "centristes" à l'image de Daniel Cohn-Bendit.

"COMPLOT CACHÉ"

Autre débat à régler, le statut des coopérateurs, ces militants non adhérents. Pourront-ils appartenir à un autre parti et désigner à la fois les candidats écologistes à toutes les élections, comme le souhaite "Dany" ? Enfin, le calendrier pour 2012, s'il semble faire consensus au sein de la direction, ne sera tranché que lors du prochain Conseil fédéral (29-30 janvier). A priori, le congrès devrait se tenir en avril-mai, juste avant la désignation du candidat écologiste pour la présidentielle qui devrait avoir lieu fin juin/début juillet. L'eurodéputée Eva Joly, favorite, est opposée au député Yves Cochet.

Quant à Nicolas Hulot, "ses amis, dans la situation de ceux de Dominique Strauss-Kahn", veulent repousser à l'automne les primaires, selon certains. Faux, le candidat doit "être connu le plus rapidement possible", rétorque Pascal Durand, proche de l'homme du Pacte écologique de la campagne 2007, qui dément tout "complot caché". En tout cas, selon Jean-Vincent Placé, un des dirigeants soutien d'Eva Joly, EELV parie désormais sur un score à "deux chiffres" à la présidentielle.


dimanche 14 novembre 2010

Cécile Duflot: « Il n’y a plus à partir de maintenant de Verts et de non Verts... »


cecile-duflot-RTL.bmp« Il n’y a plus à partir de maintenant de Verts et de non Verts, nous sommes toutes et tous des militants de ce nouveau mouvement »


« Il manque peut-être encore quelques personnes ici aujourd'hui au rendez-vous mais je le dis solennellement, les portes sont ouvertes ! Toutes et tous sont les bienvenus. Parce qu'aujourd'hui dans cette salle, il n'y a plus de Verts, de non-Verts, de MEI, de CAP21, il n'y a plus que des écologistes, des écologistes unis et rassemblés ! »


« Le réseau coopératif ne peut pas et ne sera pas un gadget pour amuser les sympathisants entre deux élections »



Cécile Duflot était l'invitée du Grand Jury RTL:


« Ma famille historique se rattache à la gauche, mais ce que nous voulons créer, c'est une troisième boîte, pas de rentrer dans une boîte de gauche ou dans une boîte de droite »


Ecoutez l'émission ICI




Assises de Lyon 14 – Cécile Duflot
envoyé par EuropeEcologie. - Regardez les dernières vidéos d'actu.

samedi 13 novembre 2010

"La naissance des unis verts" (Libération)


LIBÉRATION, 13/11/2010
Europe Ecologie et les Verts fusionnent, samedi à Lyon, première étape d’un long chantier.
Par Matthieu Écoiffier

unis_verts.jpgSamedi, ce n’est pas seulement une fête qui a lieu à Lyon pour célébrer l’union des Verts et d’Europe Ecologie, assurent leurs leaders Cécile Duflot et Daniel Cohn-Bendit. Mais «un moment un peu solennel. Le baptême d’une nouvelle force», assure Yannick Jadot, futur porte-parole du nouveau mouvement. Pour l’heure, le bébé écolo est encore tout fripé. Certains comme Gaby Cohn-Bendit lui trouvent même trop de ressemblance avec son géniteur Verts. Son poids reste fragile qui oscille entre 16,28% aux européennes de 2009 à 12% aux régionales de mars. Et il n’a pas encore de nom : ce sera aux 2 000 militants attendus samedi au palais des congrès de voter pour lui en donner un.

Il pourrait finalement porter celui de ses deux parents : «Europe Ecologie-les Verts». Pour ne froisser personne.

Reste que la présence à Lyon au-dessus du berceau de Nicolas Hulot, la bonne fée du Pacte écologique, est interprétée comme «un bon signal» par Duflot, candidate pour rester à la tête de la future direction. «Que Hulot vienne démontre qu’on a réussi. Beaucoup ont douté de notre capacité à aller jusqu’au bout du rassemblement et de l’importance de créer une force autonome. Hulot disait qu’il fallait que l’écologie soit partout, il constate qu’elle n’est pas au gouvernement», interprète Jadot. «Hulot est là, la directrice de sa fondation aussi, Serge Orru, le patron du WWF ou la sociologue Esther Benbassa. Nous avons un très beau tour de table», se félicite Jean-Vincent Placé, ex-numéro 2 des Verts. Autre présence de marque : Hélène Pelosse, experte des énergies renouvelables et ex-directrice adjointe de cabinet de Jean-Louis Borloo, chargée du dossier Copenhague. Mais pour conforter sa troisième place dans le paysage politique, trois défis attendent le mouvement de l’écologie.


Le défi de l’ouverture

Après avoir réussi à rassembler les familles de l’écologie, de l’altermondialiste José Bové au «ni droite ni gauche» d’Antoine Waechter - qui fera son grand come-back samedi -, tout en s’ouvrant au mouvement social d’Emmanuelle Cosse (ex-Act Up), au pédagogue Philippe Meirieu ou à la juge Laurence Vichnievsky, l’enjeu est de poursuivre cette «ouverture perpétuelle».«On a rassemblé la plupart des écologistes, nous devons rassembler au-delà. La transformation écologiste, ce n’est pas la lutte des classes : on n’y arrive pas en mobilisant une moitié de la société contre l’autre», martèle Daniel Cohn-Bendit.

Pour ce faire, le nouveau mouvement parie sur une formule originale avec d’un côté un parti et ses adhérents et de l’autre un réseau peuplé de «coopérateurs». Après un long bras de fer sur la répartition des pouvoirs entre adhérents et coopérateurs, le compromis validé à 85% par référendum par les Verts - condition de leur fusion dans le rassemblement - donne le droit aux coopérateurs, «rebutés par la tambouille interne» (selon Duflot), «de participer à la construction du programme et à la désignation du candidat à la présidentielle», indique le proche de Hulot, Jean-Paul Besset, pressenti pour présider le parlement du mouvement (lire ici). En avril-mai, un congrès sera organisé pour que les adhérents désignent leurs représentants dans les instances de direction. Les coopérateurs pourraient les rejoindre au même moment pour choisir entre Eva Joly et Yves Cochet, les deux candidats déclarés à la présidentielle. «Coupler les primaires et le congrès permettrait de se concentrer sur le projet», plaide Jadot. Mais Duflot «se demande si c’est le bon timing».


Le défi de l’autonomie face au Parti socialiste

Dans son manifeste, «EE-les Verts» ne «se définit pas par rapport à la gauche et à la droite», rappelle son coauteur Jean-Paul Besset. Pour l’eurodéputé, le mouvement écologiste ne fait pas partie de la maison commune de la gauche, mais compte bien entretenir des relations de bon voisinage avec le PS pour faire échec à Nicolas Sarkozy. A l’approche des cantonales de mars et des sénatoriales de septembre 2011, c’est mal parti : «On a un accord avec le PS dans trois départements sur 100», indique l’ex-Vert Jean-Marc Brulé. Après avoir tonné contre «les petites seigneuries locales du PS» dans le Monde et proclamé son objectif «de devenir majoritaire», Duflot va tenter de calmer le jeu à Lyon en se disant «convaincue de la nécessité de faire un accord avec le PS pour construire une alternative». Mais le désir d’émancipation titille EE-les Verts. Le nouveau mouvement peut être tenté de prendre exemple sur l’Allemagne, où les Grünen, désormais crédités de 24% dans les sondages, doivent leur progression au ralliement d’une partie des libéraux du FDP et d’une certaine frange des chrétiens-démocrates (CDU).

Le défi d’Eva Joly

«Deux électeurs sur cinq d’EE ne se considèrent pas de gauche», rappelle Denis Pingaud, vice-président d’OpinionWay, dont le dernier opus (1) projette les attentes de cet «électorat stratège et volage» pour 2012. «Il ne se satisfera pas d’un accord gauche plurielle pour quelques postes de ministres. Ses électeurs votent EE pour dire qu’il y a urgence écologique, mais aussi parce qu’ils veulent une autre manière de s’opposer à Sarkozy.» Bref, faire 7% dans la roue du PS, ou alors entre 12% et 15% et incarner l’urgence écologique, l’exigence éthique et sociale, «en s’affirmant comme meilleur que le PS pour rassembler au second tour», dixit Pingaud. Tel est le défi d’Eva Joly.


(1) "Europe Ecologie : électorat volage, électorat stratège". Ed. Fondation Jean-Jaurès

dimanche 19 septembre 2010

Le changement climatique et le pic pétrolier imposent l’alternative énergétique


Tribune dans LIBÉRATION
Par CÉCILE DUFLOT

cecile_duflot.jpgLes écologistes n’ont pas attendu qu’une marée noire vienne souiller le littoral de la Louisiane pour relever les deux défis auxquels l’humanité doit s’attaquer en ce début de XXIe siècle, le changement climatique et le pic pétrolier. Le problème de la dépendance à cette énergie demeure sous-évalué. Outre que l’ère du pétrole bon marché tire à sa fin, l’espérance de vie du pétrole se situe tout au plus à quelques dizaines d’années. Annonçant l’ère du déclin des ressources en énergie fossile, le pic pétrolier est un défi pour la stabilité économique et sociale. Il est essentiel de le relever si nous voulons atténuer les menaces que le changement climatique fait peser sur nous. Penser dès aujourd’hui l’alternative énergétique relève d’une stratégie de résilience fondée sur l’anticipation du choc pétrolier, la capacité de l’encaisser et de rebondir à l’issue d’une période de transition énergétique.

Sortir de la dépendance au pétrole, c’est d’abord abandonner notre modèle de développement basé sur le gaspillage et la surconsommation. C’est construire une transition entre deux mondes, l’ancien, marqué par la dépendance aux énergies fossiles, le nouveau qui sera forcément le produit d’un mixte énergétique, produit à partir d’énergies vertes 100% renouvelables. C’est aussi une rupture avec une énergie globale qui nous a conduits à des guerres pour le contrôle des ressources pétrolières ou gazeuses. Du Moyen-Orient à l’Asie centrale, de l’Angola à la Birmanie, de grandes entreprises comme Total ont participé directement ou indirectement à l’exploitation des peuples.

Sortir de la «pensée unique énergétique» suppose de faire preuve d’anticipation, d’inventivité et de volonté politique. Le nucléaire qui ne représente que 2% de la consommation d’énergie dans le monde ne résoudra rien. Allons-nous construire plusieurs milliers de réacteurs nucléaires sur l’ensemble de la planète ? Ce n’est pas sérieux alors même que la question de l’accumulation des déchets ingérables n’est pas résolue et que les risques inacceptables de type Tchernobyl sont multipliés par la dissémination encouragée par le gouvernement français.

Une autre politique énergétique basée sur le concept de «Négawatt» est possible. Il est toujours plus simple et plus efficace d’économiser et de diminuer notre consommation d’énergie que de s’efforcer à produire toujours plus. Loin des chantiers pharaoniques, coûteux et parfois délirants, l’efficacité et la sobriété énergétiques impliquent de gérer différemment notre mobilité en adaptant nos modes de transport, de relocaliser nos activités économiques et de produire autrement. La rénovation des logements, l’aménagement équilibré des territoires, le renforcement des réglementations existantes de réduction des consommations des appareils et des véhicules sont des politiques gagnantes : économies d’énergies, réduction de la pauvreté énergétique et création d’emplois.

Les énergies renouvelables sont la solution d’avenir. Un bouquet énergétique judicieux et une production décentralisée, également répartie sur les territoires, permettront d’assurer une production énergétique de proximité garante d’un approvisionnement non tributaire des aléas commerciaux, politiques et géologiques.

La France, dominée par les lobbies du tout pétrole et du tout nucléaire, ne consacre qu’une part infime de ses crédits de recherche publics à l’efficacité énergétique et au développement des énergies renouvelables.

La fin de notre accoutumance à l’or noir sera soit imposée brutalement par la réalité du pic pétrolier et organisée de manière autoritaire par en haut, soit assumée par en bas, par une société mobilisée. Les écologistes choisissent cette solution douce et durable, celle de l’engagement déterminée pour une stratégie de transition énergétique.