Cap21 Nord-Pas de Calais: "simulation d'accident nucléaire et exercice de crise à Gravelines"


Gravelines.jpgCe mardi 18 janvier 2011 a été réalisé à Gravelines, une simulation d'accident survenant à la centrale nucléaire. Les commentaires sont à nouveau et hélas de 3 sortes :

- Pure langue de bois pour le camp du nucléaire,
- Sans recul et très bref pour France 3 Nord Pas de Calais
- Très critique dans différents organes de presse écrite (La Voix du Nord, Nord Eclair, Nord Littoral) et bien sûr dans les descriptions, analyses et prises de position du Réseau Sortir du Nucléaire.

Lors des deux journées organisées par l'Association EDA des 1er octobre et 4 décembre 2009 où étaient présents l'IRSN, l'ASN et EDF, j'avais émis de très sérieuses réserves sur la capacité de notre pays à faire face à un accident survenant dans une de nos centrales sous différents angles : communication, évacuation, bouclage, sécurisation de zones, moyens logistiques, etc... Le peu de sérieux des citoyens pour appliquer les consignes transmises qui a été décrit par les intervenants doit sérieusement nos interroger sur la capacité de notre pays à affronter un accident que les autorités décrivent comme "improbable". Notez, au détour, la petite évolution du vocabulaire employé : nous sommes passé d'une doctrine largement démultiplié aux français "d'accident impossible" (probabilité = 0) à celle "d'accident improbable" (probabilité faible).

Le citoyen ne croit plus les autorités et devient fataliste, résigné, passif... Deux interprétations possibles :

A quoi bon faire cet exercice puisqu'il n'y a aucun risque, nous a t-on dit depuis tant d'années ?

A quoi bon faire cet exercice, puisque notre région sera dévastée, invivable et que nous devrons mourir suite à l'accident ?

Et c'est là le côté tragique du nucléaire, nous admettons que la technologie, les systèmes de pilotage, les procédures, le personnel d'exploitation puissent avoir des défaillances mais nous n'acceptons toujours pas d'officialiser le fait que les conséquences d'un tel accident seraient irréversibles et redoutables. Aujourd'hui EDF pousse à allonger la durée d'exploitation des centrales : 40, 50, 60 ans. La situation des risques s'aggrave ainsi suite au vieillissement des installations, des matériaux, des circuits électriques et des capteurs et donc les centrales fonctionnent dans des conditions qui s'éloignent de celles prévus par les concepteurs.

Le principe de prévention n'est donc pas appliqué, puis que les pouvoirs publics, sans l'officialiser publiquement, admettent qu'on puisse exploiter une telle technologie avec de tels risques.

Nous approchons du 25ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, souvenons-nous !

Michel Eyraud

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Lire le compte-rendu des deux journées EDA de 2009 sur le post-accidentel nucléaire

Lire le communiqué de presse du réseau "Sortir du Nucléaire"

Voir les photos prises par le réseau "Sortir du Nucléaire"





Europe Ecologie les Verts Flandre Maritime: "la centrale nucléaire de Gravelines, un exercice de sécurité sans lendemain"


centrale.jpgCet exercice symbolise le dernier exemple en date de la volonté de l’Etat et d’EDF de faire perdurer la population du littoral dunkerquois dans l’illusion que maîtriser la sécurité dans une centrale nucléaire serait possible.

Or l’option choisie ferait croire que la survenue d’un accident majeur serait prévisible par avance et dont la progression serait assez lente pour laisser le temps aux autorités d’y faire face ce qui ne peut se reproduire tel quel dans des conditions réelles.

Or si une telle situation – qui est par définition ingérable et irréversible - survenait, ses conséquences dépasseraient largement les cinq kilomètres du périmètre d’évacuation choisi dans le cadre du présent exercice et toucheraient l’ensemble du Nord-Pas de Calais et bien au-delà.

Les moyens déjà déployés difficilement pour cette opération - pourtant préparée de longue date - se trouveraient alors absolument insignifiants pour faire face à une telle situation rendant donc inutiles les leçons censées en être retirées.

Loin de l’autosatisfaction des organisateurs de cet exercice quant au « succès » qu’ils escomptent en retirer, il convient à notre sens de faire preuve de responsabilité en promouvant l’arrêt progressif des six réacteurs de cette installation nucléaire.

C’est la raison pour laquelle les élus écologistes régionaux ont inscrit dans l’accord de gestion du conseil régional Nord-Pas de Calais, conclu en mars dernier avec le parti socialiste, l’engagement d’appuyer une filière de développement porteuse d’emploi autour du démantèlement des réacteurs nucléaires.

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