Je reproduis ci-dessous l'article de Nord Littoral consacré à cet acte ignoble, et je soutiens à 100% l'analyse de Francis Gest, pour les Verts du Calaisis, qui s'interroge et s'inquiète à juste titre sur les propos du Maire de Calais, très ambigus. Je retiendrai des paroles de Francis cette simple phrase, pour souhaiter que le MoDem de Calais s'y associe aussi: «Les propos comme les actions des élus doivent être clairement en faveur des droits de l'Homme ». Je publierai prochainement le communiqué intégral des Verts du Calaisis, éventuellement celui du MoDem dès que nous en aurons parlé entre nous. Je ne doute pas que notre position sur cette affaire sera rendue publique prochainement, en conformité avec notre projet humaniste. Je regrette le titre de l'article (l'article lui-même est bon et objectif): les Verts, en l'occurrence, ne polémiquent pas. Ils donnent leur position, par contre la mise en garde du maire de Calais (et son parti pris) me semble indécente et inopportune. Qui attise le feu ?

Jean-Marc Ben


NORD LITTORAL, mardi 29 décembre 2009


l-enquete-pietine-le-4b38e899_jpg.jpgSuite à l'incendie de modulaires destinés aux migrants

L'enquête piétine, les Verts polémiquent

Cinq jours après l'incendie d'un des deux modulaires prévus pour servir de douche aux migrants, l'enquête piétine. Pourtant, Nathalie Bany assurait vendredi dernier que « l'ensemble des services de police étaient mobilisées pour retrouver le ou les auteurs des faits ».

Sur les huit douches prévues initialement, seules quatre ont pu être mises en service. Reste l'onde de choc. La Ville a décidé de déposer plainte. Le cadre de permanence s'est rendu au commissariat de police de Calais. « Nous sommes en consultation des appels d'offres que nous avons lancés », explique Natacha Bouchart qui reste sur un délai de six à huit semaines pour voir remonter le second modulaire.

Un nouveau modulaire vers la mi-février ?

Les Verts calaisiens, par la plume de Francis Gest, en remettent une couche en condamnant vivement « cet acte criminel qui témoigne, de la part de ses auteurs, d'une volonté délibérée de précariser encore plus les réfugiés qui fuient des pays en guerre où leur vie et leur sécurité sont en danger. Refuser le soin du corps au réfugié, c'est refuser que le réfugié ait un corps et donc symboliquement lui dire qu'il n'est plus un être humain... » Par ailleurs, les écologistes s'inquiètent des propos de Natacha Bouchart dans nos colonnes, le 25 décembre dernier. « Tout en qualifiant l'incendie d'"inadmissible et condamnable ", le maire de Calais a "appelé (le Secours catholique) à la plus grande vigilance, pour ne pas mettre de l'huile sur le feu, demandant à cette association "de faire attention aux propos qu'ils pourraient tenir, car des gens ne sont pas forcément de leur avis ". C'est une attitude ambiguë que d'assortir sa condamnation de l'incendie criminel d'une mise en garde aux associations ». Et mettent le premier magistrat calaisien en garde. « Natacha Bouchart a déjà à plusieurs reprises donné des signaux à la population calaisienne pouvant faire croire qu'une hostilité envers les migrants était audible, avait un droit de cité, était une opinion comme une autre notamment en laissant croire que les réfugiés peuvent être un grave problème pour la sécurité et la santé de la population locale, en donnant satisfaction (donc implicitement en apportant son soutien) à une association comme" bien être au Virval" dont le seul objectif était d'empêcher la présence (fort limitée) de migrants dans leur quartier et en présentant à plusieurs reprises dans ses discours les Calaisiens comme étant des victimes de la présence des migrants à Calais. Les propos comme les actions des élus doivent être clairement en faveur des droits de l'Homme ».
Les Verts demandent instamment d'assumer les engagements internationaux de la France en matière de protection des droits humains des réfugiés et migrants, « en assurant une protection effective aux exilés présents sur le territoire national, en leur permettant de faire valoir de manière efficace leur droit à l'asile auprès des autorités compétentes, en respectant leurs droits à l'hébergement, à l'hygiène et à la santé, en s'assurant que les auteurs d'actes contraires aux droits fondamentaux de ces personnes, comme l'incendie criminel de Calais, seront poursuivis et punis ». Le parquet de Boulogne-sur-Mer a réaffirmé que l'enquête suivait son cours. Selon les premiers éléments recueillis sur les lieux, les faits se sont produits entre mercredi et jeudi, entre 18 h 30 et 10 heures du matin, heure de la découverte. Des carreaux ont semble-t-il été cassés et un engin incendiaire aurait pu être lancé depuis l'extérieur.

Vincent DEPECKER