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TEXTE DE GÉNÉRATION.S SUR LES MUNICIPALES
Adopté à la Convention Nationale le 1er juillet 2018

Les élections municipales seront pour Génération•s un rendez-vous majeur. C'est en effet au plus près des préoccupations de nos concitoyens que nous pourrons sensibiliser la population à nos valeurs et trouver les candidat-e-s qui seront demain les milles visages de Génération•s dans les territoires.

Il faut donc nous y préparer avec conviction et méthode.

« Porter un projet pour nos territoires, en route pour les municipales »

Les récentes réformes territoriales, le désengagement de l’Etat dans de nombreux domaines clés de l’aménagement du territoire et la baisse du soutien financier de l’Etat aux collectivités locales depuis plus de 10 ans renvoient les collectivités dos à dos. Les inégalités entre les territoires se creusent, accentuées par la Métropolisation à outrance et le regroupement des collectivités dans un « big is beautiful » alors que les possibilités d’intervention publique s’amenuisent.

Cette logique libérale de mise en concurrence des territoires et des collectivités a eu des effets particulièrement délétères. Elle a accéléré de manière considérable la concentration des ressources (économiques, culturelles, financières…) au profit de quelques-uns et creusé à grande vitesse le fossé avec le reste du territoire en voie d'absorption ou de vassalisation. Cette logique n'est pas la nôtre et nous devons lui opposer celle de la solidarité et du bien commun.

Nous ne pouvons laisser s'installer une ségrégation territoriale, au sein des Métropoles et entre collectivités, qui s’opère par l'argent et le prix du mètre carré. Aux uns les services (publics et privés), l'emploi, la culture, des transports en communs performants ; aux autres le déclassement et l'isolement avec en prime un discours culpabilisant sur le thème formez-vous et soyez mobiles braves gens sinon vous allez nous coûter « un pognon de dingue ».

Second constat : la décentralisation n'a pas tenu toutes ses promesses. Certes les collectivités locales ont été globalement au rendez-vous pour mieux gérer que l'Etat les compétences transférées. Mais peu à peu, malgré des débuts prometteurs, les administrations locales se sont calées sur le modèle de l'Etat central et les baronnies ont fait le reste... Le citoyen reste encore trop éloigné de la prise de décision malgré de multiples procédures de consultation qui ressemblent parfois plus à des opérations de com qu'à une réelle volonté de démocratie active et participative. La philosophie à l'origine des lois de 1982 et 1983, rapprocher le citoyen de la décision publique, a besoin d'un souffle nouveau.

Le corollaire de tout ceci a été la dépolitisation du débat local. Un discours gestionnaire s’est installé renvoyant au second plan les clivages politiques. Or la direction de nos collectivités relève elle aussi de choix politiques et non d’une simple gestion inspirée par un prétendu bon sens. La bataille culturelle commence à ce niveau : non la gestion publique ou privée de l’eau ce n'est pas pareil, non ne pas donner la priorité à la culture et à l'éducation n'est pas innocent et trois fois non toujours faire prévaloir l'économie sur l'environnement ce n'est pas neutre !

Nous devrons par conséquent en tirer les leçons pour construire notre socle commun. Bien sûr chacun sera libre de construire comme il l'entend son programme à Marseille, à Brest, à Bordeaux, à Bourg-en-Bresse et jusque dans le plus petit village. Mais nous devrons aussi porter un message politique cohérent, lisible partout et pour tout le monde.

De ces premiers échanges à Grenoble, les militants de Génération•s affirment que les territoires sont des leviers pertinents pour :

- Accélérer la transition écologique

- Développer de nouvelles politiques de solidarité et d’égalité contre la mise en concurrence permanente des individus et des territoires

- Protéger et développer l’accès aux biens communs et aux services publics

- Promouvoir la démocratie partout (dans le mouvement, dans notre projet, sur nos listes et dans notre rapport aux citoyen-e-s).

Des solutions nouvelles sont à construire. Ici ou là des politiques publiques pertinentes sont déjà en œuvre et inspirantes. Ici ou là des associations, des citoyens expérimentent des solutions, développent des alternatives, agissent.

Quelle que soit la ville (petite ou grande, urbaine, périurbaine ou rurale), le département ou la région, les besoins et attentes sont les mêmes : éducation, santé, transition écologique, gouvernance locale, sport, culture, biens communs, solidarités, transports, revenu universel d’existence… Les thèmes sont nombreux et les idées nouvelles le sont plus encore.

Quel service public de l’eau ? Comment proposer un mode de garde choisi pour la petite enfance ? Quelle restauration collective ? Quelle politique de gestion des déchets ? Comment répondre à la crise du logement ? Dès septembre, partout en France nous lancerons des formations pour accompagner les militant-e-s dans leur construction locale. Les membres du Collectif national iront rencontrer l’ensemble des comités locaux et le travail sera organisé par région pour construire notre plateforme commune, qui sera le socle programmatique commun pour les prochaines élections municipales, départementales et régionales.

A nous de donner à notre campagne une tonalité et des visages qui correspondent à nos valeurs : allons chercher les talents associatifs, citoyens, syndicaux etc. partout où ils sont et soyons au rendez-vous de la diversité et de la parité !

Au travail !