l-incident-survenu-a-la-centrale-susci-1846356_jpg.jpgLA VOIX DU NORD Dunkerque, mercredi 12 août 2009

Au coeur du réacteur, la barre d'uranium reste suspendue dans la piscine. Cet incident a provoqué des réactions d'inquiétude.


| NUCLÉAIRE |

Statu quo à la centrale de Gravelines après l'incident de dimanche qui a touché le réacteur n°1 (notre édition d'hier). Les experts analysent toujours le problème pour tenter de trouver une solution et décrocher sans incident la barre d'uranium suspendue dans la piscine du réacteur. De son côté, l'association ADELFA a du mal à croire que les risques sur l'environnement sont nuls.

Depuis dimanche, une barre d'uranium est suspendue comme une épée de Damoclès dans la piscine du réacteur n°1, au-dessus des 156 barres de combustible. En voulant détacher une partie de l'assemblage, dans le cadre d'une opération de maintenance, c'est l'ensemble de la structure qui est sorti de sa base, avec le risque qu'elle se décroche. Une chute sur les autres barres du réacteur serait le pire scénario pour les installations. Alors que la direction de la centrale nucléaire affirme avec force que tout risque radiologique est écarté pour les hommes et l'environnement, l'ADELFA fait part d'un certain scepticisme, rappelant certains propos de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), lorsqu'un cas similaire a été détecté à Tricastin, en septembre. Dans une note du 22 octobre, l'ASN s'interrogeait en ces termes : « Une éventuelle chute d'assemblage pourrait avoir deux conséquences : un risque de criticité, à savoir le déclenchement d'une réaction en chaîne incontrôlée, et un risque de relâchement à l'intérieur et à l'extérieur de la centrale de produits de fission gazeux ». L'ASN précisait toutefois que ce risque demeurait minime en raison de la présence de bore (neutralisant chimique) dans l'eau de refroidissement. L'ADELFA s'étonne alors que l'incident de dimanche ne soit classé qu'au niveau 1 sur l'échelle INES, qui en compte 7. En réalité l'ASN a délivré un classement provisoire susceptible d'évoluer en fonction des opérations de dépannage. Autre réaction d'inquiétude, celle du MoDem de Loon-Plage, qui invite la direction de la centrale à une plus grande transparence : « Quels sont les risques précis ? Quelles actions vont être mises en place ? ». Il est sûrement trop tôt pour répondre.

• A. C.