Le blog de Jean-Marc Ben

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Tag - Yannick Jadot

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mercredi 17 novembre 2010

Tchat du NouvelObs avec Yannick Jadot


Le tchat intégral, cliquer ICI

Morceaux choisis


yannick_jadot_greenpeace.jpg"Les verts et les non-verts sont aujourd'hui regroupés dans un seul mouvement unifié de l'écologie politique. Le message principal de nos assises de Lyon ce week-end est que l'écologie politique doit être autonome. Elle n'est ni socialiste, ni libérale ou conservatrice. Trop souvent, la gauche et la droite ont une vision partagée de la course à la croissance, du productivisme, de la mondialisation. Nos propositions sont spécifiques. Toutefois nous ne nous trompons pas de partenaires. Notre objectif est de proposer une alternative à Sarkozy et à l'UMP en 2012. Mais nous savons que pour gagner nous devrons convaincre et rassembler au delà de la gauche"

"Prenez le temps de lire notre manifeste, de consulter nos propositions... Vous constaterez que nous sommes radicaux (comment ne pas l'être eu égard à la crise sociale, écologique et institutionnelle de ce pays ?) et profondément réformistes."

"Nous refusons d'attendre une hypothétique croissance qui se fonde parfois sur une productivité toujours plus stressante du travail et la surexploitation des ressources naturelles pour s'attaquer aux inégalités sociales et à la dégradation écologique. En cela, nous sommes en rupture avec la gauche et la droite."

"La réforme des institutions devra être un thème lourd des élections de 2012: indépendance des pouvoirs, "dé-présidentialisation", renforcement du parlement, décentralisation, proportionnelle... ce chantier est énorme. J'espère que le PS sera prêt pour une telle discussion !"


samedi 13 novembre 2010

"La naissance des unis verts" (Libération)


LIBÉRATION, 13/11/2010
Europe Ecologie et les Verts fusionnent, samedi à Lyon, première étape d’un long chantier.
Par Matthieu Écoiffier

unis_verts.jpgSamedi, ce n’est pas seulement une fête qui a lieu à Lyon pour célébrer l’union des Verts et d’Europe Ecologie, assurent leurs leaders Cécile Duflot et Daniel Cohn-Bendit. Mais «un moment un peu solennel. Le baptême d’une nouvelle force», assure Yannick Jadot, futur porte-parole du nouveau mouvement. Pour l’heure, le bébé écolo est encore tout fripé. Certains comme Gaby Cohn-Bendit lui trouvent même trop de ressemblance avec son géniteur Verts. Son poids reste fragile qui oscille entre 16,28% aux européennes de 2009 à 12% aux régionales de mars. Et il n’a pas encore de nom : ce sera aux 2 000 militants attendus samedi au palais des congrès de voter pour lui en donner un.

Il pourrait finalement porter celui de ses deux parents : «Europe Ecologie-les Verts». Pour ne froisser personne.

Reste que la présence à Lyon au-dessus du berceau de Nicolas Hulot, la bonne fée du Pacte écologique, est interprétée comme «un bon signal» par Duflot, candidate pour rester à la tête de la future direction. «Que Hulot vienne démontre qu’on a réussi. Beaucoup ont douté de notre capacité à aller jusqu’au bout du rassemblement et de l’importance de créer une force autonome. Hulot disait qu’il fallait que l’écologie soit partout, il constate qu’elle n’est pas au gouvernement», interprète Jadot. «Hulot est là, la directrice de sa fondation aussi, Serge Orru, le patron du WWF ou la sociologue Esther Benbassa. Nous avons un très beau tour de table», se félicite Jean-Vincent Placé, ex-numéro 2 des Verts. Autre présence de marque : Hélène Pelosse, experte des énergies renouvelables et ex-directrice adjointe de cabinet de Jean-Louis Borloo, chargée du dossier Copenhague. Mais pour conforter sa troisième place dans le paysage politique, trois défis attendent le mouvement de l’écologie.


Le défi de l’ouverture

Après avoir réussi à rassembler les familles de l’écologie, de l’altermondialiste José Bové au «ni droite ni gauche» d’Antoine Waechter - qui fera son grand come-back samedi -, tout en s’ouvrant au mouvement social d’Emmanuelle Cosse (ex-Act Up), au pédagogue Philippe Meirieu ou à la juge Laurence Vichnievsky, l’enjeu est de poursuivre cette «ouverture perpétuelle».«On a rassemblé la plupart des écologistes, nous devons rassembler au-delà. La transformation écologiste, ce n’est pas la lutte des classes : on n’y arrive pas en mobilisant une moitié de la société contre l’autre», martèle Daniel Cohn-Bendit.

Pour ce faire, le nouveau mouvement parie sur une formule originale avec d’un côté un parti et ses adhérents et de l’autre un réseau peuplé de «coopérateurs». Après un long bras de fer sur la répartition des pouvoirs entre adhérents et coopérateurs, le compromis validé à 85% par référendum par les Verts - condition de leur fusion dans le rassemblement - donne le droit aux coopérateurs, «rebutés par la tambouille interne» (selon Duflot), «de participer à la construction du programme et à la désignation du candidat à la présidentielle», indique le proche de Hulot, Jean-Paul Besset, pressenti pour présider le parlement du mouvement (lire ici). En avril-mai, un congrès sera organisé pour que les adhérents désignent leurs représentants dans les instances de direction. Les coopérateurs pourraient les rejoindre au même moment pour choisir entre Eva Joly et Yves Cochet, les deux candidats déclarés à la présidentielle. «Coupler les primaires et le congrès permettrait de se concentrer sur le projet», plaide Jadot. Mais Duflot «se demande si c’est le bon timing».


Le défi de l’autonomie face au Parti socialiste

Dans son manifeste, «EE-les Verts» ne «se définit pas par rapport à la gauche et à la droite», rappelle son coauteur Jean-Paul Besset. Pour l’eurodéputé, le mouvement écologiste ne fait pas partie de la maison commune de la gauche, mais compte bien entretenir des relations de bon voisinage avec le PS pour faire échec à Nicolas Sarkozy. A l’approche des cantonales de mars et des sénatoriales de septembre 2011, c’est mal parti : «On a un accord avec le PS dans trois départements sur 100», indique l’ex-Vert Jean-Marc Brulé. Après avoir tonné contre «les petites seigneuries locales du PS» dans le Monde et proclamé son objectif «de devenir majoritaire», Duflot va tenter de calmer le jeu à Lyon en se disant «convaincue de la nécessité de faire un accord avec le PS pour construire une alternative». Mais le désir d’émancipation titille EE-les Verts. Le nouveau mouvement peut être tenté de prendre exemple sur l’Allemagne, où les Grünen, désormais crédités de 24% dans les sondages, doivent leur progression au ralliement d’une partie des libéraux du FDP et d’une certaine frange des chrétiens-démocrates (CDU).

Le défi d’Eva Joly

«Deux électeurs sur cinq d’EE ne se considèrent pas de gauche», rappelle Denis Pingaud, vice-président d’OpinionWay, dont le dernier opus (1) projette les attentes de cet «électorat stratège et volage» pour 2012. «Il ne se satisfera pas d’un accord gauche plurielle pour quelques postes de ministres. Ses électeurs votent EE pour dire qu’il y a urgence écologique, mais aussi parce qu’ils veulent une autre manière de s’opposer à Sarkozy.» Bref, faire 7% dans la roue du PS, ou alors entre 12% et 15% et incarner l’urgence écologique, l’exigence éthique et sociale, «en s’affirmant comme meilleur que le PS pour rassembler au second tour», dixit Pingaud. Tel est le défi d’Eva Joly.


(1) "Europe Ecologie : électorat volage, électorat stratège". Ed. Fondation Jean-Jaurès