Le conseil municipal sur Calaisis TV

deguines.jpgLA VOIX DU NORD, jeudi 20 octobre 2011

Philippe Blet obtient les remplacements demandés mais Natacha Bouchart hérite d'une situation sulfureuse

Antoine Deguines, dépité par le résultat du vote, s'est défendu comme il le pouvait.

| ON EN PARLE |

Comme prévu, le conseil municipal de Calais, hier soir, s'est tenu dans une ambiance électrique. Les mises à l'écart d'Antoine Deguines et de Marcel Pidou, au terme d'un vote interminable et après des prises de paroles cinglantes, ont été entérinées par le groupe majoritaire. Dans les semaines et les mois à venir, on saura si la position ferme de Natacha Bouchart et son soutien sans faille à Philippe Blet, son premier adjoint et président de Cap Calaisis,sont un bon calcul politique.

PAR OLIVIER PECQUEUX

La quarantaine de délibérations au menu du conseil municipal, hier soir, n'a pas été abordée avant 21 h. Les élus siégeaient pourtant dans la salle du conseil dès 18 h 30, de même qu'une foule de journalistes et, surtout, cinquante à soixante personnes massées sur les bancs du public. La foule importante ne regrettera pas son déplacement puisqu'elle a assisté, en direct, à un conseil municipal qui fera date, mais dont on ne mesure pas, pour le moment, les conséquences. L'avenir dira en effet si ce conseil municipal du 19 octobre 2011 aura renforcé la sénatrice-maire UMP Natacha Bouchart, qui a tenu bon malgré la tempête, soutenant, protégeant même, son premier adjoint et président d'agglomération, le MSDC Philippe Blet. Ou si cette réunion a signé l'avènement d'une nouvelle opposition, articulée non pas autour d'idées partagées, mais sur un même rejet de Philippe Blet.

Pendant plus de deux heures donc, ce sont les communications du maire ajoutées à l'ordre du jour qui ont fait débat. La communication numéro 5 plus précisément, sur le « retrait de deux mandats de délégués de la ville de Calais à la communauté d'agglomération du Calaisis et la désignation de leurs remplaçants ». Il s'agissait d'obtenir, à la demande de Philippe Blet, les évictions d'Antoine Deguines et de Marcel Pidou, coupables à ses yeux et pour reprendre les mots de Natacha Bouchart de « prises de positions publiques et d'actes de dissensions à l'encontre des projets de Cap Calaisis ».

Interventions percutantes

Le fusil sur l'épaule, le communiste Jacky Hénin était le premier à appuyer sur la détente. L'ancien maire demandait le retrait de ces délibérations jugées « illégales » car présentées en urgence, sans respecter « le délai de cinq jours ». « Est-ce que MM. Pidou et Deguines ont été en mesure de remettre en cause le fonctionnement de Cap Calaisis ? Non, ils ont voté contre le licenciement d'un chargé de communication. Dans ce cas, pour aller au bout de votre logique, je vous demande de flinguer les trente-cinq élus communautaires qui ont voté contre cette délibération. » Jean-Marc Ben, pour Europe Écologie, choisissait le scalpel pour laminer cette délibération. « On nous indique qu'Antoine Deguines et Marcel Pidou sont entrés dans l'opposition à Cap Calaisis et qu'ils restent dans la majorité au conseil municipal de Calais. À moins que votre soutien magistral au président de Cap Calaisis ne soit un cadeau empoisonné : vous le laissez faire le ménage et vous le neutralisez pour longtemps en l'isolant définitivement de sa famille originelle de gauche. Même sous l'ancien régime communiste responsable de tout selon vos dires, nos divergences parfois appuyées avec Jacky Hénin ne l'ont pas amené à nous limoger.» Alain Mascret et Patrick Allemand appuyaient encore sur les points sensibles, avant les prises de paroles des deux intéressés. Antoine Deguines plaidait l'illégalité de la délibération, puis assénait, envers le premier adjoint : « Je ne pense pas que les petits calculs de M. Blet justifient l'urgence de ces délibérations. Je considère ce remplacement comme une sanction à mon égard sans même avoir pu m'expliquer. Au-delà de vos convictions politiques, j'en appelle à votre conscience. » Marcel Pidou, enfin, ajoutait : « J'aurais aimé que le président prenne enfin ses responsabilités, qu'il me dise en face ce qui ne va pas. J'ai passé des heures de travail, en tant qu'élu, sans jamais compter ... »

Recours déposé

Après une suspension de séance de dix minutes à sa demande, l'opposition se réunissait avant le vote. « On n'a pas entendu le président de la communauté d'agglomération, glissait à son retour Patrick Allemand. Qu'il apporte son point de vue pour qu'on se forge une opinion.»
Philippe Blet prenait la parole dix minutes, comme il l'avait prévu, mais son discours, sans originalité, restait très général et bien loin des cas Deguines et Pidou. Cette intervention finissait de convaincre l'opposition de voter contre nature - en faveur du maintien d'élus issus du groupe majoritaire - et contre cette délibération. Avec vingt-neuf voix pour et dix-sept contre pour un vote blanc, les deux mises à l'écart étaient entérinées. Les candidats de la majorité Jean-Claude Vernalde et le Modem Jean-Marc Leroy étaient élus à leur place. Aujourd'hui, Jacky Hénin et Patrick Allemand intenteront un recours pour dénoncer « l'illégalité de cette délibération ». •


*****************************************************************************************************************************************************

LA VOIX DU NORD, vendredi 21 octobre 2011

OPH : le remplacement de Michèle Courmont a lui aussi suscité de nombreuses questions | LES VISAGES DE L'ACTUALITÉ | Mercredi soir, après les deux heures consacrées aux évictions d'Antoine Deguines et Marcel Pidou du conseil communautaire (lire page 9et notre édition d'hier),un deuxième point sensiblea lui aussi suscité de nombreuses questions, pour la plupart restées sans réponses. Il s'agissait de remplacer Michèle Courmont à la tête de l'OPH, de même que deux membres du conseil d'administration.

PAR OLIVIER PECQUEUX

La démission de Michèle Courmont de la présidence de l'Office public de l'habitat (OPH) et son remplacement déjà programmé, par le Modem Gérard Clais, ont été mercredi soir une occasion pour l'opposition de poser de dérangeantes questions. Natacha Bouchart commençait par rappeler que « par délibération en date du 25 juin 2008, le conseil municipal a désigné ses représentants au sein du conseil d'administration de l'OPH de Calais. Michèle Courmont ayant présenté sa démission lundi, je vous propose donc de désigner les nouveaux représentants de la ville de Calais au sein de cet organisme. »

Comment vont les finances de l'OPH ?

Dans la liste glissée par le groupe majoritaire, figurent Gérard Clais, probablement élu nouveau président fin octobre, Peggy Laforge et Laurent Lenoir, du Mouvement des sociaux-démocrates du Calaisis (MSDC) comme Philippe Blet.

« Vous proposez un remaniement total des délégués calaisiens dans les organismes extérieurs, c'est un coup d'état déguisé, commençait Jean-Marc Ben, d'Europe Écologie, très en verve mercredi soir. Je suis préoccupé par les explications que vous donnez à la presse concernant la capacité de Michèle Courmont à gérer les finances de l'OPH. Je suppose que vous n'avez pas fait ces déclarations à la légère et, par conséquent, le conseil municipal aurait besoin de savoir ce que vous voulez dire exactement par le biais de cette grave accusation. Si l'OPH plonge, les conséquences fiscales, pour les contribuables calaisiens, seraient énormes. » Natacha Bouchart indiquait rapidement qu'une intervention du nouveau directeur, Hans Ryckeboer, « sera programmée lors du conseil municipal de décembre », pour une présentation des comptes de l'OPH. Une réponse qui ne satisfaisait pas Jacky Hénin, ancien maire de Calais et ex-président de l'OPH. « On voudrait nous faire croire que le fusible Courmont n'a pas rempli sa tâche. Madame Bouchart, quand vous êtes arrivée à l'office, vous avez commis une erreur avec votre acolyte M. Demassieux. Vous avez licencié un agent de l'office (Philippe Scy), vous vous êtes empressés d'aller chercher un nouveau directeur (Patrick Haulot) dont la venue a fait des dégâts... Ensuite vous avez envoyé un nouveau fantassin, l'ancien directeur du CCAS (Hans Rickeboer) qui a déjà engagé un certain nombre de dépenses, pour lui d'abord, puis pour les autres. »

LE CONSEIL MUNICIPAL SUR CALAISIS TV

 


Mag Calaisis TV du 21 Octobre 2011 par calaistv